Gerbert d'Aurillac, Sylvestre II (08/10/2020)

Gerbert d'Aurillac, né vers 945 et mort en 1003, le fils de Pâtre Auvergnat devenu Religieux et Savant. Etudiant chez les Moines Bénédictins, cet homme assoiffé de connaissance contribuera grandement à l'avancée des Sciences et de la Philosophie du Xème Siècle grâce à son érudition, son sens du calcul et ses inventions. Il gravira tous les échelons de hiérarchie Catholique jusqu'à devenir le Pape Sylvestre II, premier Souverain Pontife Français surnommé le Pape de l'An Mille, encore redouté de nos jours par ses pairs du Vatican.

gerbert_daurillac.jpg

Gerbert naît vers 945 à Belliac, actuel hameau de la Commune de Saint-Simon dépendant à l'époque de l'Abbaye d'Aurillac dans le Cantal (Auvergne). Il était le fils d'un Berger peu fortuné. On raconte que des Moines l'auraient remarqué alors qu'il était encore enfant, observant le ciel à travers l'écorce d'une branche de sureau, parfois qu'il dialoguerait avec les oiseaux.

À l'âge de 12 ans, il entre à l'Abbaye Saint-Giraud d'Aurillac, le Monastère Bénédictin fondé par le Saint du même nom. Le jeune garçon y étudie les Arts Libéraux (Latins), à savoir la Grammaire, la Dialectique, la Réthorique, l'Arithmétique, la Musique et l'Astronomie. Bien qu'à l'époque ce soit l'Abbaye de Cluny qui était la plus influente sur le plan Scientifique et Religieux, sa renommée s'étendant jusqu'en Catalogne, celle d'Aurillac reste d'une importance majeure pour toute l'Aquitaine à laquelle l'Auvergne est alors rattachée.

Gerbert est un excellent étudiant. Lorsqu'il atteint plus ou moins une vingtaine d'années, les Abbés demandent au Comte de Barcelone, alors de passage à Aurillac, de l'emmener avec lui en Catalogne. En effet, ses Abbayes telles que Ripoll et Vic y jouissent d'une très bonne réputation, ce qui permettra de parfaire la formation du jeune Moine.
gerbert_catalogne.jpgLà-bas, il découvrira aussi les Chiffres Indiens qu'utilisent les marchands Arabes, qu'on appelle aujourd'hui Chiffres Arabes, bien plus pratiques que les Chiffres Romains pour poser des calculs compliqués, ainsi que la numérotation décimale. Grâce à cela, il va imaginer une table à compter appelée Abaque de Gerbert. Il fait partie des gens qui commencent à vulgariser l'utilisation de ces chiffres en Occident, on lui doit aussi tout une série de traités sur les Mathématiques. Il lira aussi beaucoup d'auteurs Antiques, comme Aristote, mais seulement les traductions Latines, vu qu'il ne connaît pas le Grec ni les autres langues d'antan. On lui attribuera aussi la création du Bâton de Gerbert, instrument permettant de calculer la hauteur des bâtiments et des arbres en se fiant à leur ombre, la construction d'orgues hydrauliques, et d'autres innovations ayant contribué notamment à la Mécanique.
Certains de ses détracteurs diront qu'il a également fait une partie de son apprentissage à Seville, parfois même carrément au Maroc, où il aurait aussi appris les Sciences Occultes Arabes, mais ceci n'est pas confirmé par les Historiens. 
Il étudie 3 ans en Catalogne. 

