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Le Tracteur Cournil

Cournil voyait bien que les Jeeps qu'il vendait aux ruraux n'étaient pas adaptées à leurs travaux, ce qui est normal puisqu'à l'origine elles étaient prévues pour les militaires qui faisaient des missions de reconnaissance et de liaison. Il les améliorait en conséquence et proposait des outils adaptables comme par exemple une charrue ou une lame chasse-neige, il déposait de nombreux brevets pour tout cela. Mais il finit par créer son propre modèle de véhicule 4x4 réputé incassable en 1960. Le 1er 4x4x surnommé Tracteur Cournil était né sous la marque "Tracteur Cournil JA1", il développait 26 CV et se conduisait sans permis. C'est le seul 4x4 vraiment Français qui ait été fabriqué à ce jour. On en voyait principalement dans le Massif Central et au Pays Basque 

Ce nouvel engin avait une forme générale différente, en effet le véhicule était plus petit pour être plus maniable et le capot était très incliné pour une meilleure visibilité sur les routes de montagne. Il cumulait la plupart des ajouts que Cournil mettait sur les Jeeps tels qu'un plancher plat pour les bidons de liquides, une ouverture arrière, un châssis renforcé, le moteur reculé pour une meilleure répartition du poids, et cetera. Les véhicules proposés avaient différents moteurs, ils pouvaient soit rouler à 25 km/h s'ils étaient destinés aux travaux, soit à 50 km/h si c'était pour des déplacements plus rapides. Dès 1964 on proposait un pont autobloquant en option.

Rachat de Cournil

Si son succès était grand à ses débuts, le Cournil subit de plein fouet la concurrence des tracteurs et 4x4 étrangers dans les années 1970, plus modernes et moins chers. Les licences du Cournil sont finalement cédées en 1977 à 2 entreprises: celle pour la France à Gevarm; et celle pour le marché extérieur revient à la marque Portugaise UMM. 

Pourtant, UMM ne respecta pas les accords et vendit des 4x4 de type Cournil en France, simplement renommés "Alter" en référence à Alter Real, une race de chevaux pur-sang Lusitaniens. Gevarm déplaça la production du Cournil d'Aurillac à Saint-Germain-Laval dans la Loire (42) et modernisa le véhicule à des fins militaires. 

En 1980, les installations sont vendues à SIMI "Société Internationale de Matériels Industriels" qui continue la production pour fournir principalement l'administration Française. En 1982 la société sortait le Tropic pour le marché civil, mais ce fut un véritable échec qui la mena à de graves difficultés financières.

En 1984, François Servanin, concessionnaire BMW, racheta l'entreprise qu'il voulut renommer "Autoland", mais ce nom étant déjà déposé ce fut "Auverland" pour rappeler l'origine Auvergnate du véhicule. C'est sous cette nouvelle marque que furent produits les engins suivants, le Tracteur Cournil devenant le A2, avant de laisser la place à un tout nouveau 4x4 tout-terrain nommé le A3 commercialisé en 1988. La fin du A2 marqua la mort du Cournil. Dépendant trop de l'administration, Auverland chercha à se diversifier pour conquérir plus de marchés chez les particuliers mais comme pour SIMI ce fut un échec. Le A3 ne fut plus produit au-delà de l'année 2004.

Après des problèmes financiers, la société fusionna avec Panhard, fabriquant Français de blindés légers, afin de former "Panhard General Defense" en 2005, absorbé en 2018 par Arquus. 

Postérité

Même si le Tracteur Cournil n'est plus fabriqué depuis longtemps, il reste le seul véritable 4x4 Français de l'histoire, et aura servi de base à nombre de véhicules plus modernes que lui. Il fait partie de ces engins légendaires que les collectionneurs et les nostalgiques affectionnent. La famille Cournil tient toujours un garage à Aurillac où elle vend des 4x4 de marques Asiatiques et restaure de vieux Cournils, UMMs et Auverlands. Des concentrations de ces vieux engins ont souvent lieues.

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