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Arvernie Gallo-Romaine

Déjà tentée avant la Guerre des Gaules, la Romanisation de la région aboutit à une synthèse entre la culture Celtique originelle et l'apport Italo-Grec. Les Arvernes et les autres Gaulois deviennent citoyens Romains, ce qui implique le versement d'impôts à Rome, le Culte à l'Empereur, le Latin en tant que langue et écriture officielles, l'unification administrative des territoires. Mais contrairement à une idée reçue le syncrétisme est bien culturel et pas démographique, peu de Romains s'installent en Gaule, la population locale est donc toujours très majoritairement d'ascendance Celtique. D'ailleurs, Gallo-Romain est le terme utilisé par les historiens, les Latins les appelaient toujours Gaulois, ou par le nom de tribus respectives : Arvernes, Eduens, Ségusiaves, Vénètes... Les couches Aristocratiques parlaient déjà le Latin, mais les langues originelles seront peu à peu laissées de côté, certes plus lentement dans les zones rurales. Les langues Celtiques auraient pu survivre en partie dans certains coins reculés jusqu'au VIIème siècle de notre ère, en se mélangeant petit à petit avec une forme vulgaire de Latin qui donneront plus tard les langues Auvergnates et Occitanes par exemple. L'Auvergne en tant que Nation n'existe plus de manière administrative, cependant le territoire n'est pas occupé militairement, les terres ne sont pas confisquées aux Arvernes et ils ne payent pas le tribut des peuples vaincus. Par contre la Confédération Arverne est dissoute par Rome, les peuples anciennement clients que sont les Vellaves, les Gabales, les Ruthènes et les Cadurques n'ont plus de comptes à leur rendre.

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Une occupation fréquente des intellectuels de l'Antiquité était la comparaison entre leur culture et celles des autres peuples, y compris en matière religieuse, cherchant systématiquement des parallèles entre les Dieux. Par exemple chez les Romains, Jupiter, Dieu du Ciel et Roi de l'Olympe avait pour attribut la foudre, et chez les Celtes le Dieu guerrier Taranis avait également l'éclair comme symbole, donc pour eux ces deux Divinités sont équivalentes. Evidemment les symboles similaires n'impliquent pas nécessairement les mêmes fonctions. On retrouve parfois à cette époque des écrits dédiés à des Dieux ayant un nom Gaulois suivi de son nom Romain et inversement, comme Mercure Dumias dans le Puy-de-Dôme. A noter que le sanctuaire de ce dernier attirait des pèlerins d'autres Cités comme Lugdunum. Au fil des années, avec l'expansion de l'Empire, des cultes importés d'autres contrées comme ceux d'Isis, de Cybèle, de Mithra, de Jésus peuvent être pratiqués. Mais l'écrasante majorité des cultes sont toujours voués à des Divinités locales, dont certains survivront jusqu'à la Christianisation de la société. D'ailleurs certains Saints préserveront (peut-être malgré eux ?) des pouvoirs et des symbolismes appartenant initialement à d'anciennes figures païennes, la démonstration la plus frappante est le parallèle fait Taranis et Saint-Georges. La ferveur populaire a parfois raison des dogmes religieux. ruines_puydedome.jpgLes Romains interdisent l'office des Druides sur leurs territoires, car ceux-ci sont les détenteurs de la culture Celtique, et pourraient donc ranimer des volontés d'indépendance ou s'opposer au Culte à l'Empereur. Exception faite de certaines Cités comme celle des Eduens, alliés de Rome de longue date, où les Druides ne seront pas éradiqués mais accompagneront parfois la Romanisation. Avec la disparition progressive de ces prêtres, la religion en Gaule évolue vers une forme un peu plus Latine : l'écriture n'est plus un interdit cultuel, les Dieux sont plus souvent représentés de manière anthropomorphique, les sacrificateurs et les devins reprennent plus de pouvoir dans la société, les temples changent d'architecture, l'utilisation d'ex-voto s'accroît.
Les cavaliers Romains adoptent la Déesse Celtique Epona, qu'ils répandent dans tout l'Empire. Epona est entre autres la Déesse des chevaux et des cavaliers.

 

L'alimentation varie un peu plus, les Romains importent la culture des vergers, avant cela les Celtes ne cultivaient pratiquement que des céréales, légumes et légumineuses. C'est à partir de cette époque que se développe la viticulture qui nous tient tant à coeur aujourd'hui en France. Un sacré changement puisqu'au lieu d'importer des vins Méditerranéens à prix d'or, les Gallo-Romains sont désormais en mesure de faire le leur. L'activité agricole est la principale source de revenus, avec toujours essentiellement la culture des céréales comme l'orge, le millet, le blé, l'épeautre pour les plaines, ainsi que l'élevage pour les hauteurs. Le vignoble se développe énormément à partir du IIème siècle à tel point que la production locale supplante nettement l'importation des vins Méditerranéens. C'est en Gaule qu'un vigneron a l'idée de stocker du vin dans des tonneaux Gaulois plutôt que dans des amphores Italiennes : ils sont plus grands, plus pratiques et surtout plus perméables à l'air, permettant donc un meilleur vieillissement naturel du vin.