En 970, Gerbert accompagne son professeur Aton, Archevêque de Vic, à Rome. Les 2 hommes voient le Pape Jean XIII pour lui demander de rendre les Abbayes Catalanes indépendantes de l'Archevêché de Narbonne. Le Saint Père est impressionné par les connaissances en Sciences et en Mathématiques du jeune Moine, il envoie donc prestement un messager à l'Empereur du Saint-Empire (qu'on nomme aujourd'hui Saint-Empire Romain Germanique), Otton Ier, pour lui signaler ce prodige. Le Monarque le rencontre alors, et aimerait le garder auprès de lui. Le 22 Août 971 l'Archevêque Aton est assassiné à Rome, est-ce le fruit du hasard ou non, toujours est-il que Gerbert n'ayant plus de Maître, rien ne l'oblige à retourner en Catalogne. Il demeure donc à Rome au service de l'Empereur et devient même le Précepteur (Chargé d'Education) de son fils Otton II. Lors du mariage de ce dernier le 14 Avril 972, Gerbert rencontre Garamnus, Archidiacre de Reims, avec lequel il discute Dialectique et Mathématiques, et s'entend fort bien. Otton Ier doit repartir en Germanie, il laisse donc le Moine accompagner son nouvel ami à Reims, dans le Royaume de Francie (ancêtre du Royaume de France).

Là-bas, l'Archevêque Adalbéron lui confie la direction du Collège Episcopal. Il y enseigne nombre de matières y compris religieuses. Il remet au goût du jour les Arts Libéraux, un peu laissés de côté dans le Royaume qui était plus occupé à gérer les nombreux conflits dans lequel il est impliqué, et il aurait initié au moins une partie de ses élèves aux Chiffres Indiens . Parmi eux figureront de prestigieuses personnalités de l'époque telles que des Politiciens, des Scientifiques et des Artistes, comme Robert le Pieux ou Dudon de Saint-Quentin. On lui attribue aussi la fabrication d'un Orgue Hydraulique pour l'Eglise de la ville.

Otton Ier est mort en 973, lui succède alors Otton II. Les affaires politiques des différentes puissances dont dépend l'Archevêché de Reims amènenent Adalbéron à partir pour Rome, avec Gerbert qui connaît bien l'Empereur. Sur place l'Aurillacois est attaqué sur ses connaissances par Otric de Saxonie, un Savant Germain, qui l'emmène à Ravenne pour une joute de Disputatio, dit l'Art de la Controverse, sous les yeux d'autres intellectuelles. Le Moine Cantalou l'emporte haut la main, confirmant son grand savoir.
L'Empereur décide de nommer des proches à la tête de Monastères Italiques afin de limiter l'influence qu'a sur eux une partie de l'Aristocratie Romaine, qui ne lui est pas toujours favorable ni au Pape. C'est ainsi qu'en 982, Otton II nomme notre Moine Abbé de Bobbio, mais le fait également Comte, à ce titre Gerbert doit Fidélité à l'Empire et également lui fournir des troupes en cas de conflit. Son Abbaye détient la plus importante bibliothèque d'Occident où il trouvera d'importantes oeuvres Antiques. Mais l'établissement accuse aussi un manque de discipline auquel il doit appliquer la Réforme Clunisienne des règles Bénédictines. Aussi les problèmes de voisinage se posent, puisque nombre d'Aristocrates ont des vues sur les terres de l'Abbaye de Bobbio, et la plupart des Evêques du coin font partie de leurs familles, ce qui fait qu'ils utilisent le terrain à leur gré, tandis que l'Empire et la Papauté sont dans des situations critiques, personne ne peut donc rien pour l'aider. Ses Moines refusant les régles Bénédictines en profitent même pour le chasser.

