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Sainte-Catherine et les Catherinettes

Catherine d'Alexandrie, appelée Sainte-Catherine, est une vierge martyre qui vécut et mourrut IVème Siècle en Egypte. Elle est fêtée le 25 Novembre qui est aussi le jour des Catherinettes, filles célibataires de plus de 25 ans qui la prient de leur trouver un mari. Elle est la Sainte-Patronne des travailleurs et travailleuses tant manuels qu'intellectuels, de tous les métiers se servant de roues, de mécanismes, des femmes qui travaillent, des métiers de l'enfance, des élèves, ou encore des filles à marier.
Elle est représentée avec une roue et une épée, instruments de sa passion, est coiffée d'une couronne, a une alliance et porte la palme du martyr. Son prénom, Catherine, signifie Pure en Grec. Elle porte la triple couronne de la virginité, de la foi et du martyr. Sa légende et son culte se sont répandus de l'Orient vers l'Occident surtout après les Croisades, bien que sa vénération soit attestée depuis le Vème Siècle. La Roue de Sainte-Catherine est aussi le nom de la Dermatophytose de la peau glabre, en référence à l'instrument qui devait torturer la martyre, parce que cette maladie fait des marques en forme de cercles sur l'épiderme.

Elle est encore aujourd'hui célébrée le 25 Novembre elle et ses Catherinettes tant dans les pays Catholiques qu'Orthodoxes, nombre de foires et de bals d'Auvergne et d'ailleurs perpétuant encore sa mémoire ainsi que la tradition des Catherinettes.

sainte_catherine.jpg

Nom : Catherine
Oeuvre : Philosophe, Théologienne, Mariophanie, Martyre
Fonctions : Patronne des travailleurs, des philosophes, des théologiens, des étudiants, des filles à marier
Attributs : Epée, Roue, Couronne, Alliance, Palme, Livre
Fête : 25 Novembre  

Histoire de Catherine d'Alexandrie

Catherine d'Alexandrie est née en 294 et Morte en 312 à Alexandrie sous le règne de l'Empereur Romain d'Orient nommé Maximin II Daïa. Fille du Roi Costus (selon les versions, Roi de Cicilie, province d'Anatolie, ou Gouverneur Romain d'Alexandrie), elle est exceptionnellement instruite et cultivée pour une femme de son âge. Catherine fait ses études à Alexandrie, un des plus importants centres de la Culture Héllénistique de l'époque. Elle avait des Chrétiens parmi ses professeurs, certains lui ayant même conseillé de se convertir, mais elle n'était pas convaincue par leur vision du monde et de l'humain, encore trop imprégnée de culture païenne. Très fière de ses prouesses intellectuelles et se sachant très belle, et dit qu'elle ne pourrait épouser qu'un homme qui la surpasserait de par son rang social, sa beauté et sa culture. En effet, à l'âge de 18 ans, elle sait pratiquement tout ce qu'il y a à savoir sur les sciences et la philosophie de son temps.

Sa mère, Chrétienne, l'envoie chez un Ermite qui doit la convaincre de se faire baptiser. Ce dernier lui offre une icône de la Sainte Vierge, lui prédisant qu'elle rencontrerait bientôt son futur époux. Plus tard, dans son sommeil, elle voit Marie en songe qui lui propose de se marier avec le Christ, mais c'est lui qui refuse : il dit qu'il n'est pas intéressé par une gueuse laide et ignorante. Profondément meurtrie, elle retourne voir l'ermite pour lui raconter son songe, mais il lui explique que ce n'est pas son physique ou son esprit qui sont en cause, mais son âme vaniteuse et suffisante, et qu'elle devrait aspirer à plus d'humilité. Suivant son conseil, elle se remet en question, change de comportement et finalement décide de recevoir le Baptême. Grâce à cela, Jésus réapparaît une nuit, attendri par le revirement de Catherine, et lui offre un anneau pour sceller leur mariage mystique.

