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Fait-Divers du XIIème Siècle : Pillage et incendie d'une Eglise

02/01/entre 1104 et 1110 ? : Pillage et incendie d'une Eglise dépendant de l'Abbaye de la Chaise-Dieu

Contexte : un Chevalier accusé de nombreux torts et péchés est chassé de chez lui, mais il se réfugie dans une Eglise dépendant de l'Abbaye de la Chaise-Dieu (actuelle Haute-Loire), s'y barricade et avec ses compagnons d'armes, y attend ses ennemis afin de se venger d'eux. Ceux-ci viennent donc le chercher le 2 Janvier (on n'est pas sûr de l'année, entre 1104 et 1110). La situation est déjà spéciale mais en plus nous sommes en période de trêve, en effet aux alentours de l'an 1000 l'Eglise avec l'appui de certains politiques décrète des jours et périodes où la guerre n'est pas permise, comme le Dimanche et certaines dates importantes du calendrier religieux, on appelle ça la Trêve de Dieu. Ici l'action se déroule 2 Janvier, le lendemain de la célébration de la Circoncision du Christ, jour de trêve à l'époque. Normalement le Chevalier n'aurait pas dût investir l'Eglise en armes ! Mais ce n'est que le début.

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Bertrand de Rochefort, Bertrand des Granges, Sanche de Crista Pierre Bobbulus, et d'autres venus avec eux, passent par le cimetière, entrent dans l'Eglise, capturent le Chevalier mais aussi le Moine qui habite là, pillent tout ce qui est de valeur y compris les objets sacrés et les possessions du Moine, coupent les pieds ou les mains, éborgnent, voire parfois décapitent les compagnons de l'homme qu'ils étaient venus chercher. Enfin, ils mettent le feu à l'Eglise. Ils reviendront le lendemain pour achever les survivants. Le Chevalier pécheur par qui tout à commencé sera finalement relaché après intervention de Guillaume IV, le Comte d'Auvergne, je ne sais pas ce qu'est devenu le Moine.

Mis au courant de ces exactions, Pierre Roux, l'Evêque de Clermont, convoque les incendiaires afin de leur remettre les peines encourrues pour la violation de la trêve. Il écrit ensuite au Pape Pascal II, déjà au courant de l'affaire et ayant excommunié les criminels cités, pour savoir quelles autres mesures exceptionnelles il fallait prendre pour les punir de leurs fautes, à savoir les meurtres et le pillage de l'Eglise (si je comprends bien ils n'ont été condamnés que pour la violation de la Trêve de Dieu à ce moment-là). L'Evêque cite également les noms des pyromanes dans sa lettre, vu qu'ils sont visiblement convoqués devant le Saint-Père.

Cette anecdote se situe dans la période historique de la fin de l'Empire Carolingien, et donc l'effondrement de l'Etat Royal central, période où les Seigneurs profitent de cette perte d'autorité pour régler leurs comptes entre eux. Les guerres sont alors fréquentes, mais les Clercs, les Paysans et les Marchands en font parfois les frais. C'est pourquoi l'Eglise incite à la Paix de Dieu et à la Trêve de Dieu, règles spirituelles visant à réduire les temps de guerre ainsi qu'à protéger les biens et les vies des religieux et du Tiers-Etat, vu qu'il n'y a plus réellement de police pour les protéger des féodaux ou de leurs troupes. On peut être excommunié pour non-respect de ces règles.

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