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Chronologie du Moyen-Age Arverne

Le Moyen-Âge est une longue période s’étalant de la chute de l’Empire Romain d’Occident en Vème Siècle jusqu’à la Renaissance au XVème Siècle, ce qui représente environ 1000 ans, il va donc être difficile d’être synthétique sur ce sujet. Alors pour l'instant on se contentera du contexte culturel et de la Chronologie de l'histoire médiévale de l'Auvergne.

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Contexte Socio-Culturel

La Société Médiévale, à l'instar des autres civilisations issues des cultures Indo-Européennes, s'articule autour de 3 Ordres : le Clergé, donc ceux qui prient et gardent le Savoir ; la Noblesse, donc ceux qui combattent et gouvernent ; le Tiers-Etat, donc le reste de la population qui travaille, plus de 98% des habitants. Pour les agriculteurs, il faut distinguer les paysans libres, et les serfs, ces derniers prêtant allégeance à un Seigneur qui lui fournit protection militaire, des terres à cultiver, un logement et du matériel en échange d'un loyer, de corvées et de denrées alimentaires.

La Langue Officielle religieuse et administrative est le Latin moyen-age,monarchiedans tout l'Occident, pour la vie de tous les jours on parle des dialectes Gallo-Romains à origine des langues d'Oc et d'Oil. La religion Catholique imposée par l'Empire Romain est la seule autorisée et rythme le calendrier et la vie quotidienne.

Politiquement on alterne les périodes où un pouvoir central fort gouverne l'Auvergne et les périodes féodales où les Seigneurs locaux dirigent leurs fiefs de manière plus ou moins indépendante.

La ville d'Augustonemetum (actuelle Clermont) perd son nom Latin et devient Arverna, en référence au peuple qui l'habite, les Arvernes. Son Evêque se nomme Sidoine Apollinaire, c'est lui qui est chargé de la défense de la Cité. La ville s’entoure d’une enceinte qui délimite un espace d’environ 3 hectares dont la Cathédrale devient le centre. En son sein résident environ 2000 habitants. L’Evêque Sidoine Apollinaire prend la tête de sa défense à partir de l’an 476.

Chronologie

moyen-age,monarchieComme le reste de l’Europe, l’Arvernie est souvent attaquée par différentes Tribus principalement Germaniques, qui pillent, détruisent et incendient tout sur leur passage. Rome décide en l'an 475 de laisser le territoire Arverne aux Wisigoths, dirigés par le Roi Euric. Ce dernier choisit Victorius, un Aristocrate local, et le fait Comte d'Auvergne ainsi que Duc d'Aquitaine. Lorsque l’Empire s’écroule en 476, il n’y a plus d’Etat officiel pour assurer la protection des populations qui tombent petit à petit sous la coupe de Chefs et Rois conquiérant les territoires morcelés qui appartenaient encore à Rome il y a peu. La seule autorité à peu près stable perdurant à ce moment-là est l’Eglise.


En 484 le Roi Euric meurt, Alaric II lui succède alors. Quand Victorius décède à son tour en 489, le Souverain décide de nommer Apollinaire, le fils de l'Evêque, nouveau Comte d'Auvergne. Les Wisigoths entrent en guerre contre les Francs, c'est alors Apollinaire qui dirige les Arvernes contre les troupes de Clovis que dirige son fils Thierry. Ce dernier l'emporte en l’an 507 à la Bataille de Vouillé, rattachant l'Auvergne au Royaume des Francs, mais ne remet pas en cause la mainmise des Aristocrates locaux, qui se révoltent plusieurs fois contre leur nouveau souverain. L’influence culturelle des Francs pénètre donc peu la région à ce moment-là, même si leurs réactions aux rebellions sont parfois brutales.


En 511 Clovis meurt, son Royaume est partagé entre ses fils dont Thierry qui devient Roi d’Austrasie (territoire recouvrant les actuelles Belgique, Champagne, Alsace, Lorraine, Rhénanie et la partie Nord des Pays-Bas) à laquelle l'Auvergne est rattachée. Un axe politique Austrasie-Auvergne-Provence se dessine jusqu’au début du VIIIème siècle, mais les Arvernes décident de s’en émanciper pour s’allier au puissant Duché d’Aquitaine, qui leur laisserait plus d'autonomie. Cela dit les tensions entre ce dernier et le Royaume Franc mènent à la guerre, jusqu'à ce que l’Auvergne prise au milieu du conflit se voit ravagée par Pépin le Bref en l’an 761 puis en 767, pour être finalement réintégrée de force à son Royaume. La reconstruction s’opère avec une mise au pas politique, mais durant cette période la paix et la prospérité reviennent.


