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Le Général La Fayette

Le Marquis de La Fayette, dit Général La Fayette, est une figure importante de l'Aristocratie Auvergnate du XVIIIème Siècle. Noble, Officier militaire, Politicien, Franc-Maçon, il est un acteur majeur de la Guerre d'Indépendance Américaine et de la Révolution Française.

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Jeunesse

Le Marquis de La Fayette, Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier est né le 6 Septembre 1757 au château de Chavagnac à Saint-Georges-d'Aurac, près de Brioude en Auvergne (actuelle Haute-Loire). Sa mise au monde difficile aurait été permise par les méthodes de la sage-femme Madame du Coudray. Sa noblesse remonte au XIIIème siécle, transmise par Pons Motier, Seigneur de La Fayette, terre située dans l'actuelle commune d'Aix-la-Fayette (Puy-de-Dôme). Il est le fils de Michel Louis Christophe du Motier, Marquis de La Fayette et Colonel aux Grenadiers de France, et de Marie Louise Julie de la Rivière, issue d'une famille noble de Saint-Brieuc (Bretagne). .

Son père meurt à la guerre et sa mère s'en va à Paris, ce sont donc ses tantes et sa grand-mère qui l'élèvent au château, où il rêve de partir traquer la Bête du Gévaudan. Sa mère meurt quand il a 12 ans, ainsi que d'autres membres riches de sa famille un peu plus tard, lui laissant donc leurs rentes en héritage, faisant de lui l'une des plus grosses fortunes de France.

Apprentissage et Mariage

Son arrière-grand-père le Comte de Rivière le fait venir à Paris pour son éducation militaire. Il étudie alors à la fois au Collège du Plessis, à l'Académie Militaire de Versailles et en tant qu'élève-officier à la Compagnie des Mousquetaires Noirs du Roi.

Le 11 Avril 1774 est arrangé un mariage entre lui et Marie Adrienne Françoise de Noailles, fille du Duc d'Ayen. Ils auront quatre enfants : Henriette, Anastasie, Georges Washington de La Fayette et Virginie.

Les Noailles font partie de la Cour de France et essayent d'y introduire le Marquis de La Fayette, qui préférera s'engager dans le régiment de son beau-père, le Régiment de Noailles. Il démarre Sous-Lieutenant et monte les grades jusqu'à Capitaine des Dragons, puis décide d'entrer dans la Maison Militaire du Roi, qui assure la protection de la Famille Royale. Il partira ensuite en garnison à Metz.

Adhésion aux idées Révolutionnaires

À partir de 1775 il sera initié à la Franc-Maçonnerie, pratiquant notamment dans la loge de Riom. Dans ce contexte il rencontrera des personnes influentes avec lesquelles il soutient que la France devrait s'engager aux côtés de la Révolution Américaine contre la Couronne Britannique. En 1776 il décidera finalement de partir lui-même soutenir l'effort de guerre, mais avant il doit se faire réformer de l'Armée Royale pour ne pas mouiller son pays dans le conflit. En effet, même si le Roi Louis XVI souhaite que la Grande-Bretagne perde ses colonies, il ne peut pas intervenir officiellement s'il veut maintenir la paix entre les deux Etats. Ensuite, grâce à ses contacts, La Fayette signera en secret pour être Major Général de l'Armée Américaine. Le Secret du Roi (ancêtre des Services Secrets) lui achète un bateau, baptisé La Victoire, avec un petit équipage et des milliers d'armes destinées à être vendues aux Insurgés d'Amérique. Mais les espions Britanniques comprennent que La Fayette veut rejoindre les rebelles du Nouveau Continent et demandent son arrestation par les autorités Françaises. Un ordre d'arrêt ainsi que l'interdiction de sortir du territoire sont donc prononcés contre lui. Alors il fuit à Pasajes de San Juan (Pays Basque) où l'attend La Victoire et part le 26 Avril 1777 pour les Amériques avec quelques volontaires. Il accoste le 13 Juin de la même année en Géorgie.

Guerre Américaine

Les armes embarquées sur la Victoire sont vendues à la milice locale. La Fayette rencontre les têtes et les officierslafayette_washington.jpg des Insurgés dont le Général George Washington et Benjamin Franklin, avec lesquels le courant passe tout de suite. Il a appris un Anglais un peu rudimentaire durant sa traversée en bateau, mais c'est surtout son appartenance à la Franc-Maçonnerie qui lui ouvre toutes les portes. En effet, la plupart des chefs Américains font eux-même partie de Loges. La Fayette leur offre ses services sans solde c'est-à-dire sans être payé. Il fera parti de l'Etat-Major du Commandant en Chef mais vu qu'il est étranger aucune troupe ne lui sera confiée à ce moment-là.

