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La Bête du Gévaudan

ère moderne,légendesLa Bête du Gévaudan, qui a semé la terreur et la mort en Gévaudan (ancienne province regroupant une partie des actuels départements de Lozère et Haute-Loire) et en Auvergne de 1764 à 1767, causant 66 décès, 71 blessés, principalement des paysans, de préférence femmes et enfants. Une partie des victimes furent enterrées sans obsèques religieuses, car elles n'avaient pas eu le temps de se confesser avant de mourir. La créature semblait rester à l'affut à attendre des cibles isolées qu'elle dévorait. Les journaux de l'époque écrivaient des centaines d'articles au sujet de cette affaire.

La traque de la Bête

De nombreux Chasseurs la traquèrent et tentèrent de l'abattre, mais la Bête était difficile à repérer, et trop rapide pour être suivie. Alors on appela en renfort des Soldats et des Paysans. De nombreuses battues furent organisées dans les bois et les montagnes afin de la mettre hors d'état de nuire. Elle fut blessée à de nombreuses occasions, malheureusement personne n'arrivait à la prendre ni la tuer. Parfois on retrouvait son sang étalé après des tirs d'arquebuses, et les massacres céssaient, alors on croyait que la Bête était morte de ses blessures. Pourtant quelques temps plus tard elle recommençait à tuer.

Face à cette situation, certains religieux commençaient à croire que la Bête était envoyée par Dieu pour punir les pécheurs. Alors Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré, à la fois Evêque de Mende et Comte de Gévaudan, demanda aux prêtres et fidèles du Diocèse de prier et de faire pénitence à partir du 31 Décembre 1764 et ce pendant 3 Dimanches d'affilée. On a appelé cela le Mandement de l'Evêque de Mende. Sauf que cela n'eût stricement aucun effet sur le mystérieux animal qui continuait à tuer. De plus, les habitants commençaient à se plaindre des Soldats qui profitaient gratuitement du logement, de la nourriture et parfois endommageaient les cultures.

L'horreur inspirée par la Bête du Gévaudan retentissait dans tout le Royaume, et des pays voisins se moquaient de la France incapable d'arrêter un simple animal, sans compter que beaucoup de gens écrivaient aux autorités pour leur donner des astuces de chasse, avec parfois des recommandations étranges, disait-on. Un Conseiller de Louis XV envoya Jean Charles Marc Antoine Vaumesle d'Enneval, un Normand décrit comme le meilleur Louvetier de France, alors accompagné de son fils. Une fois sur place au début du mois de Mars 1765, ils réclamèrent l'exclusivité de la traque et firent renvoyer les Soldats, se contentant d'une 20aine de Chasseurs pour les épauler. Sauf qu'au bout de plusieurs mois, le groupe d'Enneval n'avait toujours pas tiré une seule munition sur la Bête qui continuait à tuer, ce qui ne manque pas d'énerver les autorités locales qui dénoncèrent leur incompétence au mois de Mai. Pour pallier à cela, le 8 Juin 1765, le Roi Louis XV décida d'envoyer son Porte-Arquebuse personnel, François Antoine, pour prêter main-forte aux Chasseurs du Massif Central.

Il était accompagné de son fils Robert François Antoine de Beauterne ainsi que d'Officiers de la Garde Royale, de Chasseurs, de Domestiques et de Limiers (chiens de chasse).L'enquête qu'ils mènent leur laisse penser que la Bête n'est pas une créature diabolique mais un Loup, de grande taille mais tout de même un Loup. Ce dernier fut signalé le 20 Septembre 1765 à proximité de Saint-Julien-des-Chazes, la troupe s'y rendit alors. François Antoine le trouva, lui tira dessus, mais le Loup se releva pour contre-attaquer mais fut tué de justesse d'un 2ème coup de Rinchard, un Garde Royal. Le monstre fut donc officiellement abattu dans les bois de l'Abbaye Royale des Chazes en Septembre 1765. Il s'agissait bien d'un grand Loup d'une 60aine de kilos qui sera empaillé à Clermont-Ferrand pour être exposé à la vue de la foule avant d'être envoyé à Versailles. Avant cela, le cadavre fut montré à plusieurs victimes qui reconnurent la Bête qui les avait attaquées.

