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Noël, Chalendas, Solstice d'Hiver

Noël est la contraction et la déformation du Latin Natalis Dies, Jour de Naissance, celui du Christ. D'autres propositions d'étymologie seraient Neo Helios en Grec ou Neu Helle en Germanique, Nouveau Soleil. En Auvergnat, on dit Nadau. Mais on l'appelle aussi Chalendas, les Chalendes, venant du Latin Calendae, signifiant Premier Jour du Mois, car la nouvelle année arrive après les festivités de Noël. Ces célébrations tombent près du Solstice d'Hiver, moment de l'année où la nuit est la plus longue, qui se situe aujourd'hui le 21 Décembre du Calendrier Grégorien, mais du temps du Calendrier Julien il tombait bien le 25 Décembre, tout comme Nadaou.

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Traditions de Nadau

Le 24 Décembre, on donne double ration de nourriture au bétail, on dit qu'il aura le pouvoir de parler à minuit. Mais aucun humain ne doit être présent à ce moment-là, parce qu'elles prédisent l'avenir. Les vaches et les boeufs annoncent les morts de l'année à venir, et malheur à qui les entend !

Dans la maison et parfois sur la place du village, on allume la Bûche de Noël avec les tisons de celle des Chalendes précédentes. C'était vraiment une bûche voire un tronc qu'on marquait d'une Croix, bénissait avec une branche de buis utilisé pendant les Rameaux, arrosait de vin ou de sel, et on le frappait fort pour faire des étincelles : plus on provoquait de gerbes de flammes, plus on aurait de gerbes de blé l'année suivante ! Dans le Bourbonnais on appelait ça la Bûche qui pétille. Il faut que le feu tienne pour les 12 Nuits Saintes, du 24 Décembre au soir jusqu'au 6 Janvier, à l'Epiphanie. Il en est de même pour le Sapin de Noël, qui doit être dressé et décoré durant ces mêmes dates avant d'être brûlé. On prépare aussi la Crèche qui représente la scène de la Nativité du Christ.
La famille assiste à la Messe de Minuit (même si elle peut avoir lieu avant cette heure) puis elle rentre à la maison pour le Réveillon de Noël. On laisse toujours une assiette supplémentaire pour un éventuel malheureux de passage, et une soupière pleine dans la cuisine, pour le repas des Tornes (les Défunts, Revenants) pour qu'ils ne viennent pas perturber les vivants qui sont dans la salle à manger. Une grosse brioche est déposée au milieu de la table, avec en son centre une bougie : la Chandelle de Noël. Elle brille toute la soirée, pendant laquelle on fait un repas maigre, essentiellement composé de bouillies, de soupes dont celle au fromage, de pain, de poisson, de fruits, d'oléagineux, de quelques fromages et charcuteries.

Ce n'est que le soir de Nadaou, le 25 Décembre, qu'on fait un repas gras et carné, avec souvent du coq, de l'oie ou une autre volaille, voire du cochon. La Chandelle de Noël était conservée et rallumée pour 2 autres grandes occasions : le matin du Jour de l'An et pour l’Épiphanie. Cette tradition de la brioche à la bougie se pratiquait aussi dans le Gévaudan (Lozère), et certainement dans d'autres Provinces alentours.

Comme partout le Père Noël laisse des cadeaux au pied du sapin durant la nuit. Mais fut un temps dans le Cantal, c'était le rôle de Paulate, qui était comme une Bonne Fée, qui apportait des gourmandises aux enfants. Les cloches sonnaient à l'heure de l'Angélus du soir pendant toute la période de l'Avent en son honneur. Dans le Bourbonnais et certains coins d'Auvergne, c'était le Père Janvier, le Bonhomme Hiver ou le Bonhomme l'Année qui distribuait des cadeaux, mais pour le Nouvel An, et non pour les Chalendes.

Les fêtes de fin d'année sont aussi des périodes de quêtes. En effet, des groupes de gamins faisaient le tour de la ville ou des villages pour chanter devant les maisons des habitants, en échange de quoi ils recevaient des friandises, de la charcuterie, du fromage, des oeufs ou de l'argent. Dans le Cantal on les appelait les Rabeillés (les Réveilleurs), qui effectuaient des Réveillées. A la fin de leurs tournées, les gosses partageaient leur butin entre eux et le mangeaient ensemble.

