Saint-Martin de Tours, fêté le 11 Novembre, est un des principaux Evangélisateurs des Gaules et un des Patrons de l'Auvergne. On le surnomme l'Apôtre des Gaules, il est populaire dans toute l'Europe et bien au-delà. On le prie pour le temps clément à l'Automne, les bonnes récoltes, la guérison, la protection, chasser les démons, la victoire militaire sur ses ennemis. De nombreuses localités et édifices religieux portent son nom et il protège de nombreuses professions, principalement dans le domaine militaire. Malgré qu'il soit un acteur majeur de la construction de ce qui sera l'Auvergne Chrétienne, son culte chez nous n'a plus l'importance qu'il avait dans le passé. Cela dit, son rayonnement est toujours perceptible.
La 1ère partie est dédiée à sa vie et la 2de en bas de page l'est à son culte.
Noms : Martinus, Martin
Oeuvre : Soldat, Guérisseur, Evangélisateur, Thaumaturge, Exorciste, Ermite, Moine, Evêque de Tours,
Fonctions : Abondance, Guérison, Protection, Donne la victoire, Saint-Patron de nombreux pays/régions dont la France, l'Auvergne, de nombreux métiers militaires dont les Tailleurs, Cavaliers, Soldats, Maréchaux-Ferrants, Policiers, Commissaires des Armées, Gardes-Suisses du Vatican
Attributs : Epée, Armure, Crosse, Chape, Manteau coupé
Animaux : Cheval, Oie
Fête : 11 NovembreVie de Saint-Martin
Vie de Saint-Martin
Martin est né en 316 à Savaria dans la Province Romaine de Pannonie (actuelle ville de Szombathely en Hongrie) et est le fils d'un Officier Supérieur de l'Armée Romaine. Ce dernier est muté à Pavie en Italie. Martin se convertit l'âge de 10 ans à la religion Catholique, ce qui énerve son père très attaché au Culte à l'Empereur et celui du Dieu Mars, d'où le nom de Martin qui signifie "Voué à Mars". Il le force alors à devenir Légionnaire dès l'âge de 15 ans, cela dit en tant que fils de gradé, il ne rentre pas comme simple fantassin mais comme patrouilleur avec une bonne paye qu'il distribuait généreusement aux pauvres.
Affecté à Amiens en Gaule, au cours de l'Hiver 334 il rencontre un pauvre grelottant de froid, il coupe alors sa cape de légionnaire en 2 afin de lui en donner la moitié pour se couvrir. Seulement la moitié, car Rome finançait la moitié de l'équipement de ses Soldats, donc seule l'autre moitié qu'il avait payé lui appartenait. Les autres Légionnaires se moquent de lui, mais les locaux témoins de la scène rapportent dans toute la ville cet élan de générosité. Le soir même, alors que Martin s'endort, il rêve du Christ enveloppé dans son bout de cape, ce qui est évidemment un signe.
En Mars 354, des barbares Germains se pressent aux frontières de l'Empire, Martin est réquisitionné mais refuse de tuer des humains, il propose donc de servir de bouclier humain pour ses camarades. Pourtant et curieusement, comme par miracle, les troupes ennemies ne viennent pas à la confrontation et demandent une trêve.
A la fin de son service dans l'Armée en 356, donc âgé de 40 ans, il se fait baptiser à Amiens et parcours l'Europe pour convertir les Païens et les Ariens au Christianisme Trinitaire. Il arrive d'ailleurs à faire baptiser sa mère mais pas son père. Toutefois, la tâche est rude et il se dispute régulièrement avec les hérétiques, il est même parfois violemment chassé par ceux-ci.
En l'an 360 c'est le Concile de Nicée rassemblé par l'Empereur Constantin Ier, marquant la victoire politique du Christianisme Trinitaire sur les autres courants théologiques puisqu'il est reconnu officiellement par Rome.
