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Epiphanie, Galette des Rois

galettedesroys.jpgAussi appelée Galette des Rois, l'Epiphanie est la fête de la Lumière du 6 Janvier qui signigie en Grec Ancien "Apparition", "Manifestation", "Illustre", "Eclatant", "Briller". Elle fait suite aux célébrations du Jour de l'An et du Solstice d'Hiver. En effet le 21 Décembre est la nuit la plus longue de l'année, à partir de laquelle les jours suivants rallongent progressivement, et à partir du 6 Janvier, l'augmentation du temps de lumière se fait beaucoup plus nette. L'Epiphanie est donc la Manifestation de cette promesse du Retour de la Lumière, et est la dernière des 12 Nuits Saintes se situant du 24 Décembre au 6 Janvier. On mange la Galette des Rois, pâtisserie ronde et dorée représentant le Soleil, grâce à laquelle on pourra tirer au sort le Roi pour la journée.

Histoire de l'Epiphanie

Les Traditions de l'Epiphanie trouvent leurs origines dans la Rome Antique, durant les fêtes hivernales nommées Saturnales avant le Solstice, en l'honneur de Saturne, Dieu du Temps, de la Mort, du Désordre et de l'Agriculture. Cette célébration d'environ une semaine commence vers le 15 Décembre, et doit rappeler les temps anciens où cette Divinité gouvernait les Romains, c'était l'Age d'Or où régnait abondance, prospérité, paix et équité. A l'époque le jour appelé Epiphania se situait donc vers le 22 Décembre.

Durant cette célébration, les esclaves ont les mêmes droits que les citoyens libres, y compris de se faire servir par leurs maîtres et de les critiquer, plus personne ne travaille, les exécutions sont proscrites, chacun s'habille comme il le souhaite, mange et boit à volonté, des présents sont offerts, les maisons et les villes sont décorées, les Romains se rendent au mont Aventin pour les célébrations.
Les troupes de Soldats élisent l'un des leurs Roi qui peut alors commander à ses compagnons. Il se vêtit comme il l'entend et on lui sert tout ce qu'il veut.
Dans les familles, une Fève cachée dans un gâteau sert à tirer au sort le Monarque du jour aussi appelé Saturnalicius Princeps saturnales.jpg(ou Prince des Saturnales), qui se voit exaucer tous ses souhaits pour l'occasion. Le plus jeune, surnommé Phoebus (l'Apollon Romain, sûrement en référence à l'Oracle de cette Divinité), est placé sous la table et choisit à qui chaque part est remise. Celui ou celle qui trouve la Fève devient donc le Roi/la Reine, Prince(sse) des Saturnales, et tout le monde doit le/la servir toute la journée. Si cet honneur revient à un esclave ou un domestique, ce sont principalement ses maîtres qui sont aux petits soins pour lui, il a d'ailleurs le droit de les critiquer et de leur dire ses quatre vérités à loisir.

Dès le IIème Siècle dans la tradition Chrétienne, l'Epiphanie se situe le 6 Janvier et célèbre la révélation au monde de l'enfant Jésus, et son adoration par les trois Rois-Mages venus lui faire des offrandes. Pour certaines communautés, c'était aussi le jour de la naissance du Christ, d'ailleurs c'est toujours le cas pour les actuelles Eglises d'Orient.
Plus tard à Rome au IIIème Siècle, les Saturnales précéderont la fête Romaine du Sol Invictus qui sera célébré le 25 Décembre et marquera alors le Solstice d'Hiver. Lorsque Constantin Ier fait du Christianisme la religion de l'Empire Romain au IVème Siècle, on décide de faire coïncider la Nativité avec la date du culte solaire, c'est ainsi qu'est née la fête de Noël en Occident. La pratique du Tirage des Rois liée au gateau à la fève va perdurer jusqu'à nos jours alors que beaucoup de Chrétiens tenteront de l'abolir à cause de son caractère Païen et peu solennel. Mais ce qui est curieux c'est que l'ancienne pâtisserie des Saturnales se retrouve fêtée le 6 Janvier et qu'à l'inverse la Naissance du Christ soit décalée vers la date du Solstice d'Hiver.

Au XIVème Siècle, chaque année, le Duc Louis II de Bourbon cherchait un enfant pauvre de 8 ans qu'il pouvait faire Roi pour le jour de l'Epiphanie. Il le vêtissait en conséquence et lui faisait vivre la vie de château auprès de lui, avec ses officiers comme serviteurs. Le lendemain, la jeune personne mangeait encore à la table du Duc et recevait une forte somme d'argent afin que ses parents puissent l'envoyer à l'école.

Entre le XVIIème et le début du XXème Siècle, il était de coutume que la Galette des Rois fut offerte par les Boulangers à leurs clients, pratique qui fut plusieurs fois dénoncée par les Pâtissiers à qui l'Epiphanie aurait dû profiter. Plusieurs arrêtés furent donc prononcés pour interdire aux boulangeries ce genre de pratique, mais ils ne furent appliqués quasiment qu'à Paris et peu voire pas en Province. La Révolution Française a tenté de laïciser l'Epiphanie en la renommant "Fête du Voisinnage" et en appelant la gâterie "Galette de la Liberté", en vain. La Fève sera remplacée par une figurine au XIXème Siècle. Depuis l'Auvergnat Valéry Giscard d'Estain, la Galette des Rois offerte à l'Elysée ne contient plus de fève afin que le Président de la République ne puisse pas être couronné.

Tradition du Tirage des Rois

rois_mages.jpgAujourd'hui la fête n'a que peu changé, on se réunit avec la famille, les voisins et/ou les amis autour de la Galette des Rois, dont la recette varie selon les siècles et les régions. On la célèbre le 6 Janvier dans les pays où le jour est férié, sinon le 1er Dimanche après le Nouvel An comme dans le cas de la France. En Auvergne et dans le Gévaudan, à cette occasion on allume pour la dernière fois la "Chandelle de Nadaou", précédemment utilisée pour Noël et le Premier de l'An. On découpe la galette en autant de parts que de convive plus une, qui sera la "Part du Pauvre" ou la "Part du Bon Dieu", gardée exprès pour quelqu'un qui viendrait demander la charité. La personne la plus jeune se met sous la table et décide qui aura quelle part. La fève, qui maintenant n'est plus une légumineuse mais une figurine, cachée dans la pâtisserie désigne celui ou celle qui la trouve comme Roi ou Reine à qui l'on mettra une imitation de couronne souvent ornée de Fleurs de Lys, en référence à la Monarchie Franque. Celui/Celle qui a la Fève, traditionnellement, devra fournir la Galette de l'année suivante. La seule différence entre la version Païenne et la version Catholique réside peut-être dans le fait qu'avec le Christianisme les Rois de la Galette sont représentés par les Rois-Mages du Nouveau Testament et plus par le Prince des Saturnales de l'Antiquité, mais ce qui est partagé sur la table est toujours rond et doré symbolisant le Soleil renaissant. Bien sûr, comme toutes les autres fêtes, le côté industriel et commercial est là et on a tendance à oublier le symbolisme sacré originel.

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