Les céréales restent les aliments les plus consommés sous forme de pain mais au levain depuis la conquête Romaine, de bouillies et de la cervoise ou bière.
Les Gallo-Romains restent maîtres dans la préparation ancestrale de charcuteries et de fromages de vache, de brebis, de chèvre. Le porc reste la viande la plus consommée, ainsi que le poulet et l'oie (même si on les élève surtout pour les oeufs), dans une moindre mesure le boeuf.
En Auvergne on consomme toujours du poisson des rivières, mais on importe aussi des fruits de mer et des huîtres dans des amphores remplies d'eau de mer.
Les gens se nourrissent aussi d'escargots.
Beaucoup de familles ont un potager dans lequel on peut trouver : salade, chou, navet, carottes, radis, poireaux, pois, lentilles, fêves.
Les fruits sont issus de la cueillette sauvage mais aussi désormais de la culture de vergers : poire, coing, grenade, mûre, sorbe, raisin, cerise, prunelle, myrtille, fraise des bois, chataîgne, noix, noisette, gland.
Parce que l'influence culinaire de Rome se ressent sur les populations conquises, on lit parfois qu'en Gaule on délaisse le beurre et le saindoux pour l'huile d'olive. C'est possible pour les régions du Sud ensoleillé, mais c'est beaucoup moins sûr pour le Massif Central montagneux et le Nord de la Gaule, où les oliviers ne poussent guère en raison du climat plus rude et aussi parce qu'il est onéreux de se procurer de l'huile d'olive dans ces régions. Il y a aussi l'huile de lin qui sert surtout pour les lampes et la tannage du cuir.

poterie_lezoux.jpgLe thermalisme et qui existait déjà se développe considérablement à cette époque, on peut citer les villes de thermales de Chaudesaigues (Calentes Baiae), Vic-sur-Cère, Coren-les-Eaux, Evaux, Néris, le Mont-Dore, Royat, Vichy (Aquae Calidae).

La poterie représente à cette époque une grande partie de la production industrielle de zones peu peuplées riches en forêts qui fournissent le bois des fours. La ville la plus connue pour ses céramiques est Lezoux (Ledosus Vicus), mais on peut citer les Martres-de-Veyre, Saint-Rémy en Rollat, Toulon près de Moulins et Bellerive proche de Vichy. La plupart des ateliers existaient du temps des Gaules libres et fournissaient une partie des objets du quotidien, le style ne se Romanise que vers la fin du Ier siècle après JC et s'améliore jusqu'au cours du IIème siècle, de là il s'exporte un peu partout en Europe et en Méditerrannée. Des noms d'artistes de cette période nous sont parvenus : Asiaticus, Plautinus, Primus, Butrio et Libertus.

Augustonemetum (Clermont), anciennement Nemessos, se développe peu de temps après la défaite de Vercingétorix, son développement rapide attire de plus en plus de personnes, désertant petit à petit les oppida comme Gergovie. Cette nouvelle ville devient alors la capitale de la Cité des Arvernes, qui elle-même est rattachée à la province Romaine d'Aquitaine. Augustonementum fait partie des trois agglomérations les plus importantes de cette zone. A cette époque de nombreuses villes Celtiques sont modifiées afin de mieux correspondre à l'architecture Romaine, avec un plan orthogonal, cardo et le décumanus, avec le forum au centre. Les cirques et théâtres, vont alors se multiplier dans les villes. Augustonemetum (Clermont sans Montferrand) était quasiment aussi grande qu'aujoud'hui, même si toute la surface n'était pas bâtie hormis la bute centrale où se trouve la Cathédrale actuelle. Autour se dressaient nombre de villas avec leurs vignes ou leurs jardins. L'eau était acheminée de Royat et de Villars via un aqueduc surplombant Vassa Galate (actuel Jaude).

Le monde rural va se réorganiser et se hiérarchiser autour de villae, qui regroupent habitations des propriétaires, celles des ouvriers, les bâtiments et terrains d'exploitation ainsi que les fabriques artisanales. Souvent ces strucutures ainsi que leur organisation spatiale existaient déjà sous une forme plus ancienne, on les modifie juste de quoi leur donner un air Latin. Les 90 000 km de voies de communications vont être réaménagées afin de mieux relier les villes aux villae et ainsi faciliter encore plus la circulation des marchandises et des troupes. Les propriétaires de villae contribuent financièrement à l'entretien des routes proches de leur résidence.

moissoneuse.jpgLes Romains ont beaucoup emprunté d'outils et de techniques aux Gaulois dans l'artisanat, mais ont continuer d'utiliser les amphores au lieu de profiter des tonneaux. De même, l'Agriculture Celtique était bien meilleure ils produisaient plus sur des surfaces plus petites que les Romains, et ce n'est pas dut qu'à la différence de climat ! Par exemple ils utilisaient une moissonneuse poussée par un animal, qui permettait de moissonner plus de surface en une seule journée que ce que les Romains faisaient en une semaine ! Ils l'utiliseront beaucoup en Gaule Belgique pour cultiver d'importantes surface afin de produire les rations des Légionnaires sur place et en Germanie.

 

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