Dans certaines communes, notamment dans le Cantal encore une fois, on faisait sonner les cloches le 24 Décembre au soir pour accueillir Nadaou. Dans le Forez et ses alentours les enfants mettaient des graines de blé ou des lentilles à germer dans une coupelle d'eau, symbolisant la renaissance prochaine de la Nature.

Symbolisme du Solstice d'Hiver

TraditionsLe Solstice d'Hiver, se situant approximativement le 21 Décembre, est la nuit la plus longue de l'année, après quoi les jours vont progressivement reprendre le dessus. La saison froide est à son apogée, mais elle va décroître. C'est tout le symbolisme de la victoire de la Lumière sur les Ténèbres, la Vie sur la mort. C'est la promesse que dans un futur proche, le Soleil, fils du Dieu Céleste et de la Terre Mère, réssuscitera la Nature. C'est une allégorie de la Renaissance, l'Eternel Retour et le Grand Cycle de la Vie.

L'Histoire de Noël

Beaucoup de peuples en Europe et en Méditerranée célébraient le Solstice d'Hiver ou des fêtes associées. Chez les Germains se nommaient Yule ou Yulfest. Les Romains de l'Antiquité accrochaient déjà des branches de sapins à leurs habitations, ainsi que du houx et du gui durant les Saturnales, fêtes agricoles hivernales situées entre le 17 et le 23 Décembre du Calendrier Julien, où tout le monde s'offrait des cadeaux comme des figurines, de l'argent, du miel ou des fruits, symbolisants le renouveau et étaient gages de bons augures pour les mois à venir.
Il est possible que les Celtes observaient des festivités similaires où l'on réalisait des sacrifices. On dit aussi que les Druides cueillaient du Gui pour les Solstices. Ce serait également l'origine du Guillaneu, le Gui l'An Neuf (Gui du Nouvel An), tradition que l'on retrouve dans à peu près toutes les Provinces de France. Mais à ce niveau ce ne sont que des suppositions, il n'est pas attesté de manière certaine que les Celtes fêtaient le Solstice d'Hiver, d'autant que leur nouvel an était le 31 Octobre : Samonios (actuel Halloween). Toutefois, il est hautement probable qu'une partie du symbolisme Celtique, proche de celui des Romains et des Germains, ait contribué à construire les fêtes de fin d'année que nous connaissons aujourd'hui.

A l'inverse, Noël n'existait pas dans le Christianisme primitif. Ce n'est qu'à partir du IIème Siècle que l'Eglise va chercher à célébrer la naissance du Christ. Mais le problème, c'est que rien dans les Evangiles ne permet de déterminer le jour exact de la Nativité. Alors, plusieurs dates sont proposées, comme le 6 Janvier ou le 25 Mars. Ce n'est qu'au IVème Siècle que l'Empereur Constantin décide que ce sera le 25 Décembre, date du Solstice d'Hiver du Calendrier Julien, en remplacement de la fête du Sol Invictus (le Soleil Invaincu) à Rome, cette dernière allant de paire avec le Culte à l'Empereur et se situant à la suite des Saturnales. C'était également le jour du Dieu Perse Mithra qui était populaire à Rome.
Cela convient au Pape Libèrius, en effet le Christ est le Soleil de Justice dans la Bible. Jésus, le Fils de Dieu, est donc confirmé comme allégorie de l'Astre Solaire, et cela permet de remplacer une fête païenne officielle, donc que la plupart des Citoyens de l'Empire observe. Pratique ! On peut rajouter que le Culte de la Vierge Marie va remplacer celui des Déesses-Mères partout où les conversions s'opèreront. On peut donc schématiser Noël par le Dieu Céleste et la Sainte-Mère qui donnent naissance à la Lumière, semblable à Jupiter et Junon qui enfantent Apollon/Sol Invictus.
Le premier Noël a lieu en 336 à Rome. Certaines communautés comme les Orthodoxes ont retenus le 6 Janvier comme date, qui correspond chez nous à l'Epiphanie ou Galette des Rois, fête faisant aussi partie des anciens rites solaires Romains. Sous Théodose Ier, en 395, la pratique du Paganisme est interdite sous peine de mort, le Noël Chrétien est donc la seule festivité autorisée pour le 25 Décembre. Cela dit, la nouvelle célébration reste proche des Saturnales tant au niveau du symbolisme que de la pratique. En 506, son observation devient obligatoire, en 529 elle devient un jour chômé. La Messe de Minuit apparaît au Vème Siècle.