En 361, Martin fonde l'Abbaye de Ligugué près de Poitiers pour y vivre en ermite. Il en sort pour battre la campagne afin de convertir les Gaulois, accomplissant de nombreux miracles et fondant de nombreuses communautés Chrétiennes, y compris chez les Arvernes. Parmi ses prodiges, on peut citer l'exorcisme, la communication avec les saints et les anges, la guérison de toutes les maladies y compris des handicaps comme les sourds-muets ou les paralytiques, et le plus impressionnant il a même ressuscité au moins 3 personnes, à savoir un catéchumène de Poitiers, un esclave, et un enfant sur la route de Chartres. Pour convaincre des Païens de se convertir, il leur suggéra qu'ils abattent leur arbre sacré, tandis que lui se tiendrait à la place où il tomberait afin qu'il leur prouve la puissance de Dieu. Alors ils s'exécutèrent, et au moment où Martin devait être écrasé par l'arbre, il fit un Signe de Croix qui dévia sa trajectoire. Impressionnés par ce miracle, ils se convertirent tous. Le Diable en personne vint pour le corrompre en se faisant passer pour le Christ, mais l'Evangélisateur ne tomba pas dans le panneau, le Démon n'avait donc plus rien d'autre à faire que de partir.
En l'an 371, l'Evêque de Tours meurt, et Martin est tellement populaire que les Chrétiens locaux veulent absolument qu'il lui succède. Mais l'Evangélisateur n'est pas intéressé par le poste, et devant l'insistance des Tourangeaux il se voit contraint de fuir à la campagne pour avoir la paix, tentant de se cacher au milieu dans une basse-cour parmi des Oies. Sauf que les volailles font un tel vacarme à cause de sa présence que leur Eleveur découvre très vite la cachette de l'Ermite. Pour le faire sortir, il lui fait croire que sa femme est gravement malade et qu'elle aurait bien besoin de ses talents de guérisseur. Martin tombe dans le piège et quitte sa planque. C'est comme ça que les habitants de Tours le retrouvent, l'enlèvent pour le ramèner à l'Evêché et le proclament Evêque. Martin finit par se soumettre à leur désir, se disant que c'était peut-être la volonté de Dieu.
Mais sa nouvelle condition de Clerc ne modifie en rien son train de vie, il continue de vivre comme un Ermite. Il créé un nouvel ermitage près de Tours qui deviendra l'Abbaye de Marmoutier, où les règles sont très strictes, calquées sur celles des Soldats Romains et des Apôtres. Accompagné de quelques Moines, il parcourt à nouveau les campagnes pour détruire les temples, les autels, les arbres sacrés et les idôles des Païens qu'il arrive à convertir. Des Eglises et Ermitages sont construits à l'emplacement des lieux de culte qu'il démoli.
La notoriété de Martin lui vaut d'être invité plusieurs fois à la table des Aristocrates et même de l'Empereur de Rome. Il est également très populaire auprès des petites gens de la ruralité, pourtant les autres Evêques ne l'aiment pas. En effet, c'est un ancien militaire, il s'habille mal pour son rang, habite dans une cabane, ne participe pas aux Assemblées Episcopales, s'oppose à l'exécution des hérétiques... Bref, il y a du mépris envers lui de la part de ses pairs, ou peut-être de la jalousie devant sa piété?
Martin meurt finalement en Touraine à Candes-sur-Loire le 8 Novembre 397, renommée Candes-Saint-Martin en sa mémoire. Les Poitevins voulaient garder sa dépouille pour leur Evêché, mais ils seront devancés par les Tourangeaux qui la voleront en la passant par une fenêtre de la pièce où elle reposait et en la transportant par bateau sur la Loire jusqu'à Tours. On dit que durant ce voyage, toutes les plantes entre Candes et Tours auraient fleuries malgré le froid de l'Automne, c'est pourquoi on dit que quand le temps est doux et
ensoleillé début Novembre c'est "L'Eté de la Saint-Martin". Il sera enterré à Tours le 11 Novembre 397, sa tombe devenant le plus important lieu de pèlerinage de Gaule, sur lequel sera bâtie bien plus tard une Chapelle puis la Basilique Saint-Martin.