jeanne_darc_catherine.jpgEn 312, l'Empereur Romain d'Orient, Maximin II Daïa, se rend à Alexandrie pour une célébration païenne marquée par les jeux du cirque. Les autorités locales lui amènent des Chrétiens de la ville, auxquels le Monarque demande d'apostasier leur Foi en Christ, sinon il les ferait exécuter pendant la fête. Passant par là, Catherine voit la scène et, encouragée par un Ange, tente de sauver ses frères de religion en provoquant Maximin II sur le terrain de la théologie, lui disant que ses croyances étaient fausses et que ses Dieux Païens étaient en fait des Démons. L'Empereur n'est pas convaincu, mais séduit par la beauté de la jeune femme, il lui propose un débat entre elle et les 50 meilleurs philosophes de l'Empire qu'il convoquera, avec la vie des Chrétiens en guise de prix, ce qu'elle accepte. Quand les intellectuels arrivent à Alexandrie,
ils sont d'abord indignés de devoir user de leur rhétorique, si nombreux face à une seule jouvencelle, mais durant l'affrontement ils se rendent vite compte qu'elle a largement l'avantage. À la fin, humiliés et surtout impressionnés par la jeune femme, ils se convertissent tous au Christianisme, ce qui ne manque pas de rendre fou l'Empereur qui les fait brûler vifs. Par contre il ne veut pas s'en prendre à Catherine dont il est amoureux, étant lui-même déjà marié il lui propose de vivre dans son palais en tant que concubine. À cela, elle répond qu'elle est déjà l'épouse du Christ et qu'elle ne connaîtra jamais aucun autre homme. Afin de la punir, il l'envoie au cachot pendant 12 jours durant lesquels elle sera torturée et aucune nourriture ne lui sera donnée. Elle survivra grâce à une colombe du Christ qui lui amènera à manger et des Anges qui la soigneront. L'épouse de Maximin II ainsi que son Général des Armées, Porphyre qui est aussi l'amant de l'Impératrice, voient la jeune fille dans un halo de lumière se faire panser par les êtres célestes dans sa cellule, suite à quoi ils se font baptiser Chrétiens, mais ils seront exécutés pour cette trahison. Une fois remise sur pied, Catherine paraît aussi belle qu'avant son emprisonnement, ce qui encourage l'Empereur à renouveler ses avances, en vain. Un préfet a alors l'idée de faire fabriquer une machine composée de 4 roues cerclées de dents et pointes métalliques afin d'infliger à Catherine d'atroces souffrances, ce qui ferait office d'exemple aux autres Chrétiens. La douleur est telle que la jeune femme prie Dieu de la libérer, après quoi un Ange foudroie l'instrument de torture si violemment que le choc tue 4000 païens aux alentours !
L'Empereur, toujours aussi têtu et désormais veuf, propose carrément à Catherine de devenir son épouse, ce qu'elle refuse, il l'a fait alors décapiter à l'épée, de son corps jaillit non du sang mais du lait. Les Anges prennent sa dépouille pour la déposer sur le Mont Sinaï, où Dieu s'était adressé à Moïse.

Selon la légende, ce seraient des moines d'un monastrère construit en bas du Mont Sinaï qui auraient retrouvé le corps de la jeune femme, encore intacte au VIème Siècle ! Ils en déduisent qu'il s'agit de Sainte-Catherine, déposée là par les Anges. Ils l'inhument alors dans leur édifice qui s'appelle désormais le Monastère de Sainte-Catherine du Sinaï, et eux se nomment l'Ordre de Sainte-Catherine du Mont Sinaï, se donnant pour mission de protéger le tombeau de leur nouvelle Patronne contre les ennemis de la Chrétienté. Au sommet se trouvait une chapelle qui lui était dédiée, construite au Vème Siècle, à l'emplacement où les Anges l'auraient déposée, mais actuellement c'est une mosquée qui se trouve en haut de la montagne.
De là son culte va se répandre dans tout l'Orient et en Occident, même si sa pratique à l'Ouest ne devient vraiment flagrante qu'à partir du Xème Siècle et ne se diffusera largement qu'avec les Croisades.

Ses reliques se trouveraient toujours dans le Monastère Sainte-Catherine du Sinaï, mais une phalange de la martyre aurait été ramenée à Rouen dans l'Abbaye Sainte-Catherine du Mont par Saint-Syméon.
Sainte-Catherine est aussi l'une des 3 voix qui ont donné pour mission à Jeanne d'Arc de sauver le Royaume de France. Les 2 autres étaient Sainte-Marguerite d'Antioche, Patronne des femmes enceintes, des villes Orthodoxes d'Héliopolis, de Léros et de Schinoudi, ayant terrassé un Dragon, ainsi que l'Archange Saint-Michel, qui est le Chef de la Milice des Anges, pourfendeur du Mal, Patron des Gaules puis de la France et de nombreux autres localités en Europe, ainsi que des Parachutistes et des Forces de l'Ordre, il jouera également un rôle important pendant l'Apocalypse.

Pourtant, l'Eglise Catholique doute qu'elle ait réellement existée et a fait retirer son nom du calendrier liturgique en 1970, ce qui n'empêche pas la tradition de perdurer. D'ailleurs, elle est toujours reconnue par les Orthodoxes. Certains auteurs pensent qu'il s'agit de la construction d'une équivalente Chrétienne de Hypatie, Philosophe Grecque Païenne exécutée à Alexandrie par des Chrétiens pour des raisons religieuses et politiques, bien que la ressemblance entre ces 2 femmes n'exclut pas qu'elles soient 2 personnes différentes ayant bien vécu au même endroit à 2 époques distinctes. Les attributs de Catherine rappellent aussi ceux des Déesses Minerve et Bélisama.