Le mois de Novembre 1765 se déroule sans attaque d'animaux, confirmant ainsi la mort de la Bête. Quoique... D'autres victimes fûrent à déplorer ultérieurement à cette date. Mais comme tout le monde la croyait morte, les journaux avaient définitivement classé l'affaire, et quand de l'aide fut à nouveau demandée au Roi, il refusa de croire que son Porte-Arquebuse se soit trompé de Bête. Les autorités locales prirent alors eux-même des dispositions, tentèrent des battues, l'empoisonnement de cadavres d'animaux, mais en vain. Cela dit, il semblerait que durant l'année 1766 la Bête se concentrait sur une zone de chasse moins vaste localisée dans la Région des Trois Monts: Mont Chauvet, Mont Grand et Mont Mouchet. Malgré tout, les attaques restèrent meurtrières et les locaux désemparés se mirent à prier et faire des pélerinages.

Le 19 Juin 1767, une battue fut organisée par le Marquis d'Apcher, Jean-Joseph de Randon, avec quelques volontaires. Durant celle-ci, Jean Chastel, Paysan et Chasseur de la Beyssere-Saint-Mary qui avait participé aux traques aux côtés de François Antoine, se trouva nez-à-nez avec la Bête à Sogne d'Auvers. Il la toucha d'un coup de fusil à l'épaule qui ne la tua pas sur le coup, mais les Chiens de Chasse du Marquis se précipitèrent pour l'achever. Jean Chastel devint un héros régional et reçut en récompense une faible somme d'argent qu'il contesta afin de la faire revaloriser, touchant donc l'équivalent de 150 Prises de Loups ou 5 ans de salaire d'un Ouvrier Agricole, bien que cela était encore bien inférieur à ce qu'avait promis le Roi. D'après les dires de l'époque, la Bête était quelque chose qui ressemblait vaguement à un Loup de grande taille, mais n'en n'était pas un. Dans la légende locale, les balles qui auraient servi à l'abattre étaient fabriquées à partir de médailles de la Vierge Marie que Chastel priait ce jour-là et aurait dit: "Bête, tu n'en mangeras plus" avant de tirer. Mais certains disent que tout cela aurait été romancé bien plus tard par le célèbre Henri Pourrat et que l'historicité de ces faits ne sont donc pas démontrés à ce jour.

Le cadavre de la Bête fut transportée chez le Marquis d'Apcher au Château de Besque pour y être autospiée puis empaillée afin d'être montrée à la population. Il était peut-être même prévu de la promener jusqu'à Versailles pour la montrer au Roi! Mais cet Eté 1767 était particulièrement chaud, et la taxidermie de l'animal n'était probablement pas optimale puisqu'il se décompasa très rapidement en dégageant une horrible odeur de charogne. C'est pourquoi elle fut enterrée, d'après certaine source à la Rue de la Seine à Paris où se trouvait anciennement l'Hôtel de la Rochefoucault, ce qui laisse imaginer que la créature aurait bien dû être montrée à Louis XV.

Résistance des victimes face à la Bête

Plusieurs anecdotes démontrent que les attaques de la Bête du Gévaudan n'étaient pas toujours couronnées de succès. En effet, bien qu'elle attaquait surtout des femmes et des enfants, certains téméraires l'affrontaient et parvenaient parfois à la repousser.

ère moderne,légendesLe 12 Janvier 1765 à Chanaleilles la Bête s'attaqua à un groupe de 7 enfants Bergers qui se défendirent ensemble et réussirent à la tenir en respect alors qu'elle tentait d'emporter le petit Joseph Panafieu dans la forêt. Les cris des gamins alertèrent des adultes qui vinrent en renfort, ce qui fit fuir le monstre. C'est le jeune Jacques André Portefaix qui décida le 1er de courageusement porter secours à son ami alors qu'initialement certains des enfants songeaient à fuir. L'exploit du garçon était si grandiose que le Roi proposa de lui payer des études chez les Frères Ignorantins de Montpellier, ce qui permettra de rentrer quelques années plus tard dans l'Armée Royale en tant qu'Officier.

Le 14 Mars 1765, dans la Paroisse de Saint-Alban, Jeanne Jouve voit la Bête attaquer ses enfants. La maman se jeta dessus pour les sauver, et lutta à mains nues contre l'animal féroce qui la blessa à maintes reprises. Puis la Bête attrapa un des gosses avec sa gueule pour le traîner dans les bois, mais les 2 frères aînés parvinrent à le sauver et à chasser le monstre. Malheureusement le petit succomba à ses lésions quelques jours plus tard. La bravoure de Jeanne Jouve fut reconnue de tous et elle reçut du Roi une récompense en monnaie pour acte héroïque.