Son culte sera très répandu en Europe et ailleurs, continuant ainsi à accorder des miracles à ceux qui l'implorent. La chape bleue que portait Martin en tant qu'Evêque de Tours, dite Cappa de Saint-Martin deviendra une importante relique pour les Monarques Francs et pour leur Royaume. Elle leur servira même d'étendard à côté des traditionnelles bannières guerrières pendant plusieurs conflits.
Postérité et Traditions
Le 11 Novembre dans de nombreux pays dont la France, Belgique, Hollande, Allemagne, Suisse, Autriche, Scandinavie, on fête la mise au tombeau de Saint-Martin, date qui marque aussi la fin des récoltes et le début de l'Avent. Ce jour était déjà férié avant la commémoration de l'Armistice de 1918. De façon générale, l'Apôtre des Gaules est populaire dans à peu près toute la Chrétienté.
On le nomme le Saint Martin le Miséricordieux puisqu'il était bon avec les défavorisés ou Martin des Champs car on le prie pour avoir bon temps et de bonnes récoltes avant l'arrivée de l'Hiver. Rien qu'en France, plus de 500 localités portent son nom, et au moins 3700 édifices religieux lui sont dédiés. Les îles de la Martinique et Saint-Martin également. C'est aussi le nom de famille le plus courant dans l'Hexagone. C'est un des 1ers Saints-Patrons de France et d'Auvergne où son culte était très répandu dans le passé, ainsi qu'en Bourbonnais, Berry, Limousin, Forez, Velay, bref tous les alentours de la Loire. Les différentes Dynasties Franques l'invoquaient pour obtenir la victoire sur leurs ennemis et pour protéger leur Royaume. Le 11 Novembre 1918, le Maréchal Foch en personne adresse un ex-voto dans la Crypte de la Basilique Saint-Martin de Tours, sur lequel on peut toujours lire: "A Saint-Martin - 11 Novembre 1918 - Foch - Maréchal de France" pour le remercier de la Sainte Victoire.
Le nom des petits oiseaux se nourrissant de poisson sont aussi nommés ainsi à cause d'une métaphore du Saint, en effet il disait que quand ces volatiles se disputaient de la nourriture, ils étaient semblables aux Démons qui s'arrachaient les âmes des Chrétiens. C'est pourquoi ils sont appelés "Martins-Pêcheurs". De nombreux dictons météorologiques sont également liés à Saint-Martin, comme "Le temps de la Saint-Martin est de l'Hiver le temps commun". En Auvergne on dit: "A la Saint-Martin, l'Hiver est en chemin" ou "Pluie de la Saint-Martin ne laisse ni chou ni lin".
Bien que l'on trouve de nombreuses similitudes, chaque provence a ses traditions propres du 11 Novembre. Vers la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Age, les Croyants allaient sur les places avec des torches pour allumer des feux de joie et faire des festins. C'est une fête de la lumière et du partage. Malheureusement, il faut bien reconnaître qu'en Auvergne elle n'est plus vraiment célébrée à l'heure actuelle. Pourtant ce jour-là, de nombreuses foires agricoles dont quelques unes d'ampleur ont toujours lieues, comme à Aurillac. Pour l'occasion on mange une oie bien grasse, non seulement cela se prête à la saison automnale, mais ausi cela rappelle les oies qui l'ont sorti de sa cachette quand les habitants de Tours qui le voulaient pour Evêque le cherchaient. Les enfants allaient aux portes des maisons pour pousser la chansonnette en échange de friandises, comme ils avaient coutume de le faire pour nombre d'autres fêtes locales. Quelques commmunes font toujours des marches aux flambeaux. L'ancienne tradition a été en partie éclipsée par le commémoration de l'Armistice du 11 Novembre 1918, mais est-ce un hasard si cela tombe le jour de Saint-Martin, Apôtre des Gaules, Evangélisateur des Gaulois, qu'invoquaient les Rois Francs contre leurs ennemis?