La première bataille de La Fayette se déroule à Brandywine, où les Américains essaient d'arrêter les Britanniques qui se dirigent vers Philadelphie, Capitale des Insurgés. Seulement, les troupes de la Couronne mettent en déroute les indépendantistes, et La Fayette sera blessé, et ne reprendra les combats qu'après deux mois de soins. Il s'est tout de même distingué et Washington le cite pour sa bravoure et son ardeur militaire, ce qui l'autorisera finalement à prendre la tête d'une division. Philadelphie tombera entre-temps aux mains des Britanniques.

La Fayette se distingue à de nombreuses reprises de par sa détermination et son esprit stratégique, ainsi qu'en emportant quelques batailles, malgré cela les Américains n'arrivent pas à vaincre les soldats du Royaume-Uni. Entre-temps, après maintes négociations avec Benjamin Franklin et Thomas Jefferson ainsi que sur demande de La Fayette, l'alliance Franco-Américaine est signée. La France envoie finalement l'Amiral d'Estaing et sa flotte en renfort qui arrivent le 8 Juillet 1778, mais cela ne suffira pas à faire plier les Britanniques. La Fayette a alors l'idée d'étendre la guerre partout où se trouve la Grande-Bretagne aux Amériques et en Europe, afin d'ouvrir un maximum de fronts, pour cela il décide de retourner en France, ce que le Congrès Américain accepte. En remerciement de ses services, il lui offrira une Epée de Cérémonie. Le Marquis embarque pour la France en Janvier 1779.

De retour au pays, La Fayette est officiellement arrêté pour avoir quitté le Royaume et rejoint les Insurgés Américains quand la France n'avait pas encor signé d'alliance. Mais officieusement, il est simplement assigné à résidence pendant 8 jours. Après cela, il se donne pour mission de convaincre du monde d'envahir l'Angleterre, ce à quoi les Royaumes de France et d'Espagne répondent favorablement. Après plusieurs manoeuvres maritimes pour y parvenir, les Britanniques comprennent trop tôt le plan de La Fayette ce qui avorte l'opération. Le Marquis préférera donc s'en retourner en Amérique, mais avec des soldats Français pour prêter main-forte aux Insurgés.

Sitôt débarqué le 27 Avril 1780 qu'il est aclamé par les Patriotes, car depuis son départ ils n'ont fait qu'essuyer des défaites et leur morale est à zéro. Alors les Chefs lui demandent de contacter la France le plus vite possible afin qu'elle envoie encore plus de renforts ainsi que du matériel et des vivres. Cela met plusieurs mois à arriver et en quantité insuffisante. Malgré cela, et contre l'avis des officiers Français qui aimeraient attendre plus de troupes, La Fayette se lance corps et âme dans la guerre. Les victoires s'enchaînent de plus en plus, et la présence de la flotte Française empêche les renforts Britanniques d'atteindre les côtes Américaines. Finalement, le 19 Octobre 1781, les troupes du Royaume-Uni de rendent à Yorktown. Lassé par ces années de guerre, tant moralement qu'économiquement, Londres accepte d'entrer en négociations qui aboutiront en 1783 à la reconnaissance de l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique ainsi que de traités commerciaux entre les deux partis. Le Marquis reviendra voir Washington en visite privée en 1784. Il continuera à oeuvrer en faveur de la nouvelle Nation en incitant la France à faire des traiter commerciaux avec elle, par exemple sur le tabac de Guyanne.

Aussi, dans une optique d'ouverture de son esprit vers de nouvelles façons de penser, il suit des cours de Magnétisme Animal, et participe à des rituels Amérindiens et de Quakers, une branche du Protestantisme pratiquant la transe. Il pense que cela s'ajoute à son initiation Maçonnique.

Révolution Française

La Fayette rentre en France vers la fin de l'année 1781. Remonté à bloc par ses récentes expériences, il pense que son pays doit faire des réformes pour embrasser l'idéal de société libérale que les Américains viennent d'acquérir. Il est accueilli en héros à Paris, sa nouvelle célébrité le fait remarquer par la Cour du Roi et il aura pour maîtresses des femmes haut placées connues parmi les plus belles.

