Situé sur le Rocher de Meynial dominant la Vallée de Bezons, ce Donjon est tout ce qu'il reste de l'ancien Château de la Boyle dans le Cantal. On dit qu'il marque la limite de la haute vallée au-delà de laquelle les Pies ne peuvent se rendre car elles auraient été excommuniées pour l'avoir trop survolée.
Description
Le Donjon a une base rectangulaire et mesure 37 mètres de haut. Au milieu de sa façade Sud-Ouest se trouve une tourelle à 3 pans coupés dans laquelle se trouve l'escalier hélicoïdal menant aux 3 étages.
Le sous-sol est Voûté en Berceau, c'est-à-dire que la face de son arc forme comme un cylindre continu.
Le rez-de-chaussée est divisé en 2 pièces couronnées d'Arcs Ogifs et de Moulures retombant dans les coins à partir de la Clef de Voûte sculptée d'un écu. La plus grande servait de cuisine, chacune possède une cheminée et communique avec la cage d'escalier via une porte au linteau orné de moulures prismatiques. On trouve des bancs aux fenêtres. Les salles des étages ont un plafond de bois et sont dépourvues de cheminées.
En haut de l'escalier se trouve le Chemin de Ronde construit en Encorbellement et percé de Mâchicoulis ainsi que d'Archères. On y trouve aussi une sorte de cheminée.
Histoire
Le nom "de la Boyle" a une origine incertaine. Il viendrait de Hugues Lo Bueil, chassé par les Seigneurs de Brezons en 1268. Mais le château n'existait pas encore, ce n'est que bien plus tard qu'il aurait pris le nom de la Ferme "de La Bohal" située à son pied. On ne dit "de La Boyle" que depuis les années 1950.
Le château en lui-même aurait été construit au XIVème Siècle par Pierre de Brezons, mais sera plus tard brûlé par un autre Seigneur, Renaud de Murat. Il sera donc reconstruit au XVème Siècle, toujours au profit des Seigneurs de Brezons même si la plupart d'entre-eux n'y mettront guère souvent les pieds.
Au XVIème Siècle, les Guerres de Religion font rage et Charles de Brezons est un fervent soutient de la Ligue Catholique et à ce titre livre une guerre sans merci contre les Huguenots. En réponse, ces Protestants l'assiègent plusieurs fois dans son château qui en garde des séquelles.
En 1622 Marie Berthon de Crillon en hérite. Mais la nouvelle propriétaire n'y réside jamais non plus, alors elle autorise la famille de François Salesses de Murat à s'y installer ainsi que de percevoir les rentes de son fief. Pourtant en Novembre 1627 les nouveaux résidents sont chassés des lieux par François Pons de la Grange qui est dit "Sieur de Frugières" et ses hommes qui se rendent maître du château. Pour réparer cet outrage, un représentant du Roi vient ordonner à la bande de quitter la forteresse, mais il est insulté et menacé avec une arquebuse. Contraint de partir, il en informe les autorités royales. En représailles, le Cardinal Richelieu en 1628 fait démonter toutes les défenses du château dont il ne reste quasiment plus que le Donjon.
Quand Marie Berthon de Crillon meurt, c'est son frère Georges de Crillon qui hérite de l'édifice. Mais cet homme est criblé de dette, le Donjon et ses fiefs sont dont saisis par la Justice et le 19 Décembre 1658 le bail est confié à des paysans de Brezons. Puis le domaine est obtenu par la famille de Brancas, qui veut faire réparer le château, laissé dans un état lamentable. Les Fermiers vont fournir une partie des matériaux nécessaires dont du chêne pour le toit et la grange mitoyenne. Vers 1699 une Chapelle est construite dans le Donjon et un Chapelain est payé afin qu'il assure la messe pour les habitants du coin.
Au fil des années le château passe dans les mains de différentes familles plus ou moins apparentées jusqu'à la Révolution Française où les résidents seront expulsés, laissant une fois de plus le bâtiment à l'abandon. Il sera occupé plus tard par le Fermier du domaine, puis par des vagabonds qui arracheront le plancher pour en faire du bois de chauffage.
Le Donjon est repris par la famille Beaufils qui le transforme en Résidence d'Eté pour le vendre. En 1841, Ernest de Villers, Avocat de Paris, tentera de l'acheter à prix cassé et de rétablir les Droits Seigneuriaux sur les habitants de Brezons à son profit en usant de documents falsifiés et de procédures judiciaires contre les propriétaires. Sauf que cela se soldera par un échec puisqu'il sera emprisonné pour Faux et Usage de Faux ainsi que pour Défaut de Paiement.
En 1861 la Boyle est finalement achetée par Auguste Mourthon de Clermont-Ferrand, qui est de la famille car marié avec une Beaufils. En 1862 le Donjon est frappé par la foudre, ce qui détruit le toit et les étages supérieurs. Il faut donc tout refaire. Après la mort des Mourthon, le château revient à une congrégation religieuse qui le vendra à Marcel Martin, Président de la Commission des Monuments Historiques du Plan en 1957. Il fait entièrement restaurer le bâtiment qui devient Monument Historique le 11 Avril 1958.
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