Le 11 Août 1765 vers Paulhac, un groupe de jeunes Paysannes est attaqué par la Bête, mais l'une d'entre-elles, Marie-Jeanne, était armée d'une lance qu'elle parvint à planter dans le poitrail de la créature. Cette dernière prit donc la fuite. La nouvelle circula très vite, et François Antoine vint en personne constater les traces du monstre et le sang sur l'arme. Il surnomma la courageuse fille "La Pucelle du Gévaudan".

Il y a probablement d'autres récits qu'on publiera ici au fur et à mesure de leur découverte.

Description de la Bête de Chastel

Un mémoire du rapport d'autopsie de la Bête rédigé le 20 Juin 1767 par le Notaire Royal nommé Roch Etienne Marin est conservé aux Archives Nationales. Il contient les mesures précises de l'animal et également quelques témoignages des victimes. Le cadavre portait de nombreuses cicatrices, confirmant qu'elle fut blessée plusieurs fois par les Chasseurs et ses proies.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%AAte_du_G%C3%A9vaudan#Le_%C2%AB_rapport_Marin_%C2%BB

Poids

50 kg

Dents

42 dont 20 sur la mâchoire supérieure et 22 sur l'inférieure

Longueur depuis la racine de la queue jusqu’au sommet de la tête 99 cm
Depuis le sommet de la tête jusque entre les deux grands angles des yeux 16,2 cm
Largeur d’une oreille à l’autre 18,9 cm
Ouverture de la gueule 18,9 cm
Largeur horizontale du col 23 cm
Largeur des épaules 29,7 cm
Largeur à la racine de la queue 23 cm
Longueur de la queue 21,6 cm
Diamètre de la queue 9,5 cm
Longueur d’oreille 12,2 cm
Largeur du front au-dessous des oreilles 16,2 cm
Longueur de l’humérus 22,5 cm
Longueur de l’avant bras 21,6 cm
Longueur de la mâchoire 16,2 cm
Largeur du nez 4 cm
Longueur de la langue 37,9 cm
Largeur des yeux 3,4 cm
Épaisseur de la tête 18,9 cm
Jambes de derrière de la première à la seconde articulation 19,4 cm
De la seconde à la troisième articulation jusqu’aux ongles 27 cm
Largeur des pattes 12,2 cm
De la châtaigne au bout de la patte 16,2 cm

Mythes autour de la Bête

De nombreuses rumeurs couraient sur la Bête du Gévaudan à tel point qu'on finissait par la croire surnaturelle. Certains témoins disaient qu'elle serait un genre de Loup mais gros comme un Veau d'un an, pourvu d'une grande gueule avec une 40aine de dents tranchantes, des pattes énormes avec des griffes acérées, le pelage dur comme une peau de Sanglier ou une armure, rayé de noir sur le dos, rouge sur les flancs et blanc au ventre. Parfois aussi qu'elle possédait des ailes, crachait du feu, se rendait invisible ou se trouvait à plusieurs endroits en même temps, comme si elle se dédoublait ou se téléportait. La piste du Loup-Garou aurait également été évoquée.

Le Clergé y voyait une des créatures mentionnées dans la Bible pour punir les pécheurs, c'est pourquoi une partie des religieux appelaient les croyants à faire pénitence pour le Salut de leurs âmes. Elle semblait immortelle vu qu'elle se relevait systématiquement malgré le nombre de fois où elle fut blessée par balle. Elle n'avait visiblement pas peur de l'Homme vu qu'on l'apercevait à proximité voire dans les villages et qu'elle attaquait parfois même les Chasseurs, de surcroît elle ne dévorait pas systématiquement ses victimes, comme si la simple volonté de tuer l'animait.

A l'époque et même aujourd'hui, tout le monde ne prend pas le récit au sérieux et l'hypothèse de plusieurs prédateurs tueurs d'hommes, voire une même famille/horde de Loups leur paraît plus réaliste que celle d'une unique grosse Bête survivant à sa traque durant plusieurs années. Les théories d'un gros Chien, d'un animal hybride ou exotique ne sont pas écartées non plus.

Il existe aussi des supposions allant dans le sens de la Bête dressée à par un individu voire un groupe de personnes, pour des raisons obscures, peut-être dans un but politique ou religieux. Vengeance, volonté de créer la terreur, de destabiliser le pays? La thèse du complot est reprise dans le film Le Pacte des Loups.

A Saugues en Haute-Loire, un musée est dédié à la Bête du Gévaudan et c'est aussi l'un des thèmes de son Festival Celtique annuel.

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