Culte à Sainte-Catherine

sainte-catherine_statue.jpgLa Sainte-Catherine est fêtée par les Eglises d'Orient et d'Occident le 25 Novembre, les Catherinettes, c'est à dire les filles célibataires de plus 25 ans qu'elle protège, la prient ce jour-là pour qu'elle leur trouve un mari.

On dit aussi aux jardiniers qu' "à la Sainte-Catherine, Tout bois prend racine", donc qu'on peut planter des arbres ou des boutures sans crainte. Pourtant, dans les régions froides cette fête marque aussi l'approche de l'Hiver, il faut donc bien vérifier les conditions climatiques de chez vous avant d'appliquer ce dicton à la lettre.

On la prie pour soigner la maladie de peau qui porte son nom, la Roue de Sainte-Catherine, qui fait des traces d'eczéma en forme de roues.

Elle est aussi la Sainte Patronne de nombre de métiers manuels et intellectuels qu'elle aide et protège : barbiers, charretiers, charrons, cordiers, couturières, drapiers, écoliers, étudiants, fileuses de laine, gardes d'enfants, généalogistes, modistes, meuniers, notaires, nourrices, orateurs, philosophes, plombiers, potiers, prêcheurs, rémouleurs, tailleurs, théologiens, tourneurs (il doit en manquer à la liste).
Egalement Patronne de l'Ordre de la Très Sainte Trinité, des Universités comme la Sorbonne ou le Saint-Catherine's College, des Ecoles de Filles

En Auvergne, la tradition s'est un peu perdue mais il y a encore des communes organisant des foires de la Sainte-Catherine aux alentours du 25 Novembre, comme par exemple Langeac, Vorey, Ladinhac, Martres-de-Veyre, ou des bals des Catherinettes comme Giat, Mérinchal, Perpezat... On trouve une statue de Sainte-Catherine dans l'Eglise de Saint-Julien-de-Coppel, près d'Issoire.

Si le Vatican doute depuis quelques décennies que Catherine d'Alexandrie soit un personnage historique,
Les fonctions et représentations de la Déesse ainsi que son association à Sainte-Jeanne d'Arc, Sainte-Marguerite et Saint-Michel évoquent un peu curieusement les anciennes Déesses telles que Minerve et Bélisama. En effet, elles étaient les divinités des arts, des métiers, de la philosphie, de la sagesse, des femmes qui travaillent, étaient représentées en armes... Tout pareil !

Les Catherinettes

Le 25 Novembre est donc le jour de Sainte-Catherine, ainsi que des femmes célibataires de plus 25 ans qui étaient ses petites protégées, surnommées les Catherinettes en son honneur. Cette coutume nous viendrait du Moyen-Âge. Pour cette journée spéciale, la coutume voulait que ces filles aillent à l'Eglise pour coiffer la statue de leur Sainte Patronne, c'est-à-dire lui mettre une couronne de fleurs ou un chapeau au cours d'une cérémonie dédiée, et la priaient de leur trouver rapidement un mari. Elles-mêmes portaient traditionnellement un couvre-chef jaune et vert particulièrement voyant, afin qu'elles soient reconnaissables. Avec le temps ce chapeau évoluera de manière à être de plus en plus extravagant, jusqu'à ce qu'il puisse devenir drôle, voire parfois ridicule. Dans les milieux professionnels, ce sont les collègues de la Catherinette qui doivent lui confectionner une coiffe, bien qu'actuellement il n'y ait quasiment plus que dans les entreprises de la mode et la couture que cela se pratique encore. Avant on pouvait voir des Catherinettes dans les mairies, les universités, les secrétariats, même chez Michelin par exemple !
Après la cérémonie à l'Eglise ou après le travail, les jeunes femmes sortaient entre elles pour faire la fête.

catherinettes_1972.JPGCette tradition a déclinée avec le changement des moeurs, en effet être célibataire sans enfants à 25 ans est devenu la norme, les femmes comme les hommes s'intéressant beaucoup plus à leurs carrières ou à leur liberté qu'à fonder une famille. De plus les débats sur la place de la femme dans la société ont amenés à considérer la Sainte-Catherine comme antiféministe voire sexiste, puisqu'il s'agirait de stigmatiser les femmes indépendantes en les présentant comme des vieilles filles. Si vous lisez l'article dédié aux Catherinettes dans la Montagne (voir ici), le dossier semble quand même à charge... Alors que quand on regarde les photographies de cette tradition dans les vieux journaux du début du XXème Siècle, elles ont quand même l'air de bien rigoler. Mais il faut admettre que les archives montrent par moment des chapeaux particulièrement moches, à se demander si ça n'a pas été fait exprès pour rendre la fête de plus en plus ringard.
Malgré tout certaines communes Auvergnates continuent à faire des foires et des bals pour la Sainte-Catherine et ses Catherinettes, bien que le côté festif l'emporte sur la signification originelle, cela permet néanmoins de perpétuer une ancienne tradition.

Une tradition semblable existe pour les hommes célibataires sous le patronnage de Saint-Nicolas.

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