Il décide alors de retourner à Reims en 984 afin d'y enseigner à nouveau. Il aura aussi une fonction de Diplomate,

en effet les guerres incessantes entre les Monarques Catholiques divisent profondément l'Europe Occidentale, et l'Evêché de Reims, traditionnellement du côte des Francs, est tenté de soutenir le Saint-Empire, qui pourrait alors unifier la Chrétienté sous une seule autorité comme du temps des 

Romains. De plus, l'Evêque Adalbéron a des liens familiaux avec les Ottoniens. Le problème ne se posait pas quand le Roi des Francs d'alors, Lothaire IV, n'avait que 13 ans et était sous la tutelle d'Otton Ier. Or, depuis ce dernier est mort ainsi qu'Otton II, et Lothaire IV qui a mûri revendique son indépendance vis-à-vis du Saint-Empire. Le nouvel Empereur est Otton III, mais il n'a que 3 ans, ce sont donc sa mère Théophano et sa grand-mère Adélaïde de Bourgogne qui assurent la Régence depuis l'Italie. De nombreux Seigneurs Germains profitent aussi de la situation pour essayer de prendre le pouvoir en Germanie, hésitant entre la guerre ouverte contre le Roi des Francs ou une alliance de circonstance. Dans ce chaos total, Gerbert et Adalbéron choisissent de soutenir un autre prétendant au Trône de Francie qui pourrait faire alliance avec le Saint-Empire et renverser Lothaire IV pour prendre sa place. Cet homme sera Hugues Capet, Duc des Francs, d'autant que celui-ci avait activement soutenu la Réforme Monastique sur ses terres. Les deux Clercs feront donc tout pour qu'advienne ce rapprochement.

Lothaire IV meurt subitement le 2 Mars 986. Son fils Louis V lui succède, et veut continuer la politique de son gerbert_moine.jpgpère, accusant l'Archevêque Adalbéron d'avoir comploté contre le Royaume de Francie. Contre toute attente, Hugues Capet le reconnaît comme Souverain, et marche avec lui pour assiéger ses anciens alliés de Reims. Privé d'amis, l'Archevêque est obligé d'accepter toutes les requêtes de Louis V ainsi que d'être jugé pour trahison. Sauf que le Roi meurt d'un accident de chasse avant le procès, et personne ne veut plus assumer l'inculpation d'Adalbéron, Hugues Capet en profite alors pour le mettre de son côté, ainsi que d'autres Seigneurs. En effet, feu le Roi n'ayant pas d'héritier direct, une Assemblée Elective se tiendra à Senlis en Mai 987 afin de choisir le prochain Souverain, et le Duc des Francs compte à nouveau sur le soutien de l'Archevêque pour accéder au Trône. Il sera élu puis sacré Roi le 3 Juillet 987, c'est le début de la Dynastie des Capétiens.

Hugues Capet choisit Gerbert d'Aurillac comme secrétaire, pour l'avoir soutenu mais aussi pour ses qualités de Diplomate et de Lettré, il sera également le Précepteur de Robert le Pieux, son fils. Même si le début de son règne est assez cordial avec le Saint-Empire, la rapide montée en puissance du nouveau Roi inquiète les Ottoniens qui voient s'éloigner l'opportunité de gouverner seuls l'Occident. Ils laissent donc carte blanche au Duc Charles de Basse-Lotharingie, candidat face à Capet lors de l'élection royale, pour gérer seul ses affaires politiques sur la frontière de Francie, en espérant que les 2 rivaux s'épuisent mutuellement pour le contrôle de ce lopin de terre. Mais la situation ne convient guère à Gerbert ni à Adalbéron, qui croyaient que leur nouveau Souverain s'allierait durablement à l'Empire. Et voilà qu'il cherche maintenant des alliés contre les vassaux des Ottoniens ! Pourtant l'Archevêché de Reims doit officiellement soutenir le Trône. Les 2 Religieux se rendent donc en Germanie pour rencontrer Charles de Basse-Lotharingie afin de trouver une solution diplomatique, mais celui-ci revendique clairement la Couronne de Francie et veut l'aval de Reims. La situation donc semble coincée.

