Dans les temps anciens, les zones de montagne telles que le Massif Central n'étaient pas propices à la culture des céréales, c'est pourquoi les Porcs étaient nourris avec des restes ou avec ce qu'on trouvait dans la forêt comme des glands, des châtaignes, mais il était très difficile de les faire engraisser. On avait pour coutume de laisser un jeune Cochon en liberté dans le village afin que toute la communauté contribue à le nourrir et il était béni par le Curé, jusqu'à ce qu'il soit prêt à être consommé pour la Fête du Cochon. Depuis l'introduction progressive de la Patate (Pomme de Terre) en Europe au XVIIème Siècle, tubercule glucidique qui pousse à peu près n'importe où, c'est devenu beaucoup plus facile de faire grossir les Porcs, ce qui fait qu'à peu près tous les montagnards pouvaient avoir des cochons pour leur consommation personnelle.
Traditionnellement l’événement se déroulait pendant les périodes de froid, parce ce que d'une part cela permettait d'avoir des réserves de viande pour l'Hiver et d'autre part c'était le moment où elle se conservait mieux. La Fête du Cochon pouvait donc se situer n'importe quand durant l'Automne ou l'Hiver, cela dépend des régions, parfois on la faisait même 2 fois: 1 au début et 1 à la fin de ces saisons. On peut aussi tuer un Porc pour d'autres festivités, comme la Saint-Eloi à Thiers. Il existe également des Fêtes du Cochon hors saison dédiée dans quelques communes. Cela se passe soit en famille, soit entre voisins voire avec toute la commune. Quand quelqu'un tuait un de ses Cochons et en offrait à ses voisins, ceux-ci faisaient de même pour leur rendre la politesse peu de temps après. Pour l'occasion, on offrait des morceaux de viande de 1er choix aux personnalités importantes telles que le Curé, l'Instituteur ou le Maire. Les enfants n'allaient pas à l'école et participaient au travail puis au festin.
De nos jours, on organise encore des foires, des concours de Mangeurs de Boudin, d'Imitations de Cris de Cochons, il peut aussi s'y trouver des Fanfares et des Troupes de Théâtre.
On dit communément la Fête du Cochon, mais dans certains coins on l'appelle la Saint-Cochon, ou la "Tuade", la "Tuaille", la "Tuerie", la "Mangoune"... Dans certaines localités elle se confond avec la Fête de l'Automne.
La journée démarre lorsque le(s) "Tuaire(s)" ou "Saigneur(s)" abat(tent) le(s) Porc(s) qui sera(seront), le sang est récupéré et brassé pour l'empêcher de coaguler dans le récipient, rôle qui était tenu par les femmes dans le passé, ensuite on brûle la(es) bête(s) dans la paille afin de retirer tous les poils avant la découpe. Certains morceaux sont destinés à la charcuterie, d'autres à la cuisson et le sang est utilisé pour faire du boudin. Enfin, les gens se mettent à table et dégustent la bête.
Quelques Dates en Auvergne
Début Novembre à Diou (03), Foire au Boudin et aux Pommes
Mi-Janvier à Besse (63), Saint-Cochon ou l'Art du Lard
Mi-Février à Saint-Haon (43), Fête du Cochon
Début Mars à La Roquebrou (43), la Mangoune ou Fête du Cochon
Début Mars à Mazirat (03), Saint-Cochon
Mi-Juillet à Junhac (43), Fête du Porc de Montagne
Mi Août à Puy-Guillaume (63), Fête du Cochon
La Gentiane Jaune ou Grande Gentiane, Gentiana Lutea, originaire de l'Europe du Sud et d'Asie Mineure, fleur sauvage présente dans plusieurs zones montagneuses dont le Massif Central. Elle tirerait son nom d'un Roi Illyrien du IIème Siècle avant Jésus-Christ, Gentius, qui aurait découvert ses nombreuses propriétés médicinales et s'en servaient entres-autres contre la Peste. Elle est particulièrement abondante dans l'Aubrac, le Cantal, le Cézaillier et les Monts Dore où elle est récoltée par les Gençanaïres.