Suite à plusieurs hivers terribles, la famine et la crise économique s'amplifient, les différents gouvernements de Louis XVI n'arrivent pas redresser la situation. Avec les troubles de plus en plus fréquents à Paris, car les Révolutionnaires menacent de prendre la Capitale par la force, les troupes du Roi ont encerclés la ville pour dissuader les Insurgés Français, et éventuellement intervenir en cas d'escalade de la violence.

En 1787 La Fayette assiste à l'Assemblée des Notables à Versailles, groupe choisi par le Roi pour examiner de possibles réformes. Le Marquis fait voter la suppression de la Gabelle (impôt sur le sel, qui sera remit sous Napoléon Ier), l'abolition des lettres de cachet, celle des prisons d'Etat ainsi que la révision des lois criminelles.

lafayette_tableau_drapeau.jpgEn 1789 sont convoqués les Etats Généraux, La Fayette y est député de la Noblesse d'Auvergne et porte-parole de l'Aristocratie Libérale. Il présente son projet de Déclaration des Droits de l'Homme, inspiré de celle des Etats-Unis, afin de libérer les Français de la soumission à leur Roi comme les Américains libérés de la Couronne Britannique, ainsi que la création d'une garde civique dont il sera le Commandant. Ce sera la Garde Nationale. Il fait également parti de la Société des Amis des Noirs, dont le but est l'abolition de l'esclavage des Africains ainsi que leur égalité avec les Blancs. Mais de toutes ses propositions, seule la Garde Nationale sera retenue à ce moment-là, dont les membres seront les Bourgeois armés de Paris qui s'étaient formés en milice non-officielle afin de protéger les personnes et les biens en cas de débordements populaires ou de pillages de la part des troupes royales. Tout son temps sera pris par sa nouvelle fonction de Commandant, et n'ira quasiment plus à l'Assemblée en tant que Député, beaucoup de ses amis le lui reprocheront, car la cause des Noirs et des Mulâtres n'avancera que trop à leur goût. Selon eux, La Fayette aurait pu faire bouger beaucoup plus les choses s'il était présent pour la défendre.

La Fayette et sa Garde Nationale interviennent régulièrement pour empêcher des affrontements et lynchages de la part des Révolutionnaires qui s'en prennent souvent à des fonctionnaires du Roi ou des gens jugés trop partisans du régime. Il contient aussi les Orléanistes qui tentent de profiter du désordre ambiant pour réorganiser la Monarchie à leur compte. La Garde Nationale sauve donc un grand nombre de vies. Il félicite les Révolutionnaires pour avoir pris la Bastille le 14 Juillet 1789, et la fera démolir le 16. C'est aussi lui qui met en place la fameuse cocarde tricolore dont les couleurs Bleu, Blanc et Rouge remplaceront les Fleurs de Lys comme emblème National. 

La Fayette sauvera la Famille Royale lors de l'invasion de Versailles par des Parisiens revendicatifs le 6 Octobre 1789, et l'installera à Paris.

Profondément Révolutionnaire, le Marquis est tout de même conscient que la situation devient hors de contrôle, d'autant que le Roi a accepté que la Monarchie devienne Constitutionnelle le 5 Octobre 1789. Pour lui, il n'y a donc plus nécessité de continuer les affrontements. Il commence à réprimer des émeutes et séditions et à désavouer une partie des procès politiques qui sont faits à des gens soupçonnés d'être Contre-Révolutionnaires.

Dans ce contexte chaotique, le Marquis prend en charge la Fête de la Fédération le 14 Juillet 1790, pour fêter la Prise de la Bastille, mais également que le Roi y prête serment à la Nation et à la Loi, le but étant de réconcilier les Révolutionnaires et les Royalistes autour de la nouvelle Monarchie Constitutionnelle. La Fayette fait acclamer Louis XVI par la foule pour marquer cette alliance. Mais ce n'est pas du goût des plus revendicatifs comme les Jacobins, bien qu'ils étaient favorables à la Monarchie Constitutionnelle au début, trouvent finalement que l'Assemblée Constituante ne va pas assez loin dans les réformes et que le Royalistes et le Duc d'Orléans sont un frein au changement de régime. Ils vont s'appuyer de plus en plus sur les aspirations populaires pour peser dans l'opinion publique et saboter la réputation de Louis XVI et La Fayette en disant qu'eux et tous les Constitutionnels sont des traîtres à la Nation.

