Pierre Laval, issu d'une ancienne famille de Châteldon, était un homme politique influent de la première moitié du XXème siècle et deviendra le célèbre Chef du Gouvernement de Vichy. Pacifiste et ex-Internationaliste devenu Antisoviétique, il est convaincu qu'il faut travailler à une paix durable avec l'Allemagne et que la fin de la guerre amènerait une nouvelle Europe plus unie. C'est lui qui lance la politique de Collaboration avec les Nationaux-Socialistes que l'on impute à tort au Maréchal Pétain.
Pierre Laval est né le 28 Juin 1883 à Châteldon dans le Puy-de-Dôme. Il est fils d'hôtelier et travail comme serveur pour son père et comme surveillant de lycées afin de payer ses études. Il obtient des diplômes de Droit qui lui permettent de s'installer à Paris comme Avocat en 1909. C'est également l'année où il épouse Jeanne Claussat, issue d'une famille d'élus de Gauche dont le père est Maire Radical-Socialiste de Châteldon. Ils auront une fille nommée Josette Pierrette Laval en 1911. Réformé pendant son service militaire, il ne sera pas appelé par l'Armée en 1914.
Socialiste et Pacifiste, il s'engage au Comité Révolutionnaire Central en 1903, qui sera plus tard absorbé par la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO, en quelque sorte l'ancêtre du Parti Socialiste) où il fréquentera Aristide Briand. Comme beaucoup d'autres Internationalistes, ils cultivaient tous deux cette volonté de préserver la paix à tout prix, et croyaient fermement en une coopération entre Etats Européens. Laval se présentera à plusieurs élections pour la SFIO. Suite au Congrès de Tours en 1920, les Communistes quittent la SFIO pour fonder leur propre parti, la section d'Aubervilliers à laquelle appartient Laval se rallie à eux. Lui restera à la SFIO, mais ne renouvellera pas son adhésion en 1922, et commencera à prendre ses distances avec les Socialistes Internationalistes. Il glissera même au fil des années dans un anticommunisme qui deviendra viscéral. Il continuera longtemps à travailler sous l'étiquette Socialiste Indépendant.
Aux élections partielles en 1923 il monte une liste indépendante avec des ex-membres des partis de Gauche et remporte la Mairie d'Aubervilliers qu'il gardera jusqu'en 1944, il devient également Député en 1924.
Il rompt avec le Socialisme en 1927 et participe à des listes d'union nationale grâce à son réseau de Maires voisins, devenant Sénateur de la Seine. Une bonne partie de la Gauche le désavoue à part ses amis des autres communes dont le Maire de Saint-Denis, le Communiste Jacques Doriot (futur fondateur du Parti Populaire Français, PPF) qui le soutient.
Il sera élu Sénateur dans le Puy-de-Dôme et dans la Seine en 1935 avec une partie des voix de la Droite et des Radicaux, mais il préfèrera représenter le Puy-de-Dôme.
Il sera ministre de la Troisième République sous différents gouvernements de Droite, entre 1930 et 1936, en effet il aura les Ministères des Affaires Etrangères, du Travail, des Colonies et de l'Intérieur, mais aussi Président du Conseil pendant plus d'un an. Toute l'Europe étant touchée par la crise, il participe à l'intérieur à une politique déflationniste et de baisse de dépenses publiques pour éviter à la France de sombrer, ce qui met des milliers de fonctionnaires à manifester dans les rues, et ça ne limite que peu l'augmentation. Malgré cela il arrive tout de même à négocier avec les Syndicats pour désamorcer des grèves ouvrières, par exemple en faisant voter un loi sur les Assurances Sociales.
À l'extérieur il conclu des accords économiques avec d'autres pays comme le Royaume-Uni et la République Allemande de Weimar. Il est convaincu que l'Europe peut survivre à la crise si les différents pays coopèrent. Dans un souci pacifiste, il soutient les Isolationistes Américains, d'ailleurs il sera nommé 'Man of the Year' par le New York Times. Plus tard, il cherchera à nouer des liens avec d'autres Nations en cas de conflit avec l'URSS et pour enrayer l'expansionnisme du IIIème Reich. Dans cette optique, une alliance Italo-Franco-Britannique se profile. Seulement l'Italie Fasciste envahit l'Ethiopie, la France et la Grande-Bretagne lui infligent donc des sanctions contre l'avis de Laval, qui vont pousser Mussolini à s'allier avec l'Allemagne Nationale-Socialiste pour pouvoir continuer sa politique coloniale, alors naîtra l'Axe Rome-Berlin ainsi que le Pacte d'Acier.
Grâce à l'argent qu'il gagne en tant qu'Avocat à Paris, Laval achète des actions d'imprimeries et jounaux du Puy-de-Dôme, ainsi que des médias de Lyon et d'autres Provinces, avant de devenir leur propriétaire.