À partir du XIIème Siècle en Europe on rejoue la scène de la Nativité avec les Rois Mages d'abord dans les Eglises, puis sur le parvis. En Italie apparaissent les crèches dans les lieux de culte au XVème Siècle, puis leurs versions domestiques se développent au XVIIème Siècle. Mais les mises en scène de la Nativité sont finalement interdites par le Saint-Siège parce que devenues trop profanes.

Le Sapin de Noël naît officiellement en Allemagne au XVIème Siècle, et arrivera en France via l'Alsace. Pourtant, nombre Traditionsd'éléments sont en fait issus de traditions antiques d'Europe. Le choix du conifère va de soi : cet arbre reste vert toute l'année, symbolisant la vie et l'immortalité, et on le décorait avec des pommes et des fleurs, elles aussi symbles d'immortalité et de jeunesse. Dans la mythologie des anciens Germains, Yggdrasil ou Irminsul était l'Arbre de Vie et l'Axe du monde, qui était un If, donc un conifère produisant des baies rouges (toxiques, ne pas manger). Les boules décoratives remplaceront petit à petit les pommes, surtout à partir de l'année 1858 où il n'y avait plus de fruits en Alsace à cause de la sécheresse, de plus ça pourrit vite ! Le sapin décoré tel qu'on le connaît a donc probablement des origines Germaniques, vu qu'il vient d'Allemagne en pleine période de la Renaissance, ou bien c'est une tradition qui s'est gardée parce que l'Europe du Nord n'a été christianisée que tardivement ? On dit aussi que dans les pays froids les Seigneurs offraient des conifères à leurs Paysans pour en faire du bois de chauffage.
Traditionnellement on ne décore pas le Sapin avant le 24 Décembre et on le garde jusqu'au 6 Janvier pour l'Epiphanie après quoi on en fait du bois pour le feu.

La Bûche de Noël aussi a une origine ancienne ! Ça n'a d'ailleurs rien à voir avec le dessert actuel, qui n'apparaît qu'au XIXème Siècle et ne deviendra vraiment populaire qu'après la Seconde Guerre Mondiale. À la base il s'agit bien d'une grosse bûche pour la cheminée de la maison, voire même un morceau de tronc d'arbre si c'est pour le brûler sur la place du village. Ce rituel était déjà pratiqué avant la Christianisation, au moins en Gaule Narbonnais et en Europe du Nord, mais depuis quand exactement, on ne sait.

Le Père Noël, lui, est le résultat d'un long syncrétisme de différentes époques et de diverses régions. A la base, chaque province avait sa propre version : une Fée, un Saint, un Dieu, un Animal...
Avant le gros bonhomme barbu connu de tous, l'Europe connaissait Saint-Nicolas, qui était était fêté le 19 Décembre du Calendrier Julien, puis le 6 Décembre du Calendrier Grégorien. Il était le Papa Noël. Dans la légende, il protège et réssuscite des enfants, et est de fait le Saint bienfaiteur des petits. Il était déjà représenté en rouge et barbu. Le Père Fouettard, lui, n'apparait qu'au XVIème Siècle. Plus tard, il y aura l'influence des Protestants qui rejettent le Culte des Saints : Saint-Nicolas devient Santa Claus. Au XVIIIème, lors de la laïcisation des pays Germaniques, ce qui reste de symbolisme religieux disparaît et le Père Noël est assisté de Lutins, d'Elfes et d'autres créatures issues du Folklore Européen.

Traditions

Dans le Cantal on avait Paulate, un genre de Fée qui distribue des gourmandises aux enfants.
On a aussi le Bonhomme Hiver dans les régions du Nord, qui vient se réchauffer près de la bûche consacrée avant de laisser des cadeaux, sauf que lui le fait au Nouvel An. On dit également que pour Yule dans les pays Germaniques, c'était un Dieu vêtu de vert qui apportait les présents, peut-être Odin ou Heimdall, mais qui ressemblait tout de même assez bien au Père Noël tant dans l'apparence que dans les attributs.

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