Nation Arverne

Portrait

Saint-Grégoire de Tours est décrit de petite taille et fragile car souvent frappé de maladie, ce qui ne l'empêche pas d'être connu comme un travailleur acharné, en tant que prélat mais aussi en tant qu'écrivain. Il était droit, franc, persuasif, charitable, humble et sage.

Jeunesse

Grégoire voit le jour à Riom le 30 Novembre 538 dans une famille très influente de la société Gallo-Romaine de la fin de l'Empire. Il est le fils de Florent, un important Aristocrate Arverne dont le frère était Saint-Gal Ier et le père et grand-père étaient Sénateurs et Evêque de Clermont. Du côté de sa mère, Armentaria, descendante du Martyr Vettius Epagathus, on trouve aussi des Sénateurs dont Léocadius et 4 Evêques dont 2 de Lyon avec Sacerdos et Saint-Nizier et 2 de Langres avec Tetricus et Grégoire de Langres. Au total il aurait donc 4 Sénateurs, 6 Evêques et 1 Martyr dans sa famille.

A l'âge de 7 ans, Grégoire a déjà des visions miraculeuses. Son père meurt 3 ans plus tard, c'est donc sa mère l'élève en Touraine, loin de son Auvergne natale. Il est ensuite éduqué par son oncle Gal, puis l'Archidiacre Avit et enfin son autre oncle Nizier. Très cultivé, il se passionne pour l'histoire et connaît des auteurs classiques comme Virgile, Salluste, Pline le Jeune ou Aulu-Gelle.On dit qu'il souffrait de plusieurs maladies dans sa jeunesse, dont certaines aurait guéries par miracles, en priant Saint-Alyre de Clermont et après un pélerinage sur le tombeau de Saint-Martin de Tours en 562. Plus tard, il va à Brioude où il est ordonné Diacre.

Evêché de Tours

En 573 il est sacré Evêque de Tours grâce à l'appui du Roi de Reims Sigebert et à la popularité qu'il a auprès des Turons, succédant à Euphrone qui était un cousin de Grégoire. Bien sûr sa nomination est contestée par les ennemis de Sigebert par quelques évêques qui les soutiennent, ce qui ne l'empêche de rester en place jusqu'à sa mort.

Tours est des plus importants sièges épiscopaux dans la Gaule du VIème Siècle. Sa nouvelle fonction l'amène à beaucoup voyager pour participer à des conciles, convertir des hérétiques, assister à des miracles et mener des missions diplomatiques. Il se déplace toujours avec son médecin personnel Armentus et plusieurs reliques à cause de sa santé fragile. De surcroît, Grégoire est dans une situation délicate car le territoire est ravagé par les guerres que se livrent les différents Seigneurs Germains, ces derniers tentant souvent d'intimider ou de soudoyer le Clergé afin qu'il les soutienne. Grégoire a toujours résisté à leurs procédés et a même tenu tête à plusieurs d'entre-eux. Il devient le conseiller de Childebert II, Roi des Francs d'Austrasie, territoire couvrant approximativement le Nord-Est de la Gaule.

Il fait restaurer voire rebâtir de nombreux lieux de cultes endommagés dont la Basilique Saint-Martin qui se trouve plus grande qu'à l'originale et fait venir beaucoup de reliques dans son évêché pour attirer les pèlerins. Il promeut le culte de Saint-Martin et déclare qu'il est aussi grand que les Apôtres de la Bible, d'où son titre d'Apôtre des Gaules.     

Si Grégoire de Tours ne s'essaie pas à la théologie, il est un conteur et un historien de renom qui commence à écrire dès le début de son épiscopat, il produit les 10 tomes de L'Histoire des Francs et d'autres traités où se mêlent faits historiques et légendes religieuses. On y apprend la vie des Saints Gaulois, les origines mythiques de la Dynastie Franque et les évènements marquants la Gaule de son époque. Tout y est lié de manière à donner une dimension religieuse aux évènements politiques, car il était lui-même très croyant. Ce sont les prémices du roman national du futur Royaume des Francs. C'est pour cela qu'il sera plus tard surnommé Le Père de l'Histoire de France. Toutefois ses oeuvres ont été éditées et remaniées plusieurs fois par des auteurs parfois inconnus.

Oeuvres :
Histoire des Francs
Traduction de La Passion des Sept Dormants d'Ephèse
Sept Livres des Miracles
La Course des Etoiles
Commentaire du Psautier
A la Gloire des Martyrs
A la Gloire des Confesseurs
Vies des Pères
Les Offices de l'Eglise

Mort et Sanctification

Grégoire meurt à Tours le 17 Novembre 594, à l'âge de 56 ans, probablement terrassé par son état de santé qui ne s'améliore pas avec le temps. Son corps est déposé dans une châsse car les Turons le vénèrent. Avant le Xème Siècle, il n'y avait pas de canonisation officielle de la part de l'Eglise, tout Chrétien était susceptible de devenir un Saint par sa foi et ses actes, c'était donc la piété populaire qui déterminait la sanctification d'une personne. Le culte de Saint-Grégoire de Tours démarre alors localement avant de se propager jusqu'à Poitiers et Clermont jusqu'à être reconnu dans toute la Gaule.

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