En 1931 il achète château de Châteldon dont les sources permettent de créer une cinquantaine d'emplois sur place, et acquiert d'autres possessions dans d'autres régions. Mais son enrichissement génère des doutes sur la provenance de ses fonds et de l'impopularité.
Pierre Laval reste un Pacifiste, même quand la guerre de 1939 éclate, il reproche au gouvernement de ne pas avoir stoppé Hitler quand c'était possible et continue de vouloir s'allier à l'Italie pour obliger l'Allemagne à entrer dans un processus de paix.
Lors de la débâcle de l'Armée Française et la fuite du responsables politiques à Casablanca, ce qui reste du Gouvernement et de l'Assemblée se réuni à Vichy (Allier) afin de voter les pleins-pouvoirs au Maréchal Pétain. Celui-ci choisit Laval comme son Vice-Président du Conseil, Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères et Dauphin du Chef de l'Etat (donc Pétain).
Il ne participe pas réellement à la mise en place de la Révolution Nationale, se préoccupant plus de maintenir la paix avec l'Allemagne en travaillant à une politique de collaboration. Le Reich lui assure que la France aurait une place privilégiée dans la Nouvelle Europe que l'Axe veut construire. Aussi, il met tout en oeuvre pour plaire à l'Allemagne, donne par exemple de l'or et des matières premières et soutiendra la création de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchévisme (LVF) pour aider militairement les Allemands contre l'URSS, malgré l'avis du Maréchal qui ne veut pas être mêlé aux affaire militaires du Reich ni voir des compatriotes en uniforme de la Wermacht. D'ailleurs contrairement à ce que répètent en boucle les journalistes des grands médias, Pétain n'a pas impulsé de politique collaborationiste, lui voulait simplement signer l'Armistice pour ne plus prendre de bombes sur la casquette et purger les élites Républicaines. Les rapprochements entre la France et l'Allemagne sont principalement l'oeuvre de Pierre Laval. C'est lui qui organise la poignée de main de Montoire entre Hitler et Pétain. Il n'est pas Antisémite et n'est pas convaincu de l'utilité d'un Statut des Juifs, mais il signera quand même ces lois proposées par son Gouvernement pour montrer sa bonne volonté aux Allemands.
L'ardeur Germanophile de Laval crispe le Gouvernement de Vichy, qui voit l'Allemagne prendre l'ascendant et craint pour son image auprès des Français. En effet la majorité des Citoyens ont une bonne opinion de leur nouvel Etat qui a signé une paix qui devait rester séparée, mène une politique en faveur de l'agriculture, de l'emploi, de la natalité et traque les responsables de la guerre et de la défaite. Mais les positions pro-Allemandes de Laval ne sont pas de leur goût. Le Maréchal le chasse alors du Pouvoir, Laval continue pourtant à travailler politiquement avec les Nationaux-Socialistes et les Collaborateurs en dehors du Gouvernement. Il reçoit aussi régulièrement ses soutiens restés à Vichy dans son château de Châteldon.
Un attentat échoue contre lui à Versailles le 27 Août 1941, où il était réuni avec les chefs des partis Collaborationistes et la LVF pour une cérémonie en l'honneur des volontaires avant leur départ pour le Front de l'Est. Il demandera à ce qu'on éparge son assaillant.
Dans le même temps des membres du Gouvernement de Vichy entrent de plus en plus en contact avec les Etats-Unis, les Allemands font donc pression sur Pétain pour qu'il les exclue du Pouvoir. Il n'en fera rien mais Laval est rappelé et devient Chef du Gouvernement le 18 Avril 1942 , où il s'appliquera ouvertement à travailler pour que la France cultive toujours plus l'esprit de paix avec le Reich et participe à la construction de l'Europe Nationale-Socialiste et à sa lutte contre le Bolchévisme. Il obtiendra un peu plus tard les pleins-pouvoirs. À partir de ce moment-là, il contrôle petit à petit la Police, l'Information, la Diplomatie et place des amis à des postes-clef. Il autorise les Allemands à traquer les Résistants et les Anglais qui opèrent en Zone Libre. Quand Hitler demande à Pétain l'assistance de la France contre les Alliés, ce dernier refuse. Le Führer prévient donc Laval qu'il compte envahir le reste de la France et exige la mise à disposition des ports Français, y compris ceux d'Afrique du Nord.