En l’an 781, l’Empereur Charlemagne qui a conquit une grande partie de l’Europe Occidentale, créé le Royaume d’Aquitaine à partir de l’ancien Duché du même nom et y rattache l’Auvergne pour y mettre à sa tête Louis le Pieux, son fils, qui résidera à Ebreuil dans l’Allier. Louis le Pieux transmet ensuite l’Aquitaine à son fils Pépin en 814, qui mourra en 839. Pépin avait un fils, Pépin II, devant logiquement récupérer le trône d’Aquitaine à la mort de son père, mais Louis le Pieux décide plutôt de le laisser à son autre fils, Charles le Chauve. Les Aristocrates d’Auvergne et d’Aquitaine se soulèvent, prenant parti pour Pépin II, plus favorable à leur autonomie. La guerre revient donc dans ces régions. Des attaques des Vikings s’opèrent au même moment, profitant probablement du désordre ambiant, et contribuant aussi à en rajouter de fait. Ces Nordiques seront finalement chassés les Miliciens et Nobles locaux.


Le Roi des Francs et futur Empereur d'Occident Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, et laisse l’Auvergne au Comte Bernard Plantevelue en 872, qui possédait déjà les Comptés de Bourges, Toulouse, Limousin, Mâconnais, Lyonnais, devenant ainsi la personne la plus importante du Royaume d’Aquitaine. Il meurt en 886, et c’est son fils Guillaume le Pieux qui hérite de ses terres et ses titres, prenant aussi le titre de Duc d’Aquitaine. Il fonde Cluny en Mâconnais en 909, qui sera le plus grand monastère Occidental de l’époque. Il meurt en 918, son successeur sera son neveu Guillaume II, qui frappera monnaie à Brioude en 920, et mourra en 926, laissant sa place à un autre neveu de Guillaume le Pieux, nommé Acfred, mais ces deux derniers Comptes ne conservent guère que les territoires de l’Auvergne et le Limousin.


Malgré ces périodes d’instabilité politique, l’Eglise continue d’accroître son influence et son autorité partout, développant Paroisses, Prieurés et Monastères. Ces derniers possèdent de grands domaines agricoles qui participent à l’économie locale et parfois donnent naissance à des faubourgs.


Le Comté perd de son importance aux yeux de l’Aquitaine, bien que les Francs espèrent l'intégrer à leur Royaume. L’Evêque de Clermont est une des seules personnes à vouloir ce rattachement avec la France. En 955 les Seigneurs Auvergnats se reconnaissent vassaux du Duc d'Aquitaine. L’Auvergne se découpe alors en quatre Vicomtés : ceux de Clermont, de Billom-Turluron, de Tallende et de Brioude. Les Vicomtes les dirigeants sont issus de l’Aristocratie foncière Auvergnate, dont la plupart descendent des Nobles Arvernes de l'époque Celtique et Gallo-Romaine. En 958 le Vicomte de Clermont, Guy, d’intitulé Comte et Prince d’Auvergne, débute ainsi le lignage Comtal local. Beaucoup de familles d’Aristocrates s’émancipent peu à peu, amenant au morcellement de la région, des châteaux forts apparaissent un peu partout. Les parcelles agricoles sont partagées entre paysans libres et serfs. L’essor démographique les amènent à agrandir les terres cultivables en défrichant des forêts et en asséchant des marais, dans la plaine de la Limagne notamment. L'agriculture se tourne alors vers la production intensive de céréales et de lait, délaissant en grosse partie l'élevage destiné à la viande, d'où son importante augmentation de prix et de fait sa baisse de consommation à partir de cette époque. La fabrication de fromage s'amplifie et se perfectionne.