Les tendances non-Constitutionnelles des Révolutionnaires et des Royalistes tentent de s'affronter à Paris et même ailleurs en France, La Fayette est obligé d'intervenir régulièrement dans la Capitale pour éviter les bains de sang, sous les acclamations des foules dites modérées. Mais la situation idéologique devient compliquée et des membres de la Garde Nationale commencent eux aussi à douter de l'avenir du nouveau régime ou de l'honnêteté du Roi, ils hésitent souvent à rejoindre un autre camp. Pire, certains rechignent à exécuter les ordres de leur Commandant, voire les refusent. Pourtant lorsque La Fayette tente de démissionner de son poste après certains de ses échecs, à chaque fois ses hommes refusent son départ.

La suite des évènements apporte de l'eau au moulin des Jacobins : lorsque le Roi échappe à la surveillance de la Garde Nationale et pars de Paris pour tenter de rejoindre un bastion Royaliste d'où partirait une Contre-Révolution, La Fayette est accusé de complicité, ce à quoi il répond négativement en personne, en allant sans escorte au devant des foules. Il explique alors que la Famille Royale a été enlevée, ce qui ne convainc personne. En réalité Louis XVI avait écrit une lettre pour justifier son départ appelée Déclaration à tous les Français, que je vous invite à lire à l'occasion ici : Lettre de XVI. L'Assemblée ne diffusera jamais ce message. Par contre il n'accepte de faire arrêter Louis XVI que parce qu'on lui jure que c'est pour le bien de l'Etat. Quand la Famille Royale fut ramené de Varennes, c'est La Fayette qui est chargé de la surveiller de près, mais il continuera à leur témoigner du respect et de l'affection, même en public. Il ose aussi déclarer que Louis XVI est le meilleur de sa famille et le meilleur souverain d'Europe ! De toutes façons le Roi est protégé par la Constitution, son voyage à Varennes ne remet donc pas en question son autorité politique. Pour les Jacobins, qui deviennent de plus en plus anti-Royalistes et Républicains, c'en est trop ! Ils décident de faire tourner une pétition pour enlever tout pouvoir au Roi. 

Elle sera présentée le 17 Juillet 1791 au Champ de Mars. De nombreux Patriotes s'y présentent, la Garde Nationale tente de les disperser en vain. La foule les hue, leur jette des pierres et un coup de feu est tiré, manquant La Fayette de peu. 2 Invalides (soldats du Roi blessés à la guerre) se font même égorger ! Après maintes avertissements et sommations, la violence monte et la Garde Nationale finit par tirer sur la foule, l'artillerie aurait même été utilisée si La Fayette et son cheval ne s'étaient pas mis in extremis devant les canons ! Mais il y a quand même environ 100 morts et bien plus de blessés, cet épisode sera nommé Fusillade du Champ de Mars, et La Fayette sera surnommé l'Infâme Motier par Marat et les Révolutionnaires.

Les Guerres Révolutionnaires

Le 13 Septembre 1791 la nouvelle Constitution dont est officiellement adoptée, le pouvoir est alors transmis du Roi à l'Assemblée. En pratique les Elus votent les lois et le Monarque les signe puis les fait appliquer, il a tout de même un Droit de Veto pour s'opposer aux textes qu'il juge non-conformes ou abusifs. Le régime devient une Monarchie Constitutionnelle Libérale, ce que beaucoup considèrent comme l'accomplissement de la Révolution et que cela va apaiser les foules. La Fayette pense donc que sa tâche est terminée, et va démissionner de son poste de Commandant de la Garde Nationale le 8 Octobre 1791. Il retourne alors en Auvergne dans son Chavaniac-Lafayette natal, bien que certains électeurs Parisiens auraient bien voulu qu'il tente de se présenter Maire de la Capitale. Son repos sera de courte durée, car la France entre en guerre contre l'Autriche et la Prusse qui veulent arrêter la Révolution Française. Il est promu Lieutenant Général afin de prendre la tête d'une partie des Armées. Il part pour le front en Décembre 1791 et réorganise complètement ses troupes. Mais les Autrichiens surprennent plusieurs fois les Français avec leurs manoeuvres et La Fayette est muté plusieurs fois pour remplacer des officiers morts au combat.

