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Carnaval et Carmentran

carmentran.jpgLa période du Carnaval précédent le Carême se situe entre l'Ephiphanie et le Mercredi des Cendres. Le Carême est une tradition Chrétienne durant 40 jours durant lesquels auront lieues des moments de jeûne, de restrictions alimentaires et d'absentinence. D'ailleurs le terme viendrait du Latin Carne Levare qui signifie Enlever la viande, car cet aliment en particulier sera momentanément proscrit. La semaine avant le Carême est aussi appelée la Semaine des Septs Jours Gras ou les Jours Charnels. En effet, on se déguise, danse, fait la fête, des cortèges défilent avec des chars décorés, on boit et mange son saoul, bref on se déchaîne avant les 40 jours maigres qui approchent. 

Dans la foulée, on va sur la place pour jûger et mettre à mort par Brandons (par le feu) en public un Homme de Paille, surnommé Carmentran (signifie Carême Entrant) dans les langues Auvergnates et Occitanes, que l'on accuse de tous les malheurs du monde et de la période hivernale qui est abolie par son sacrifice. C'est la purification par le feu, la victoire de la Lumière sur les Ténèbres, initiée par toutes les célébrations Hivernales depuis le Solstice de Décembre. Cette période atteint son apogée le Mardi Gras, dernier jour avant le Mercredi des Cendres où débute le jeûne.

En Auvergne et dans les provinces Occitanes, le Mardi Gras est appelé Carmentran, ce qui signifie Carême Entrant (d'où le nom de l'Homme de Paille). Sa date n'est pas fixe et se situe 47 jours avant Pâques, entre le 3 Février et le 9 Mars selon les années. Pour l'occasion, les gamins se déguisaient et allaient taper aux portes des voisins pour recevoir des gueunilles, des bugnes (beignets) ou des crêpes, sinon des ingrédients nécessaires à leur confection. Les différentes localités marquent l'évènement en organisant une foire, un carnaval ou un cortège du Boeuf-Gras, par exemple. C'est une des occasions de manger le Cochon tué et préparé en famille ou avec le voisinage, ainsi que des pâtisseries, boire plein de bière, de cidre, de vin, de gnôle. Mardi-Gras est aussi le premier jour où les Auvergnats ramassent les pissenlits.

Origines hypothétiques du Carnaval

Cette fête serait une survivance de vieilles traditions festives Païennes telles que la Fête de l'Ours, les Lupercales ou les Dyonisies qui célèbraient le retour de la lumière du Soleil et la fin des privations alimentaires dues à la saison hivernale. En effet déjà dans l'Antiquité, et peut-être même au Néolithique, on célébrait la sortie de l'Hiver et l'approche du Printemps.

Chez les Romains, avant qu'on institue le Calendrier Julien, le Nouvel An se situait non pas en Janvier mais en Mars, pour que l'année débute pendant la saison printanière. C'est pourquoi les festivités des Calendes de Mars ressemblaient par certains aspects aux futures Saturnales, comme l'utilisation du feu, la débauche, le bouleversement temporaire de l'ordre social et les déguisements.
Durant la mi-Février c'étaient les Lupercales, célébrations de l'approche du Printemps où se mêlaient marches aux flambeaux pour purifier les champs, sacrifice d'un bouc pour que les Dieux tels Faunus/Lupercus protègent les troupeaux et accordent de bonnes récoltes, rites de fécondité où des hommes habillés de pagnes en peau de l'animal abattu coursaient et fouettaient les femmes désirant devenir mamans et débauche de pâtisseries, probablement aussi de vin.

Il y a des suppositions comme quoi en Gaule aussi on aurait eu des festivités printanières similaires mais avec des gens déguisés en Cerfs, pour ressembler au Dieu Cernunnos, ou en tous cas en bêtes à cornes, animaux réputés virils, et ce serait une des possibles origines des célébrations des Cornards comme il en existe en Auvergne et d'autres régions de France.

Dans les Pyrénnées, on pratique la Fête de l'Ours début Février. Elle viendrait d'une légende où un Ours aurait capturé fetedelours.jpget violé une bergère dans sa caverne, donnant naissance à des espèces d'Hommes Sauvages comme le légendaire Jean de l'Ours. Des chasseurs vont rechercher et sauver la jeune fille, et selon les versions abattre ou ramener l'Ours au village, ainsi que ses enfants à qui l'on apprendre à travailler et vivre en communauté.
Durant ces festivités, des hommes sont déguisés en Ours et poursuivent les jeunes filles afin de les marquer avec de la cendre, indiquant qu'elles ont été symboliquement fécondées. D'autres personnes, déguisées en chasseurs, capturent ces animaux et les dépouillent de leur fourrure pour les rendre humains.
Ce rite est inspiré par l'Ours sortant de son hivernation, il indique que le Printemps approche. Il s'agit de tuer l'Hiver à travers cette chasse à l'Ours traditionnelle. Il existe plusieurs théories sur l'origine de cette fête, elle daterait soit du Néolithique, soit des Celtes, soit des Germains, cultures où l'Ours était symbole de force et de royauté. Elle aurait été pratiquée dans quasiment toute l'Europe mais interdite par l'Eglise et remplacée par la Chandeleur, mais aurait survécut sous la forme du Carnaval moderne, et dans une moindre mesure à travers la vénération des Saint-Ours, Saint-Blaise (guérisseur des animaux sauvages) ainsi que dans l'organisation des Foires de l'Ours.

Si toutes ces réjouissances semblent avoir des origines diverses très anciennes, la période du jeûne de 40 jours qui suit, c'est-à-dire le Carême, semble bien avoir été instituée par l'Eglise.

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