En Mai 988, le Duc Charles prend les devants et s'empare de la ville de Laon, ce à quoi le Roi Hugues répond par le siège de la même cité, en vain. Adalbéron meurt le 23 Janvier 989 et Gerbert aimerait lui succéder, mais le Duc Charles fait pression pour que son neveu Arnoul devienne le nouvel Archevêque de Reims, en échange de quoi il rendrait Laon à la Francie. Hugues qui est las du siège qui s'éternise, accepte cette offre. Néanmoins, le Moine Aurillacois devient le Secrétère d'Arnoul. Ce dernier complotait en fait avec Charles contre le Roi des Francs, et offre la ville aux troupes du Duc de Basse-Lotharingie. La guerre s'intensifie, les 2 camps demandent simultanément le soutient du Pape Jean XV. Gerbert lui envoie un message d'Hugues Capet réclamant la destitution de l'Archevêque Arnoul, mais le Saint-Siège ne se mêle pas au conflit. En fait ces troubles entre Francs arrangent bien le Pape et son allié le Saint-Empire.
Finalement, la situation se débloque par l'action d'Ascelin, l'Evêque de Laon, qui trahit et capture Charles et Arnoul puis les livre au Roi des Francs après avoir ouvert les portes de la ville à ses troupes.

Arnoul doit être jugé par d'autres Clercs pour sa trahison lors du Concile de Saint-Basle préparé par Gerbert, mais 2 partis s'opposent : l'un plutôt défavorable au Roi des Francs, affirmant que celui-ci ni ses soutiens ne font autorité pour déposer un Archevêque, et un plutôt favorable rappelant que le Pape n'a pas pris position ni répondu aux courriers du Monarque au sujet d'Arnoul. Au final c'est le parti soutenant Hugues Capet qui l'emporte, Arnoul est contraint de renoncer à sa position et Gerbert est désigné pour le remplacer. Mais quand le Pape Jean XV a vent de ce qui se trame en Francie il s'y oppose, réclamant que l'on remette Arnoul à son poste d'Archevêque. Gerbert s'insurge ainsi que d'autres Evêques Francs. Le Saint-Siège monte d'un ton et exige qu'un autre Concile soit réuni à Aix-la-Chapelle pour annuler ce qui a été décidé à celui de Saint-Basle, ce à quoi les Evêques Francs et Hugues Capet qui les soutient refusent, risquant ainsi leur excommunication. Pourtant ils ne désarment pas, rappelant que le Pape n'a pas le droit d'intervenir en personne dans les affaires des Provinces, d'autant qu'il est associé à la politique du Saint-Empire ce qui rend de fait son avis subjectif.
Il faut bien noter qu'à l'époque le Pape est quasiment désigné par l'Empereur, pour des raisons de convergences politiques entre les deux Autorités. En effet le Saint-Empire a une influence sur la procédure élective et doit aussi approuver le nouveau Vicaire du Christ afin de valider son élection, le but partagé étant de recréer un Empire Romain à l'image de celui de l'Antiquité, avec l'Empereur et le Pape comme maîtres.
Gerbert et ses associés essaient de ramener tout l'Episcopat de Francie vers leur cause afin de rendre les Eglises du pays plus indépendantes des caprices de Rome. Pour résoudre l'affaire on convoque concile sur concile sans trouver de solution apaisante, jusqu'à la mort de Jean XV et Hugues Capet en 996. Gerbert décide de se rendre en personne à Rome rencontrer le nouveau Pape Grégoire V pour plaider sa cause, mais celui-ci n'a pas d'avis différent de son prédécesseur. La situation va même empirer pour lui puisque Robert le Pieux, fils et successeur d'Hugues Capet sur le Trône de Francie, aimerait épouser Berthe de Bourgogne qui se trouve être sa propre cousine, il faut donc un accord spécial du Pape, qui lui accorde à condition qu'il lache Gerbert, ce qu'il fera. Mais il en paiera quand même le prix car Berthe apporte en dot la Bourgogne, dont une partie des territoires se trouvent dans le Saint-Empire. Le Pape Grégoire V, mécontent de la situation, menace d'excommunier le Roi Robert s'il rattache les terres de sa nouvelle femme à son Royaume.