Pendant ce temps la situation politique se tend : les rivalités entre Jacobins et Girondins ainsi que les désaccords entre l'Assemblée dont ils font parti et le Roi paralysent complètement le pays. La Fayette écrit à l'Assemblée et au Roi depuis ses quartiers du front. Il accuse les Jacobins de sciemment déstabiliser la Monarchie et presse les Elus de respecter le Pouvoir Royal afin d'appliquer l'égalité civile et religieuse comme stipulé par la Constitution, enfin de se débarrasser des Clubs et Sociétés Secrètes qui se sont accaparés la nouvelle politique du Royaume. Même si certains Députés l'approuvent, la majorité réagit très mal à ce genre de courrier : pour qui se prend ce Général ? Est-ce que c'est bien sa lettre au moins, ne serait-ce pas un faux ?

La Fayette a écho de l'hostilité de l'Assemblée à son égard, et aimerait marcher sur Paris avec son armée pour leur donner une leçon, mais ses soldats refusent de le suivre. Il décide donc de se rendre seul à l'Assemblée, où il fait un grand discours pour confirmer avec force que c'est bien sa lettre qui a été envoyée et qu'il est temps de détruire la Secte qui parasite la politique Française et pousse à la Guerre Civile, désignant probablement la branche Républicaine des Francs-Maçons. La Droite (en gros, les Monarchistes de l'Assemblée) l'acclame tandis que la Gauche (en gros, les Républicains de l'Assemblée) garde un silence de mort.

Après cela, sachant que la Famille Royale était régulièrement menacée, il va les voir pour proposer un plan d'évasion, ce que la Reine refuse catégoriquement, car malgré tout ses efforts il est quand même un des principaux acteurs de la Révolution et donc en partie responsable de la situation actuelle. Elle préfère mourir que de s'en remettre à lui ! Déconcerté, il préfère retourner sur le front. Après son départ, une foule de Républicains brûle son effigie dans Paris.

De retour à la guerre, les ennuis commencent, pas à cause des Autrichiens, mais à cause des Jacobins ! Ils influencent l'Assemblée pour qu'elle ne lui envoie pas de renfort, détourne son courrier et font de la propagande contre lui en le désignant comme rebelle et Contre-Révolutionnaire. D'autant qu'ils finiront par apprendre que le Coup d'Etat que La Fayette voulait faire si ses soldats l'avaient suivis. C'est le Général Luckner, compagnon d'Armes de La Fayette, qui crachera le morceau durant une orgie à laquelle il était invité par Jean-Baptiste Gobel, l'Evêque Constitutionnel de Paris, et 6 Députés Jacobins. Forts de cette nouvelle information, ils montent un dossier pour mettre La Fayette en accusation devant l'Assemblée. Mais les autres Députés n'y croiront pas, puisque les militaires impliqués démentent formellement, et la majorité votera contre la procédure, ce qui rend fou les accusateurs ! À la sortie de la séance, les Jacobins et leurs soutiens attaquent les défenseurs de La Fayette, dont certains seraient morts si la Garde Nationale n'était pas intervenue pour arrêter la mêlée.

Le 10 Août 1792, c'est la prise des Tuileries par des Citoyens Révolutionnaires appuyés par l'Armée qui est aux ordres et de l'Assemblée, ainsi que d'une partie de la Garde Nationale, toujours divisée sur la question Monarchique. La Famille Royale est emprisonnée, les Ministres sont renvoyés, la Monarchie est suspendue, et l'Assemblée Constituante est renommée Convention Nationale et s'approprie tous les pouvoirs politiques. Louis XVI sera guillotiné le 21 Janvier 1793, et son Epouse Marie-Antoinette d'Autriche le sera le 16 Octobre de la même année. La nouvelle des Tuileries fait le tour de la France et La Fayette déclare refuser de prêter allégeance au nouveau régime Parisien, et veut à nouveau organiser un Coup d'Etat, seulement les militaires hésitent toujours à le suivre, et la Prusse débute l'invasion du pays. L'Assemblée déclare La Fayette officiellement traître à la Nation, ce dernier tente donc de se réfugier en territoire neutre. Le Gouvernement Français le compte donc comme un Emmigré à l'instar des Nobles ayant fuit la Révolution. Il sera finalement arrêté dans les Pays-Bas sous contrôle Autrichien et sera livré aux Prussiens qui l'emprisonneront. De transfert en transfert il finira à la Forteresse d'Olomouc en Moravie, où il est régulièrement torturé, encore qu'il ait le droit de se ballader. Ses geôliers le gardent dans des conditions sévères et, pensant que la victoire contre la France et sa Révolution était proche, réservent son jugement à Louis XVI quand il remonterait sur le Trône. 

