Epona : la Déesse Celtique des chevaux ainsi que des cavaliers, enfin tous ceux qui travaillent avec des équidés. Très importante pour ce peuple qui ne consomme pas cet animal (hormis cérémonies religieuses incluant des sacrifices) et lui offre les mêmes funérailles que son maître. Ce bas-relief la représentant a été retrouvé à Gannat, dans l'Allier (Auvergne). Elle était fêtée le 18 Décembre.
Pour l'anecdote lors du siège d'Alésia, Vercingétorix relâcha les chevaux à cause du manque de nourriture, au lieu de les abattre pour les manger.
Nom : Epona la Grande Jument
Fonctions : Déesse des Chevaux, des Anes, des Cavaliers, de la Souveraineté, du Foyer, des Voyageurs, de la Fertilité, elle protège les équidés et ceux qui travaillent avec, assure la prospérité et la garde de la maison, de la ferme et des écuries, guide les humains et les âmes des défunts.
Attributs : Patère, Corne d'abondance, Clef.
Animaux : Cheval, Ane.
Mythologie Comparative : Rhiannon, Macha
Fête : Eponalia le 18 Décembre
Cette Déesse n'a pas vraiment d'équivalent dans les autres mythologies, à part peut-être la Déesse Galloise Rhiannon qui lui ressemble beaucoup, et Macha en Irlande. On la retrouve en Gaule, dans les îles Britanniques et en Bulgarie.
Elle protège les chevaux et leurs cavaliers, tant à la guerre qu'en voyage. Elle représente la fidélité, à l'image du cheval et de celui qui le monte, aussi l'abondance et la fertilité. A l'époque Gallo-Romaine, elle est représentée comme une femme chevauchant une jument en position d'Amazone.
Le Cheval était à l'origine un animal sacré prestigieux lié à l'Aristocratie Guerrière et à la Royauté chez les Celtes. En Gaule Romaine, Epona était aussi surnomée Auguste, Regina en Latin ou Rigani en Gaulois, donc la Reine Epona, elle devait donc être la Reine des Dieux. Elle était vénérée par les Cavaliers de l'Armée Impériale, renforçant son caractère militaire et souverain.
Le Cheval est à la fois ouranien parce qu'il tire le char du Soleil, de la Lune et de l'Orage, chtonien car lié à la terre, même psychopompe puisqu'il conduit les âmes des morts en Enfer et aquatique car les puissantes vagues, et les cours d'eau sont représentés par des Chevaux au galop. Cet animal en tant que moyen de transport permet aux Dieux de voyager entre les différents plans. Epona en tant que Rigani et de par le symbolisme céleste des équidés règne donc sur les Cieux à l'instar de Junon, Héra et Frigg chez les Romains, les Grecs et les Scandinaves, mais exerce aussi son pouvoir sur les autres plans. D'ailleurs, on la voit souvent à proximité des Matrones, Déesses-Mères liées à la terre, à l'eau et au destin.
On la retrouve donc avec une fonction psychopompe, c'est-à-dire qu'elle accompagne les morts vers l'Autre-Monde, comme à Gannat où on la voit avec la clef qui ouvre les portes du Royaume des Défunts, et des statuettes d'Epona sont visibles dans nombre de tombeaux Gallo-Romains.
Je me permet un petit écart car d'après le B.A-BA des Runes de Anne Laure et Arnaud d'Apremont, la Rune Ehwaz, ressemblant à un M, symbolise elle aussi l'union, la fidélité, comme le cheval et le cavalier, mais aussi par extension tout lien qui unie deux êtres, y compris le mariage et le maternité. Ehwaz en Norrois et Equus en Latin viendraient de la même racine Indo-Européenne du terme désignant le Cheval. Cette comparaison de mythes Indo-Européens permet d'étendre un peu les fonctions supposées d'Epona pour la faire ressembler à d'autres Divinités liées à l'Amour et au Mariage, comme la Romaine Junon ou la Nordique Frigg.
Après la conquête des Gaules les cavaliers Romains lui vouèrent à leur tour un culte qu'ils diffusèrent dans tout l'Empire.
Tous ces aspects assumés par cette seule Déesse laisse suggérer qu'en plus d'être la Reine des Cieux, elle est peut-être aussi la Déesse-Mère Primordiale?