C'est également en 1942 que a politique antisémite s'accentue en Zone Libre, l'Etoile Jaune que Vichy avait refusé de mettre en place jusque-là est imposée aux Juifs mais Laval refuse de déporter ceux de Nationalité Française, protégés par la Loi, et refusera également de les dénaturaliser. Il livrera donc des milliers de Juifs étrangers, avec leurs enfants que l'Allemagne n'avaient pas réclamé. Mais peu de personnes étaient au courant de l'existence des Camps de Concentration, surtout du côté Vichiste, les Allemands ayant expliqués qu'on les envoyait en Europe de l'Est pour qu'ils puissent avoir un pays bien à eux et préserver le sang et la culture des Européens de tout mélange, y compris avec les Sémites. C'est pour cette raison que Laval insistait tant pour que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents, il trouvait cela inhumain. Pour les enfants Juifs dont les parents étaient déjà déportés, il tenta de les faire protéger les ambassades de leurs pays d'origine ou de les envoyer aux Etats-Unis, avec peu de résultats.
Toujours en 1942, le Reich se plaint du manque de volontaires Français pour travailler en Allemagne, et Vichy refusait d'en envoyer contre leur gré. Laval lance donc la 'Relève' : pour 3 travailleurs de l'Hexagone qui partent, 1 soldat Français est libéré. Face au peu de succès de la manoeuvre est finalement instauré le STO (Service du Travail Obligatoire) en Europe, des prolétaires sont obligés d'aller en Allemagne. Laval met les Forces de l'Ordre et l'Inspection du Travail à disposition du STO pour aider les Allemands à embarquer de force des ouvriers, mais face à cette mesure des grèves sont menées et beaucoup de jeunes gens entrent dans la Résistance, de plus cela ne suffit même pas à satisfaire les exigences des Nationaux-Socialistes. Hitler demande des durcissements, ce que Laval refusera à cause de l'hostilité manifeste des Français qui soutiennent de moins en moins le Gouvernement de Vichy. Pour venir à bout des troubles, la Police et la Gendarmerie ne suffisent plus, le Service d'Ordre Légionnaire (SOL), qui était la police politique paramilitaire de Vichy, devient la Milice, qui aura plus de pouvoirs et sera plus autonome, notamment pour la traque des Résistants. Laval en est officiellement le Président, mais n'a que peu de contrôle sur elle qui ne suit que son chef, Joseph Darnand.
Devant l'avancée des troupes Alliées en territoire Français, les Allemands emmènent Laval, Pétain et ce qu'il reste de Vichy en sécurité à Sigmaringen, dans le Reich. Avant la défaite, Pierre Laval fuit en Espagne afin d'organiser sa défense devant les tribunaux de la France libérée, qui l'accuse de trahison. Pendant son séjour les Autorités Franquistes le délesteront de documents compromettants pour le Régime Espagnol avant de le livrer à la France. Ses papiers, y compris ceux de sa défense, seront saisis dès son arrivée dans l'Hexagone. Il est incarcéré dans la prison de Fresnes en attendant son jugement, et sera appelé comme témoins au procès du Maréchal. Là il tente de justifier sa politique que Pétain déclarait être révoltante. Finalement, la défense du Maréchal consiste à laisser Laval parler, qui endosse quasiment toutes les responsabilités du Gouvernement de Vichy et s'enfonce tout seul.
Son propre procès sera bien pire. En Octobre 1945, à peine arrive-t'il devant la Haute Cour de Justice qu'il est hué, insulté, menacé de mort par les jurés et d'autres gens de la salle. Durant le jugement il sera très souvent interrompu, ne pouvant ni répondre ni se défendre. Il ne comprend pas pourquoi on lui en veut. N'a t'il pas préservé la grosse majorité des Français du pire de la guerre ? N'a t'il pas fait ce qu'il pouvait pour enrayer l'avancée du Péril Rouge ? N'était-il pas temps d'arrêter le cycle infernal des conflits avec l'Allemagne ? Ne fallait-il pas travailler avec l'Axe pour enfin construire une Europe unie ? Il se voyait déjà revenir en politique, il tutoie ses anciens collègues présents, et comme au procès de Pétain, est certain que son action était justifiée. Echoeuré par tant d'acharnement, il ne plaide même pas.
En définitive, il est condamné à mort pour haute trahison, complot contre la sûreté intérieure de l'Etat, est frappé d'indignité nationale et ses biens sont confisqués. Il s'oppose même à ce que ses avocats essaient de le faire grâcier.
Le jour de son exécution, le 15 Octobre 1945, il avale une capsule de cyanure pour ne pas 'Tomber sous des balles Françaises', mais n'en meurre pas, il est pris en charge par un médecin avant d'être fusillé dans la cour de la prison de Fresnes.
Plus tard, sa fille Josette Pierrette et son gendre de Chambrun demanderont une révision de son procès qui était inéquitable afin de le réhabiliter, mais en vain, ils n'obtiendront même pas le soutient des anciens Vichistes travaillant avec Laval.
Il est enterré au Cimetière de Montparnasse dans le 14ème Arrondissement de Paris avec son épouse, sa fille et son gendre.