Nommée Cladios, proche du terme Latin Gladius qui a donné le Français Glaive, l'Epée Celtique était une arme de prestige réservée à l'Elite Aristocratique au début Second Age de Fer, puis fera partie de l'équipement standard du Guerrier Celte. Réputée et crainte par les autres peuples, elle a contribué à assurer sa supériorité militaire sur l'Europe pendant des siècles. Certaines pratiques religieuses lui étaient liées.
Histoire
Durant la Civilisation de Hallstatt qui fait la transition entre l'Age de Bronze et celui du Fer (1200 à 500 avant JC), les Celtes utilisaient l'Epée à Antennes, petit glaive dont le Pommeau se prolonge en 2 tiges ressemblant à des antennes ou des spirales, avec une courte lame pointue d'environ 55cm, d'abord en Bronze, puis en Fer. C'est une arme d'Estoc, donc prévue pour transpercer l'adversaire.
Ensuite au VIème Siècle avant notre ère apparaît la Cladios, nette amélioration de l'Epée à Antennes pouvant être un peu plus longue.
Elle est simple, droite, à double tranchant et se range dans un Fourreau porté à la taille côté droit. Celui-ci est généralement décoré et composé de 2 plaques de Bronze fixées entre elles par une Chape. Il est accroché à un ceinturon de cuir grâce à une chaîne. La Poignée est en principe en matière périssable même si on en retrouve en Fer et elle aussi souvent ornée de symboles. La Soie, c'est-à-dire le prolongement de la Lame qui est recouvert par la Poignée, est séparée du tranchant par une petite pièce métallique. La Garde est souvent peu large et peut être droite ou arrondie. Tout en bas se trouve le Pommeau qui peut être une boule simple ou un décor élaboré.
Au IIIème Siècle avant JC, des modèles bien plus longs avec une lame d'environ 80cm et de 4 à 6cm de large, au bout arrondit se développent. Son Fourreau peut donc se trouver à hauteur d'épaule. Elle sert à la Taille, donc à trancher l'ennemi, ce qui est beaucoup plus pratique pour les combats de cavalerie, notamment. L'ancienne version courte ne disparaît pas pour autant.
Matière
Cette épée est en Fer, les Celtes excellaient dans le travail de cette matière, c'est pourquoi les autres peuples admiraient et redoutaient cette arme d'une qualité exceptionnelle. Elle était légère et maniable malgré sa grande taille. Elle pouvait être exportée, on en a retrouvé en Corse et en Italie chez des peuples non-Celtes en échange d'or, de vin ou de poteries.
Dans toutes zones où la Culture Celtique se développe, des forges voient le jour. Elles demandent beaucoup de bois pour tourner à plein régime, car le Fer requiert des température plus élevées que les autres métaux pour être travailé, cela dit il est beaucoup plus abondant que les matériaux nécessaires pour faire du Bronze, à savoir le Cuivre et l'Etain. Et il est bien plus résistant! Cette maîtrise de la métallurgie confère un avantage considérable sur le reste de l'Europe, au niveau de l'armement mais aussi de l'agriculture et de l'artisanat.
Décorations
Le Fourreau et la Poignée sont souvent couverts de symboles astraux, animaliers, anthropomorphiques, floraux ou simplement géométriques comme des entrelacs et des spirales. Les motifs les plus fréquents retrouvés sur les fourreaux sont 2 Dragons symétriques. Ils peuvent êtres sertis de matériaux précieux tel que de l'or, du corail, de l'ambre, des gemmes...
La Poignée est souvent décorée, et le Pommeau peut représenter une tête humaine ou des spirales.
Il peut s'agir de créations purement artistiques, mais les Historiens se demandent si ces symboles ne peuvent pas avoir des significations religieuses, voire un rôle de protection du porteur.
Rituels liés aux Epées
Quand on parle des anciennes traditions, on pense souvent aux sacrifices d'humains, d'animaux, de nourriture, d'or ou d'alcool pour honorer les Dieux. Mais ce qui caractérise les Celtes est le Sacrifice d'Armes. En effet, on a retrouvé dans des temples, des points d'eaux cultuels et des tombes des épées, lances, boucliers et autres.
Pour les Epées, il s'agissait de les tordre ou de les réduire en morceaux afin de les rendre inutilisables. On ne sait pas toujours s'ils sacrifiaient leur propre matériel ou si c'était celui qui était pris sur l'ennemi.
Les riches Guerriers sont parfois ensevelis sous des Tumuli, avec tous leurs attributs militaires. Les Archéologues y retrouvent quelquefois des Epées faites de matériaux tellements précieux qu'elles sont beaucoup trop fragiles pour servir au combat. Était-ce des armes d'apparat portées pour des occasions importantes, ou étaient-elles fabriquées exprès pour honorer le défunt? En tous cas il semblerait que l'on veuille que le mort l'emmène avec lui dans l'Au-delà, et/ou qu'aucun vivant ne se l'approprie. On a également retrouvé de telles pièces sacrifiées aux Dieux.
Maintenant on peut se poser des questions sur ces rituels liés aux Epées. Par exemple dans la Quête du Graal, lorsqu'Arthur meurt et qu'on rend l'Epée Excalibur à la Dame du Lac afin que personne d'autre ne s'en serve, est-ce une référence à ces offrandes d'armes aux Dieux? Est-ce que les Guerriers Celtes donnaient des noms à leurs Épées comme le feront les Chevaliers Médiévaux? Ont-elles des âmes comme dans certaines croyances animistes? Serait-ce pour cela qu'on les 'Tuait' en les détruisant et qu'on les jetait dans l'eau, qui servirait alors d'accès vers l'Au-delà comme dans la Mythologie? Nous ne le saurons probablement jamais.
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