Dans l’Allier à partir du XIème siècle, le Sire de Bourbon étend son domaine en grignotant les terres des Comtés d’Auvergne, de Berry et d’Autun. Le Bourbonnais commence à prendre forme au Nord de la région. C'est aussi à cette période que débute l'Art Roman.

La seule importante agglomération de cette période en Auvergne est Arverna, dite Le Mont Clair, officiellement devenue Clermont au Xème siècle. La ville est politiquement divisée entre le Compte d’Auvergne et l’Evêque de Clermont qui est plutôt du côté des Francs. De manière générale toute l’Auvergne est sujette aux guerres privées soit entre ces partis soit entre Seigneurs plus ou moins indépendants pour la possession de fiefs. Les forteresses deviennent les centres des pouvoirs, le relief montagneux favorisant tout particulièrement la multiplication de celles-ci. La population qui ne supporte plus cette anarchie menace de se révolter. Certains se tournent vers le Clergé qui est alors la seule autorité morale reconnue par tous, y compris par la Noblesse. L'Evêque de Clermont, Etienne II, théorise alors la Paix de Dieu, qui interdit aux militaires de s’en prendre aux civils, donc les paysans, les marchands, les prêtres, les femmes et les enfants, ainsi que de piller les biens de l'Eglise parce que oui, malheureusement ce genre d'exactions a existé. Ce principe se propagera plus tard à toute la Gaule. Lui suivra plus tard la Trêve de Dieu, qui réglemente les jours où les combats sont autorisés ou non.
L’appel à la Croisade prêchée par Urbain II sur la Place Delisle (aujourd’hui Place de Delille) à Clermont en 1095 permettra de limiter un peu les guerres intérieures car beaucoup de Seigneurs partent pour la Terre Sainte reprendre Jérusalem aux Turcs.

118px-Blason_Guy_II_d'Auvergne.pngPuis au XIIème siècle l’Eglise multiplie les Excommunications pour imposer encore un peu plus de paix et d’ordre. A la même période est adoptée la technique de la maçonnerie, qui rend les châteaux forts quasiment imprenables par la force. Durant ce siècle les Comtes d'Auvergne prennent le Gonfanon pour emblème (voir article dédié ici), ainsi que la transition de l'Art Roman à l'Art Gothique.


L’Evêque de Clermont, soutenu par le Roi des Francs parfois même militairement, arrive petit à petit à évincer les vassaux du Comté d’Auvergne afin de devenir le seul Seigneur de la Cité. Tous les autres Seigneurs d’Auvergne, bien qu’en guerre perpétuelle entre eux, refusent l’autorité des Francs et continuent de se réclamer du Duché d’Aquitaine. Pourtant leurs éternelles querelles sont une menace pour la stabilité des frontières du Royaume. Les Francs interviendront plusieurs fois dans la région :
- entre 1122 et 1127, le Roy Louis VI le Gros sauve l’Evêque de Clermont contre le Comte Guillaume VI ;
- en 1167 Louis VII capture les deux Comtes Guillaume VII le Jeune et son oncle Guillaume VIII le Vieux, qui se disputaient à Brioude et amenaient la scission de leur famille Comtale. Il les libérera sous la pression d’Henri II Plantagenêt, époux d’Aliénor Duchesse d’ Aquitaine ;
- en 1189, Philippe Auguste attaque l’Auvergne et en devient le maître, confirmé par le traité d’Azay. En 1199 le Comte Dauphin se rallie à lui.
- en 1212, suite à la querelle entre l’Evêque de Clermont qui est Robert d’Auvergne et son frère le Comte Guy II (descendant de Guillaume VIII le Vieux), Philippe Auguste pacifie définitivement la région. L’Auvergne tombe finalement sous l’autorité du Royaume de France après le siège de Tournoël. Les Comtes restent en place, cependant leur pouvoir est limité.


En 1225 Louis VIII fait de l’Auvergne et du Comté de Poitiers des apanages pour son fils cadet Alphonse de Poitiers, c'est-à-dire qu’il lui cède ces terres qui sont transmissibles à un héritier mâle, en l’absence de descendance l’apanage revient au Royaume qu’il l’avait initialement cédé, donc la France. Les apanages ont pour but de laisser des terres aux enfants cadets d’un Souverain afin d’éviter qu’ils ne jalousent leur aîné qui lui héritera du Royaume.
La paix revenue suite à la mise au pas des Comtes, additionnée à la bonne gestion d’Alphonse et de l’envol économique de l’Occident fait de l’Auvergne une région à nouveau prospère avec un développement urbain impressionnant.


