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Appel à la Croisade d'Urbain II

Le XIème Siècle est une période de troubles pour la Chrétienté. En effet, le Pouvoir Royal peine à maintenir l'ordre chez les Francs, les Seigneurs Catholiques passent leur temps à s'entretuer pour des questions de succession et pour agrandir leurs fiefs, c'est la guerre contre les Païens d'Europe du Nord et de l'Est ainsi que contre les Musulmans d'Espagne et ceux qui conquièrent des territoires de l'Empire Byzantin, aussi Jérusalem est tombée aux mains des Turcs qui massacrent les Chrétiens venus en pélerinage.

Le 27 Novembre 1095 un grand concile se rassemble dans la Cité Arverne de Clermont, présidé par le Pape Urbain II en présence de Cardinaux et Evêques Romains, Francs et Germains. Après avoir réglé les affaires écclésiastiques, le Très Saint Père s'en va dehors sur une place de la ville afin de prononcer un discours devant les Clercs et les Laïques, que l'on nommera l'Appel de Clermont ou l'Appel à la Croisade. En effet, la 1ère expédition de Croisés pour reprendre Jérusalem aux Turcs est partie d'Auvergne suite à cet évènement.

(Le Discours du Pape Urbain II en suite)

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extrait de L'Histoire Vue de l'Auvergne, pages 44-45 des Editions G. de Bussac 1959 : «Peuple des Francs, peuple d'au-delà des monts, peuple choisi et chéri de Dieu, ainsi qu'on le voit briller en plusieurs de vos oeuvres, séparé des autres peuples de l'univers, tant par la situation de votre territoire que par la foi catholique, et par l'honneur que vous rendez à la sainte Eglise, c'est à vous que s'adressent nos paroles, c'est vers vous que se dirigent nos exhortations. Nous voulons que vous sachiez quelle cause douloureuse nous a amené dans votre pays, quelle nécessité, la vôtre et celle de tous les fidèles, nous y a attiré. Des confins de Jérusalem et de la ville de Constantinople, nous sont parvenus de pénibles récits et très souvent déjà nos oreilles en avaient été frappées : les peuples du royaume des Perses, nation étrangère, nation entièrement ignorante de Dieu, race qui n'a point le coeur sûr, et dont l'esprit n'est point fidèle à Dieu, a envahi en ces contrées les terres des Chrétiens, les a dévastées par le fer, le pillage, l'incendie, a emmené une partie d'entre eux captifs dans son pays, et en a abattu une partie dans un pitoyable massacre, a détruit jusqu'au fondement les églises de Dieu, ou les a livrées aux cérémonies de son culte...

A qui donc appartient-il de venger cela, d'empêcher cela, si ce n'est à vous, à qui Dieu a accordé par-dessus toutes les autres nations l'insigne gloire des armes, la grandeur de l'âme, l'agilité du corps et la force d'humilier le crâne chevelu de ceux qui vous résistent ?

Soyez remués et que vos âmes s'excitent au courage par les faits de vos ancêtres, la droiture et la grandeur du roi Charlemagne et de son fils Louis, et de vos autres rois, qui ont détruit les royaumes païens et étendu jusqu'à eux les frontières de la sainte Eglise. Soyez surtout remués par l'état du saint Sépulcre du Seigneur, notre Sauveur, possédé par des peuples immondes, et par l'état des lieux saints qui maintenant déshonorés et irrévérencieusement souillés de leurs impuretés... Ne vous laissez retenir ni par vos biens, ni par le souci de votre famille, car cette terre que vous habitez, enfermée de toutes parts par la mer et de hautes montagnes, tient à l'étroit votre nombreuse population ; elle ne regorge pas de richesses et fournit à peine la seule nourriture de ceux qui la cultivent. De là vient que vous vous déchirez et combattez à l'envi, que vous provoquez des guerres et que le plus souvent vous périssez de mutuelles blessures. Que les haines cessent donc entre vous, que les querelles se taisent, que les guerres s'apaisent et que toute l'aigreur de vos dissensions s'assoupisse. Prenez la route du saint Sépulcre, arrachez ce pays à ce peuple sacrilège, et soumettez-le à votre puissance. Dieu a donné aux fils d'Israël possession de cette terre dont l'Ecriture dit : "qu'il y coule du lait et du miel". Jérusalem est le centre du monde, terre fertile par-dessus toutes, et comme un autre Paradis de délices. Le Rédempteur du genre humain l'a illustrée par sa venue, honorée de sa vie, consacrée pour sa passion, rachetée par sa mort, signalée par sa sépulture... Prenez donc cette route, en rémission de vos péchés, assurés de la gloire incorruptible du royaume des cieux.

Le Pape s'interrompt un moment et fait crier à la foule : "Dieu le veut ! Dieu le veut !" avant de reprendre.

Très chers frères, aujourd'hui se manifeste en nous ce que le Seigneur a dit dans son Evangile : "Là où deux ou trois seront assemblés en mon nom, je serai au milieu d'eux". Si le Seigneur Dieu n'avait point été dans vos âmes, vous n"auriez pas tous jeté un même cri ; bien que ce cri soit en effet parti d'un grand nombre de bouches, il n'a pourtant qu'une même origine ; c'est pourquoi je vous dis que Dieu l'a tiré de vous, lui qui l'avait mis dans vos coeurs. Que ce soit donc dans les combats votre cri de guerre, car ce cri est issu de Dieu. Lorsque vous vous élancerez avec une belliqueuse impétuosité contre vos ennemis, que pour tous il n'y ait, venant de Dieu, que ce seul cri : "Dieu le veut ! Dieu le veut !"... Donc que celui qui aura eu l'intention d'entreprendre ce saint pélerinage, en aura pris l'engagement envers Dieu, et se dévouera en sacrifice comme une hostie vivante, sainte et agréable à Dieu, porte le signe de la croix du Seigneur sur son front ou sur sa poitrine. Et que celui qui, après avoir accompli son voeu, voudra faire retour, le place derrière lui entre ses épaules. Ils accompliront par cette double action le précepte du Seigneur, prescrit par lui en son Evangile : "Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi".»

Tous les fidèles présents se prosternent alors tandis qu'un Cardinal Romain leur récite le Confiteor, puis tous se frappent la poitrine pour obtenir l'absolution de leurs péchés et la bénédiction.

Pour commémorer ce jour, une statue du Pape Urbain II se trouve sur la Place de la Victoire à côté de la Cathédrale de Clermont.

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