L'Aligot (24/03/2021)

L'Aligot est une recette à base de fromage originaire de l'Aubrac, inventée aux alentours du XIIème Siècle, probablement par lesaligot.jpg Moines locaux. Mais d'après la légende ci-dessous, l'invention pourrait être plus ancienne. Les religieux servaient ce plats aux fidèles qui s'arrêtaient au Monastère durant leur voyage pour le pélerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Même si les Moines sont chassés pendant la Révolution Française, les Buronniers du coin ont gardé et diffusé la recette dans le Massif Central et même au-delà. On mélange de la tome fraîche, de la crème et de l'ail avec de la purée de pomme de patates.

La recette originale se faisait avec de la mie de pain, mais à cause des mauvaises récoltes de céréales subies au XIXème Siècle, on a remplacé cet ingrédient par la pomme de terre, et c'est resté comme ça depuis lors. Aujourd'hui, l'Aligot est souvent servi avec une saucisse.

Il n'y a pas d'étymologie claire pour le terme Aligot, il viendrait de l'Occitan Aligouot qui serait une déformation du Latin Aliquid signifiant "Quelque chose", parce que les Moines préparaient "quelque chose" à manger aux pélerins qui devait ressembler au plat actuel. Ou bien ça viendrait de l'Ail que contient la recette.

Recette

Ingrédients nécessaires pour 4 personnes, à titre indicatif, à adapter selon l'appétit de chacun: 500g de patates, 220g de tomme, 30g de beurre, 100ml de lait, 2 CàS de crème fraîche, 1 gousse d'ail, du sel et du poivre.

Préparation :
-faire cuire les patates à l'eau;
-les réduire en purée avec la gousse d'ail;
-y incorporer le lait, beurre, la crème, le sel et le poivre en remuant;
-puis rajouter la tomme progressivement en touillant toujours.

À la fin, le mélange doit être homogène et la purée doit s'étirer comme du caoutchouc. 

Légende

À l'époque où une grande partie de la Gaule était encore dirigée par les Mérovingiens, un Seigneur proche de Clermont, désirait laisser son domaine à un héritier mâle et ainsi préserver le nom de sa lignée. Sauf que ses femmes ne donnaient naissances qu'à des filles... Il en était à 17 héritières et aucun garçon! Complètement démuni, il décida de faire appel à 3 Evêques des régions alentours, respectivement d'Auvergne, de Gévaudan et du Rouergue. Il espèrait que ces écclésiastes lui trouveraient une solution.

croix_de_la_rode.jpgLes hommes d'Eglise répondirent par l'affirmative et se donnèrent rendez-vous dans l'Aubrac, qui se trouve à cheval entre leurs 3 régions d'origine. Là, ils pourraient débattre du problème du Seigneur, après quoi ils iraient lui rendre visite pour lui soumettre leurs idées. Quand ils se rencontrèrent, ils décidèrent faire une pause et de se restaurer avant de se mettre au boulot. Ils mirent en commun ce qui leur restait de provisions: l'Auvergnat avait du pain, le Rouergat avait du fromage et d'autres laitages, enfin le Gabalitain n'avait plus que de l'ail et du sel de Guérande. Sauf qu'aucun d'entre eux ne savait faire la cuisine. Ils frappèrent alors à la porte du 1er buronnier qu'ils aperçurent et lui demandèrent s'il pouvait leur préparer quelque chose avec tout ça. Il leur répondit que oui et se contenta de tout balancer dans son grand chaudron pour tout cuire ensemble. Le résultat était très bon et les 3 hommes d'Eglise se firent péter la panse avec le contenu. Ils commencèrent à se disputer le mélange du récipient et plantaient frénétiquement leurs cuillères en bois pour en gratter le plus possible. Mais à force de tasser et touiller dans tous les sens, le fond de cuve était devenu compacte, homogène, élastique et aussi bien meilleur! Alors, agréablement surpris par ce nouveau plat, ils décidèrent de garder la recette et se mirent à débattre pour savoir dans quelle zone il serait fabriqué, s'il fallait le dédier à une période liturgique particulière et surtout comment le nommer. De fortes et longues disputes éclatèrent, chacun voulant la recette exclusivement pour son propre diocèse. Ils finirent par convenir que ce serait l'Aligot, qu'il serait fait dans l'Aubrac au croisement de leurs 3 régions et qu'il serait bon pour toute occasion, y compris les jours maigres.

Chacun reparti chez lui, satisfait de cette trouvaille. Mais... Ils avaient complètement oublié le Seigneur Mérovingien qui les avait convoqués! Celui-ci eut encore 6 filles de plus et finit par mourir, emportant le nom de sa lignée dans la tombe.

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16:52 | Tags : aubrac, légendes, recette | Lien permanent | Commentaires (0)