Mais à la fin du XIIIème siècle le commerce commence à stagner. Dans plusieurs villes les tensions sociales et la disette commencent à se ressentir, les Aristocrates et le Clergé se plaignent de l’impôt trop lourd payé pour financer les guerres de Philippe le Bel, ainsi que du trop grand pouvoir qu’il exerce sur la Province. Ils réclament et obtiennent la Charte aux Auvergnats en 1304 qui sera ensuite élargie en 1315 et en 1319, qui rappelle officiellement qu’eux, les Nobles et Clercs locaux, aussi font autorité. La fréquence des épidémies de peste à partir de 1348 ainsi que la guerre de Cent Ans entre 1360 et 1390 tue la moitié de la population. Des pillards, les fameux écorcheurs, ainsi que des mercenaires Français recrutés par les Anglais, établissent leurs quartiers dans des forteresses abandonnées et profitent du chaos ambiant pour ravager et dépouiller les alentours. 
A cette même époque les zones devenues urbaines nommées les Bonnes Villes commencent à concentrer une partie des pouvoirs. Elles sont au nombre de dix-sept : Aigueperse, Aurillac, Auzon, Billom, Brioude, Clermont, Cusset, Ebreuil, Issoire, Langeac, Mauriac, Maurs, Montferrand, Riom, Saint-Flour, Saint-Germain-Lembron et Saint-Pourçain. Ce sont des communes riches, assez peuplées et fortifiées. Elles sont en bonne entente avec le pouvoir Royal, et se réunissent régulièrement à Clermont avec des délégués du Clergé et de la Noblesse pour faire part de la situation locale au Roi.
L’important développement des villes commencé au XIIème siècle se confirme ici, avec le transfert du pouvoir qui était plutôt rural, centré sur les abbayes et les forteresses, à des communes où ce concentrent la paroisse, les écoles, les notaires et la justice. 

En 1360, le troisième fils de Jean II le Bon, qui est Jean de France, reçoit le Berry et l’Auvergne en apanage. Il y exerce un pouvoir très dur et une fiscalité lourde, et joue sur les rivalités en Seigneurs locaux pour rester en place. Il meurt en 1416 sans héritier mâle, n’ayant qu’une fille, Marie, épouse de Jean Ier de Bourbonnais. L’Auvergne devrait donc légalement revenir à la Couronne, mais les troubles politiques du moment qui secouent le Royaume font que la région restera au Duché de Bourbonnais jusqu’en 1523, et en 1527 la Province reviendra à nouveau sous l'autorité du Roi de France, exception faite du fief de Vic-le-Comte, indépendant depuis 1012, ne sera rattaché à la Couronne qu'en 1533 après le mariage entre Catherine de Medicis, héritière de cette terre, et le Roi Henri II.
Au XVème siècle, le recule de la guerre et de la peste permet à la démographie et à l’économie de repartir, les campagnes se repeuplent, même si subsistent encore quelques écorcheurs. Vu qu'il y a moins de monde, le manque de main d'oeuvre amène à diminuer le recours au servage, les salaires augmentent, les champs laissés à l'abandon servent à refaire de l'élevage pour la viande qui redevient une denrée abordable et courante.

Le Duc de Bourbon s’insurge contre le Roy de France qui moyen-age,monarchiereprend son pouvoir dans la région, en 1440 pendant la Praguerie et en 1465 avec la Ligue du Bien public, mais les Auvergnats ne suivent pas le Duc dans sa démarche et c’est le Souverain qui l’emporte. D’importants séismes en 1477 et 1490 provenant de la faille de la Limagne secouent l’Auvergne, ce qui entraîne l’effondrement de remparts, de clochers ainsi que des incendies, mais ces incidents ne freinent pas réellement le renouveau en cours. D’ailleurs une partie des Auvergnats migrent vers d’autres Provinces avec un dynamisme démographique moindre et contribuent à repeupler, entres autres, le Bassin Parisien.

 

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