En France, les Jacobins ragent de ne pas pouvoir guillotiner La Fayette, ils s'en prennent donc à sa famille : la Marquise de La Fayette, son Epouse, alterne confinement à domicile et prison jusqu'en 1795. Par contre la grand-mère ainsi que la mère et la soeur de la malheureuse finiront à l'échafaud. Elle part avec ses filles retrouver son mari et demande à partager la captivité de son mari à Olomouc. Sauf que La Fayette essaie de s'évader avec l'aide de son médecin de prison, ce qui a pour conséquence de lui interdire de quitter la cellule.

Napoléon Bonaparte

Il finira par sortir en 1797 sur intervention du Général Napoléon Bonaparte, pourtant ni lui ni le Gouvernement Français du moment lui ne veulent le voir rentrer au pays. En attendant il s'exilera avec sa famille jusqu'en 1800 dans les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas), d'où il félicitera Napoléon pour ses réussites militaires et politiques successives, en espérant qu'il l'autorisera à revenir dans sa Patrie, en vain. Puis las d'attendre, il écrit à Bonaparte pour lui signaler qu'il rentre en France quoiqu'il advienne. D'abord excédé par cette provocation, le Général se dit ensuite qu'un homme de l'envergure de La Fayette peut être utile à ses ambitions.

Le Marquis va vivre chez son Epouse au Château de la Grange-Bléneau, en Seine-et-Marne, qu'elle a hérité de sa belle-mère. Il rencontre Joseph Bonaparte, frère aîné de Napoléon , avec qui il deviendra ami. Cette nouvelle relation lui permet de retrouver un bon statut social dans le système Français : il n'est plus considéré comme traître ni emmigré, devient Conseiller Général de la Haute-Loire avec une pension de retraite et son fils Georges Washington de La Fayette devient Officier dans un régiment de Hussards.

Il ne rencontre Napoléon qu'en 1802, ce dernier lui proposant divers postes prestigieux que le Marquis refuse. Le régime de Bonaparte lui apparaît trop autoritaire, il se déclare hostile à son égard publiquement. Lorsque Napoléon devient Empereur en 1804, La Fayette se retire carrément de la vie publique. Il refusera même la Légion d'Honneur qu'il juge inutile, mais en guide de revanche son fils George Washigton La Fayette est empêché de monter en grade dans hiérarchie militaire de l'Empire.

Les Restaurations

Lorsque les Bourbons dont le Comte de Provence, frère de Louis XVI, prétendant au Trône, se joignent à la guerre contre Napoléon Ier, La Fayette les rallie, soucieux de se débarrasser du Despote et de remettre en place une Monarchie Constitutionnelle, avant que l'Empire ne renforce son pouvoir ou qu'un autre Royaume Européen installe sa propre dynastie en France. Pourtant les Royalistes restent très suspicieux à son encontre, c'est pour cela qu'on le verra qu'une seule fois aux Tuileries en compagnie du Comte de Provence devenu Louis XVIII le 6 Avril 1814. Malgré cette ambiance défavorable, il préfère largement soutenir les Bourbons contre Napoléon qu'il considère comme le fossoyeur de la liberté et de la paix. Quand ce dernier finira par abdiquer, La Fayette lui propose de faire jouer ses relations en Amérique pour qu'il puisse y partir en exil, mais Bonaparte préfère se rendre aux Britanniques.

