Le Serpent Criocéphale ou "Serpent à Tête de Bélier" est un animal mythologique que l'on retrouve parfois accompagner les Dieux Celtes, surtout Cernunnos. On n'a aucun texte pouvant expliquer le symbolisme de cet animal. Le seul support sur lequel il est mis en scène est le fameux Chaudron de Gundestrup, où on le voit dans la main du Dieu-Cerf, guidant des guerriers ou près des Griffons de Taranis. Il semblerait qu'une histoire soit racontée sur cet artefact, malheureusement on manque de références pour la comprendre et toutes les interprétations faites par les spécialistes restent à l'état de supposition.
On trouve le Serpert Criocéphale sur des monnaies, des bijoux et dans la statuaire Gallo-Romaine où il est généralement tenu dans la main d'un Dieu accroupi arborant parfois un torque, représentation que l'on attribut la plupart du temps à Cernunnos. La divinité tient l'animal mais ne semble pas l'étrangler, et quelque fois même le nourri, on suppose aisément qu'il s'agit d'un compagnon et non d'un ennemi. Il est ici permis de penser que ce serpent participe de l'iconographie de Cernunnos et de ses fonctions. Sur la photographie du haut, le Dieu porte même 2 Serpents Criocéphales sur ses genous, il y en avait plusieurs dans la tradition.
On a pas non plus de textes mythologiques au sujet du Dieu-Cerf, mais le fait qu'il soit représenté avec des bois et accompagné par nombre d'animaux dont surtout le serpent à tête de bélier, le cerf et le taureau indique qu'il est lié aux bêtes à cornes. Dans les anciennes traditions, les cornes et bois symbolisent la vitalité, la force, la combativité, la virilité et par extension la fertilité. Ces aspects s'accordent bien avec Cernunnos qui a lui-même des bois et un torque, le bijou majoritairement porté par les guerriers, ainsi que tenant une bourse de céréles ou d'or, donc offrant l'abondance et la prospérité. On peut supposer qu'il est le Dieu du germe, de la force vitale nécessaire à la prolifération de toute existence, végétale comme animale, y compris les humains puisque ce sont des mammifères.
Ensuite, le serpent. Vu qu'ici on parle philosophie antique d'Europe et non saintes écritures, on va écarter son aspect maléfique. Ce reptile mue, c'est à dire qu'il change régulièrement de peau, pour cela qu'il était symbole de guérison, de régénération. De plus, il vit sous terre d'où il remonte régulièrement, il fait donc des allers-retours entre le plan terrestre et le royaume chtonien, en quelques sortes entre les enfers et le monde des vivants. Cela symbolise donc la résurrection, renaissance, ce qui renforce l'idée de régénération, de cycle. Ici, on peut revenir aux bois de cerfs, qui tombent en Hiver, repoussent l'Eté et sont à leur taille maximale en Automne pour la saison du rut. D'ailleurs, le reste de l'année, le cerf est plutôt un animal craintif et nocturne. Là encore, on est plein symbolisme des saisons, du cycle, ce qui renforce celui du serpent. D'autant que les cervidés sont des animaux psychopompes pour nombre de peuples d'Eurasie, y compris les Celtes.
Tout cela n'indique pas grand chose sur la vraie nature des Serpents Criocéphales ni de leur rôle dans la mythologie Celtique, certes. Par contre on est en droit de penser que c'était un type de créature bénéfique représentant le cycle vital, la naissance, la vie et la mort, donc la renaissance perpétuelle. Il a aussi un aspect guerrier sur le Chaudron de Gundestrup, est-ce parce qu'il livre bataille lui-même ou bien est-ce qu'il guide les combattants vers leur destination finale, lui qui est le garant de l'immortalité de leurs âmes?
Note : tout ceci reste encore une fois à l'état de supposition, si quelqu'un veut communiquer des informations plus cohérentes ou complémentaires ce sera avec plaisir.