Lanterne des Morts, ou Fanal, voire Lampier dans le Bourbonnais. Merci à Phil qui a inspiré la cette note !
C'est une structure ressemblant à une tour mais souvent pointue, avec un creux pouvant recevoir une lampe servant de guide aux âmes des morts qui se seraient perdus en quittant leur tombe, comme un phare. On la trouve souvent (pas toujours) à l'intérieur ou à proximité des cimetières.
Dans l'Antiquité on avait pour coutume d'entretenir des feux près des tombeaux, pratique que les Chrétiens reprendront avec des bougies sur les sépultures. Aux alentours du XIIème Siècle, on construit ces lanternes en pierre, très résistantes et permettant d'abriter une flamme. Certaines structures Gauloises ou Gallo-Romaines ont pu être des Lanternes des Morts mais ce n'est pas encore confirmé.
Il n'y a pas de consensus sur la véritable signification de ces monuments, certains y voient une version Médiévale d'un Culte Celtique des Morts, la lumière servant à guider et apaiser les Esprits et par extension de les empêcher de tourmenter les vivants. La flamme rappelle l'Immortalité de l'Âme. Pour les Catholiques, elle protège et réconforte les défunts qui attendent le Jugement Dernier. Cela permettait également d'éclairer les cimetières, aussi bien physiquement que symboliquement puisque c'est un lieu de transition, le passage entre le monde des vivants et celui des morts.
On en trouve un peu partout en France surtout dans les parties centrales et occidentales, ainsi qu'en Irlande et en Europe Centrale. Des versions modernes ont été construites dans des cimetières militaires après la Première Guerre Mondiale.
Dans l'Allier ou Bourbonnais, on en trouve une à Estivareilles sur la Place du Lampier, une autre a servit à construire le Monuments aux Morts de la Guerre de 1870.
Dans le reste de l'Auvergne il y en a une à Aurillac sur le toît de l'hôpital Saint-Jean-de-Jaffa, une à Mauriac sur une façade de la Basilique Notre-Dame des Miracles, une à Cébazat, une à Culhat, une à Montaigut-en-Combraille et enfin une à Valbeleix.
Beaucoup ont disparues, mais on sait qu'il y en avait à Bourbon l'Archambault, à Le Falgoux, à Montferrand, à Aigueperse, à Saint-Alyre-ès-Montagne, et certainement ailleurs. Sachant qu'il en existent dans la Loire, il serait impensable qu'il n'y en ait jamais eu dans le Velay voisin.