Vercingétorix naît à Gergovie entre -82 et -72 avant JC et meurt exécuté à Rome en -46 entre 26 et 36 ans. Son nom signifie « Roi des Grands Guerriers » ou « Grand Roi des Guerriers ». Il est issu d’une famille de Nobles Arvernes, son père étant Celtill ou Keltillos. Faisant parti de l’Aristocratie, son entraînement militaire débute pour lui à ses 12 ou 14 ans. On dit de lui qu’il est grand, de stature imposante sous ses armes, très intelligent et fort moralement.
Selon certaines sources, il aurait fait parti de la cavalerie Arverne aux côtés de l’armée Romaine, et Jules César semblerait le connaître personnellement. Cela est possible, dans le sens où se sont les Romains qui ont imposé depuis -120 un régime Aristocratique piloté par la Cité Latine, et qu'une partie des cavaliers Arvernes servaient d'auxiliaire à leur armée. Mais je n'ai pas confirmation que Vercingétorix en ait fait partie ou non.
En -58 les Germains dirigés par Arioviste entrent en Gaule, poussant les Helvètes (Suisse) à migrer, menaçant la Confédération Eduenne (Bourgogne), alors alliée de Rome. César se saisit du prétexte de leur secours pour continuer la conquête des Gaules déjà bien amorcée. Profitant de ces troubles, Celtill tente de restaurer la Monarchie Arverne à son compte afin de prendre la tête d'une coalition pour résister aux Romains et aux Germains. Mais il sera mis à mort par son frère Gobannitio et d’autres Aristocrates, qui entendent bien garder leur part de pouvoir que Rome leur permet d'exercer. A ce moment-là Vercingétorix a la vingtaine et peut-être est-il au service de l'armée Romaine.
En -53 une réunion secrète dans la forêt des Carnutes (Beauce) réunissant des Druides et des Chefs de guerre appelle à l’insurrection contre l’oppression Romaine. Durant l'hiver -53 à -52, les Carnutes massacrent les commerçants et autres Romains se trouvant à Orléans, c'est cet événement qui décide Vercingétorix à réaliser les projets de son père. Il tente donc de convaincre les siens de se retourner contre Rome, mais il se heurte à l'opposition de son oncle Gobannitio et de l'Oligarchie Aristocratique Arverne pro-Romaine qui avaient mis à mort Celtill quelques années plus tôt, et le chassent de Gergovie. Durant son exil Vercingétorix recrute des hommes encore favorables à feu son père afin de se venger, et en quelques jours seulement ils seront suffisamment nombreux pour retourner à l'oppidum et bouter Gobannitio et ses soutiens, avant de se faire proclamer Roy des Arvernes avec le soutient du peuple.
Outre rétablir l’ancienne puissance de la Confédération Arverne, le jeune Roy a pour ambition d’arrêter l’effort de conquête des Gaules par les Romains, et pour cela il tente de rallier le plus de Cités possible à sa cause, sachant pertinemment que seul il ne pourra pas battre son ennemi. Et c’est là une grande difficulté, car beaucoup de Celtes ont en effet de bons rapports avec Rome, parfois même des alliances, et d’autres ont déjà étés affaiblis dans des guerres contre eux ou les Germains. Il faut rajouter que dans certaines Cités les élites se disputaient justement pour savoir s’ils devaient rejoindre Vercingétorix ou César. C’est pour cela que quand parfois on entend que tous les peuples des Gaules étaient unis contre les légions Romaines, il s’agit d’un mythe. Il existait une cinquantaine au moins de peuples Gaulois et malgré la reconnaissance d’une culture commune il n’y a jamais eu d’ambition « Panceltique », chaque Tribu étant soucieuse de ses intérêts propres. Cela dit dans quelques Cités en voie de Latinisation, les commerçants Romains ont le quasi-monopole et des taux usuraires moindres par rapport aux locaux, la spoliation de terres, la mise en esclavage pour dettes ou les réquisitions pour le compte des légions exaspèrent bon nombre de Celtes, ceci expliquant une partie des ralliements à la coalition.
Un autre aspect de la politique de Vercingétorix est de réformer son armée, car malgré les nombreuses évolutions que connaissent les Celtes dans leurs tactiques militaires, par exemple l’abandon des chars de combat, la coordination des troupes ou l’utilisation plus fréquente des armes de jets, il reste quand même un vieux fond traditionnel préférant la gloire personnelle dans le combat valeureux plutôt que la victoire coûte que coûte. Or le jeune chef le sait : les Arvernes et leurs alliés ne sont pas assez nombreux ni assez équipés pour vaincre les armées Romaines dans des batailles rangées, troupes contre troupes. Il met donc l’accent sur l’utilisation du Génie, la politique de la « terre brûlée », le harcèlement de l’ennemi… Il forme donc ses Guerriers plutôt à la guérilla qu’à l’affrontement direct.
Il lui fallait également le consentement du « Conseil Armé », c'est-à-dire des chefs des Tribus alliées, pour qu’il soit et demeure leur Général, et qu’ils se plient à ses ordres, chose qu’il a réussit à maintenir jusqu’à la fin de la guerre.
Son plus grand succès est la Bataille de Gergovie, où les Romains, déjà épuisés par la tactique de la terre brûlée, les ralentissements du Génie et les manœuvres de harcèlement de la cavalerie, seront défaits sur un champ de bataille situé entre les oppida de Gergovie, Gondole et Corent, où toutes les places alentours sont occupées par les Arvernes et leurs alliés. Après cette victoire il conforte sa place de chef et les dirigeants d’autres Cités hésitantes veulent le reconnaître à leur tour et leurs Conseils Armés lui votent les pleins pouvoirs.
Plus tard après un affrontement de cavalerie dont le but était de couper la retraite à César, Vercingétorix et ses hommes se retranchent à Alésia (Alise-Sainte-Reine) où ils espèrent bloquer les légions en attendant une armée de secours convoquée plus tôt pour écraser définitivement les troupes ennemies. Les Romains assiégent la place et malgré les renforts envoyés par les Gaulois, César l’emportera. A la fin le Roy Arverne, voyant ses hommes, les femmes et les enfants mourir de faim, décide de se rendre personnellement à César afin d’épargner les siens. Là il pratique une vieille tradition commune aux Celtes et aux Italiques, la devotio, le sacrifice du chef, qui peut se suicider, se battre seul ou se livrer à l’ennemi, en échange de la vie des autres guerriers. En effet il convoque le Conseil Armé et propose à ses membres de le tuer, sinon il se livrera de lui-même, afin d’apaiser les Romains. Il se pare lui et sa monture de ses armes, sort sur son cheval par la grande porte d’Alésia, avance jusqu’au camp de César et fait le tour de sa chaire avant de jeter à ses pieds son riche équipement. On lui met immédiatement les fers et est prisonnier, faisant partie des bagages du Proconsul, d’abord Bibracte, puis à Rome de -46 à -49. Il est exécuté dans la prison du Tullianum près du Capitole. Son corps est ensuite exhibé sur les marches du temple de Jupiter Capitolin avant d’être jeté dans le Tibre.
Finalement les Arvernes et Eduens d’Alésia seront rendus à leurs familles, mais les autres Celtes seront pour certains offerts comme esclaves aux légionnaires, un par tête. La Romanisation des Gaules se poursuit, et malgré la dite Pax Romanad’autres chefs se lèveront pour résister, mais Vercingétorix restera le plus célèbre d’entre eux.
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