Cela dit tout n'est perdu pour Gerbert qui voit l'Empereur Otton III et sa mère Adélaïde de Bourgogne, qu'il connaît bien. Le jeune Monarque n'a que 14 ans, il demande à l'Aurillacois de devenir son Précepteur, ce qu'il accepte, et ensemble ils théorisent le nouvel Empire Romain censé réunifier la Chrétienté d'Occident et d'Orient.

Grégoire V meurt le 18 Février 999. Gilbert est élu Pape le 2 Avril, on peut presque dire que c'est Otto III et gerbert_sylvestre2.jpgAdélaïde de Bourgogne qui ont placé Gilbert sur le Trône de Saint-Pierre, pour les raisons de collisions politiques évoquées plus haut. Il choisit comme nom Sylvestre II, en hommage à Sylvestre Ier, le Pape sous Constantin Ier qui fit du Christianisme la religion officielle de l'Empire Romain. Il décide d'apaiser les tensions en tissant des liens entre les Souverains d'Europe et le Saint-Siège, ce qui dans le même temps permet de passer des accords et donc de renforcer leur autorité en même que le pouvoir Papal sur le Continent. Dans ce contexte il donne le titre de Roi aux Souverains Chrétiens d'Europe de l'Est. Aussi il fait une fleur à son ancien élève Robert le Pieux, qui l'avait pourtant trahi pour épouser sa cousine Berthe de Bourgogne : Sylvestre II allège la peine d'excommunication que voulait lui infliger Grégoire V en 7 petites années de pénitence.

Fidèle à son attachement aux Sciences, le Pape veut officialiser l'utilsation des Chiffres Indiens dans les pays Catholiques, mais il se heurte à la résistance du Clergé, qui fait partie des rares classes sociales à maîtriser les calculs avec les Chiffres Romains. Si on adoptait une numérotation plus simple, il craindrait d'être vite détrôné.
Il s'appliquera aussi à remettre à l'honneur la Philosophie Antique, même si elle n'avait pas tout à fait disparue d'Occident, beaucoup d'auteurs n'étaient plus étudiés. Bien évidemment il continuera à promouvoir toutes les disciplines qu'il a passé sa vie à approfondir.

Otto III meurt en 1002, emportant dans la tombe l'espoir de faire renaître l'Empire Romain. Sylvestre II le suit le 12 Mai 1003, décédant d'un malaise. On raconte qu'un astrologue lui aurait prédit sa mort à Jérusalem, or son mal l'a pris... Dans la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem de Rome ! Il est enterré à Saint-Jean-de-Latran.

gerbert_daurillac_diable.jpgLes mauvaises langues ont causées beaucoup de tort à Gerbert, d'autant plus quand il est devenu Pape, lui qui a eu une ascension sociale extraordinnaire et des connaissances hors du commun, on l'accusera toute sa vie durant et même après sa mort de Paganisme, de Sorcellerie apprise chez les Sarrazins, voire d'avoir fait un Pacte avec le Diable ! Soit-disant qu'il possédait une tête en bronze capable de parler, à laquelle il aurait posé des questions sur la politique ou l'avenir, comme une sorte de Divination.

De sombres rumeurs courent toujours autour de son sarcophage, comme le fait qu'il suinterait de l'eau quand un Cardinal va mourir, jusqu'à l'inondation du sol quand c'est un Pape, à tel point qu'on aurait vérifié son état le jour où Jean-Paul II s'est fait tirer dessus par un Musulman. Il a également été ouvert en 1648 pour vérifier que le Diable ne se trouvait pas avec lui, mais le corps de Sylvestre II serait tombé en cendre au contact de l'air extérieur, il resterait alors plus que sa croix et sa bague.

 

 

 

17:06 | Tags : personnalités, moyen-âge, pape, christianisme, scientifiques | Lien permanent | Commentaires (0)