Pourtant, une fois la Monarchie Constitutionnelle restaurée, La Fayette émettra de sérieux doutes sur la volonté de Louis XVIII de garder un Royaume Démocratique, il le soupçonne même de vouloir rétablir l'Absolutisme. Le Marquis se retrouvera donc dans l'opposition au nouveau gouvernement. Il sera même mis en cause plusieurs fois dans des complots visants à renverser le Roi. Et effectivement il fait partie de ceux qui conspirent régulièrement, allant même jusqu'à rejoindre avec son Fils une Société Secrète nommée la Charbonnerie visant à entretenir le feu de la révolte en continu, alors qu'elle comptait beaucoup de Républicains et de Bonapartistes. Mais contrairement à 1789 il reste en retrait pour ne plus compromettre sa personne, laissant d'autres s'occuper des tâches dangereuses. Malgré ces précautions, il manque d'être pris à cause de quelques uns de ses complices qui se font arrêtés et témoignent contre lui et d'autres membres, ce qui n'aboutira finalement sur rien, mais à cause de cela l'activité de la Charbonnerie s'arrêtera en 1823.

lafayette_amerique.jpgEn 1824, La Fayette est battu aux élections législatives, il n'est donc pas reconduit en tant que Député. Il profite donc de son nouveau temps libre pour retourner aux Etats-Unis d'Amérique. Là-bas, il fait la tournée des grandes villes où il est systématiquement accueilli comme le héros qu'il était, avec parfois des bains de foule, des cérémonies, des canons. Des campagnard viennent en nombre exprès pour rencontrer le Général Français.On pendra même une trentaine de bandits en son honneur à New York !
Aussi son voyage s'effectue avec ses Frères des Loges. En effet il est aussi reçu dans les plus hauts grades du Rite Ecossais de la Franc-Maçonnerie. Il se recueillera sur la tombe de son Frère Franc-Maçon George Washington.   Le 17 Juin 1825, il est invité à Boston pour célébrer le 50ème anniversaire de la Bataille de Bunker Hill, et doit poser la première pierre de ce qui sera l'Obélisque commémoratif, comme le veut le Rituel Maçonnique.

Il revient en France en Octobre 1825, où il deviendra membre du Suprême Conseil de France, Gardien du Rite Ecossais.
La situation politique a considérablement changée : Louis XVIII est mort et son frère Charles X lui a succédé sur le Trône, ses ministres continuent de faire passer des lois considérées liberticides par l'Assemblée. Les Partis défavorables à la Restauration s'activent, pointant du doigt la politique Royale et incitant à ne plus payer l'impôt en signe de protestation. Dans ce contexte, La Fayette est élu Député à Meaux en 1827 pour soutenir les Révolutionnaires, et multiplie les déplacements en France afin de se créer un important de réseau d'alliés. Pourtant il ne prend pas part directement au débat, les meneurs de l'opposition craignant que le nom même de La Fayette porte le doute sur leurs intentions à cause de son ancien attachement à Louis XVI, entres autres. La crise s'amplifie, et le nombre d'opposants au régime augmente d'élection en élection. Le Roi Charles X, dont le gouvernement se retrouve doucement paralysé, lance les Ordonnances de Saint-Cloud le 25 Juillet 1830 qui notamment augmentent son pouvoir, dissolvent la Chambre des Députés fraîchement élue et change les règles constitutionnelles et électives, ou encore suspendent la Liberté de Presse. Il pense avoir plus de marge de manoeuvre en agissant de la sorte, mais cela va au contraire faire exploser la politique Française ! Des foules d'opposants Gouvernement se ruent en armes partout dans Paris, montent des barricades et affrontent les forces armées, ce qui aboutit à des centaines de morts et de blessés. La Fayette retrouve un peu de sa popularité du soutient qu'il avait en 1789, nombre de personnes aimeraient qu'il prenne la direction de cette nouvelle Révolution. Mais lui, inquiet du trop grand nombre de morts toujours grandissant, appelle plutôt les gens au calme, et préférerait que les Députés dont il fait partie aillent voir les représentants du Roi afin de suspendre les hostilités et les obliger à changer d'orientation politique, en leur signalant que toute la responsabilité du bain de sang en cours leur incombe.

Le 29 Juillet 1830, le Roi Charles X quitte le Louvre et abdique le 2 Août 1830, marquant ainsi la victoire de cette Révolution de Juillet qui dura 3 journées, dite les Trois Glorieuses.

Le Monarque essaie tout de même de placer ses pions, il veut que son neveu Henri d'Artois, Duc de Bordeaux, prenne sa succession. Mais il n'a que 9 ans, il faudrait un Régent pour gouverner à sa place en attendant sa majorité, poste qu'il propose tour à tour à La Fayette et au Duc d'Orléans. Ils refusent, mais surtout le Peuple et ses Elus rejettent la succession proposée par Charles X. Marre des Bourbons ! Pourtant un problème se pose alors : doit-on trouver une autre Dynastie Royale, ou proclamer une République ? Les réseaux du Duc d'Orléans s'activent, en faisant valoir son idéologie Révolutionnaire, son hostilité à la Restauration des Bourbons et son patriotisme. Les Députés semblent séduits à l'idée de mettre une telle personne sur le Trône de France, même si La Fayette ne lui trouve rien d'exceptionnel et même s'en méfie.

La Monarchie de Juillet

Les Elus votent le transfert de la Couronne au Duc d'Orléans qui devient le Roi Louis-Philippe Ier, plutôt que Louis XIX ou Philippe VII, afin de marquer la rupture avec les Bourbons. Le principe d'Hérédité est lui aussi abandonné, ce serait dorénavant les Représentants du Peuple qui choisiraient les Souverains. La Fayette suggère au novueau Roi d'adopter une Constitution proche de celle des Etats-Unis d'Amérique ainsi que d'avoir un Trône Populaire entouré d'Institutions Républicaines, chose qu'il accepte. Louis-Philippe Ier apparaîtra devant les Parisiens avec le Couronne et drapé dans le Tricolore. Par contre les Républicains et les Bonapartistes ne sont pas du tout satisfaits de la situation et menancent semer le chaos si cette mascarade continuait, condamnant l'Aristocratie au passage, ce à quoi le Marquis rétorque qu'il saura répondre à leurs agissements, ce qui a pour effet de refroidir leurs ardeurs.

lafayette_louis-philippe.jpgLa Fayette reçoit tous les honneurs du nouveau régime et de la population de Paris : publications, hommages, banquets, cadeaux divers dont deux petits canons qu'il ramène dans son château de Lagrange.
Il redevient Commandant de la Garde Nationale pendant une courte période durant laquelle il ne se montre plus en politique, à part pour soutenir la proposition d'Abolition de la Peine de Mort.
Quand en 1830 on annonce le procès des ministres de Charles X, l'animosité de beaucoup de Parisiens envers les Bourbons revient au galop, qui créent des troubles dans la Capitale. De nombreux opposants à Louis-Philippe Ier se dissimulent dans les foules afin d'accentuer le désordre. La Garde Nationale doit maintenir la paix, et son Commandant est bien conscient que la moindre goutte de sang suffirait à tout enflammer, tâche compliquée qu'il parvient tout de même à accomplir avec les félicitations du Roi ! Ce dernier pourtant a peur qu'un homme comme La Fayette puisse diriger une telle force armée et fera voter une loi pour abolir la fonction de Commandant de la Garde Nationale, malgré les protestations de ministres et de députés, ains que de l'intéressé.

Le Marquis, privé de son poste, revient à la Chambre des Députés en tant qu'Elu de l'Opposition. De là il va enrayer du mieux qu'il peut la Politique Royale, qu'il considère comme contraire aux engagements pris durant la Révolution de Juillet. De la même manière il use de son influence pour soutenir des insurrections ou s'opposer à des gouvernements, et vice-versa, en Europe. Par exemple il envoie de l'argent aux rebelles Polonais et Espagnols.

La situation politique et sociale devient intenable, parce que les Royalistes Légitimistes ne veulent pas de ce Roi-Citoyen, les Républicans ne veulent plus de Monarchie du tout, le Gouvernement n'arrive pas à enrayer la montée du chômage et de la pauvreté. Des insurrections éclatent un peu partout, le pays est à nouveau en guerre civile, comme si rien n'avait évolué depuis 1789.
Lors de l'enterrement du Général Lamarque auxquelles assistait Lafayette, des individus l'abordent avec un Bonnet Rouge, symbole Révolutionnaire, ce qui a pour effet de mettre mal à l'aise toutes les personnes présentes et à soupçonner. Pourtant le Marquis les repousse, ne voulant rien avoir affaire avec ces inconnus.

Fin

La Fayette meurt d'une pneumonie à Paris le 20 Mai 1834, à 77 ans. La cérémonie d'enterrement se déroule dans l'Eglise de l'Assomption et il sera inhumé au Cimetière de Picpus auprès de son Epouse, avec un peu de terre qu'il avait ramené d'Amérique. Assisteront la Garde Nationale, les Députés, des Académiciens, des membres de l'Administration Civile et Militaire, ainsi que des représentants d'autres pays dont les Etats-Unis d'Amérique.

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